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Le chien de protection, un véritable partenaire de travail du berger

Il existe plus de 50 races de chiens de protection dans le monde, mais huit sont plus particulièrement utilisées par les bergers. Reconnaissables à leur morphologie imposante, ces chiens présentent d’autres caractéristiques qui en font des alliés indispensables à la protection des troupeaux.

Le chien de protection, un véritable partenaire de travail du berger
Le chien de protection est un chien de travail attaché au troupeau, ce n’est pas un chien de compagnie, et encore moins un chien d’attaque.

Actuellement, environ 5 000 chiens de protection sont recensés en France. Huit races sont plus particulièrement utilisées par les bergers pour protéger les troupeaux : le montagne des Pyrénées ou patou, seule race française de chiens de protection ; le kangal, aussi connu sous le nom de berger d’Anatolie originaire de Turquie ; le berger de Maremme et des Abruzzes, un chien imposant à poils longs venant d’Italie ; les chiens portugais Cão de gado transmontano et Cão da serra da estrela ; le mâtin espagnol, le berger d’Asie centrale et le berger du Caucase. Ces molosses à la corpulence massive ont un poids qui peut varier de 35 kg pour les plus petits comme les bergers de Maremme et des Abruzzes jusqu’à 80 kg pour les bergers d’Asie centrale. Pour la taille, des variations existent suivant les races, mais généralement un chien de protection avoisine les 70 à 80 cm au garrot. « Les chiens de protection doivent à la fois être imposants face aux prédateurs afin de s’opposer physiquement mais aussi être calmes en se déplaçant lentement au sein du troupeau », explique Simon Merveille, éleveur de chèvre et référent chien de protection à l’Institut de l’élevage (Idele).

Une vie rythmée par le troupeau

« Le chien de protection vit dans les mêmes conditions que son troupeau, indique Simon Merveille. Que les moutons soient en bergerie ou au parc, le chien reste avec eux. » Une période de formation est nécessaire pour que le chien devienne un véritable partenaire de travail, et ce n’est que vers l’âge de deux ans qu’il est en pleine possession de ses capacités. Le chien de protection a une grande activité physique et parcourt entre 5 et 10 km par jour. L’alimentation est importante car elle permet de garder le chien en bonne santé physique et mentale. Elle est souvent à base de croquettes qui doivent être de bonne qualité, assez riches en calories et protéines et distribuées en quantité suffisante. Un chien de protection vit en moyenne neuf ans et reste fidèle jusqu’au bout au troupeau. « En vieillissant, si le chien en éprouve le besoin physiquement, l’éleveur peut adapter son travail pour qu’il reste davantage à la bergerie ou avec un lot de béliers », précise le réfèrent de l’Idele.

Un chien dévoué

La principale mission du chien de protection est de dissuader tout intrus de s’approcher. Très vigilant, il se positionne souvent légèrement en hauteur afin d’avoir une vue d’ensemble sur ses protégés. Il accorde également une attention particulière aux mouvements du troupeau qui peuvent être synonymes de l’intrusion d’un prédateur. Dans ce cas, il va user de la dissuasion. Sa corpulence et des aboiements puissants vont tenir en respect le prédateur. Si l’intrus ne comprend pas ses avertissements, une confrontation directe est alors possible. Le chien de protection est un chien de travail attaché au troupeau, ce n’est pas un chien de compagnie, et encore moins un chien d’attaque. Sa mission est bien dissociée de celle du chien de conduite qui mène le troupeau et reste attaché au berger. Protéger le troupeau, c’est un travail que ces chiens effectuent en autonomie, souvent en binôme, de jour comme de nuit. Ils agissent avec discernement et sans ordre de l’éleveur, c’est au chien seul que reviennent la décision et la façon d’agir sur le prédateur. 

Baptiste Vlaj