Produit du terroir
Le coco de Mollans

Spécialité de la Drôme provençale et fierté de Mollans-sur-Ouvèze, commune des Baronnies, le coco de Mollans, après avoir failli disparaître, revient en force.
Le coco de Mollans

A Mollans-sur Ouvèze, jusque dans les années 1950, toutes les fermes cultivaient le coco, une variété de haricot blanc. Transporté par le petit train qui passait à Buis-les-Baronnies, le coco de Mollans était acheminé à Orange, puis vers Lyon pour y être vendu. Abandonnée au profit de la vigne, sa production a bien failli disparaître. Quelques familles qui se comptent sur les doigts d'une main ont cependant continué à le cultiver. « Lorsque j'ai repris l'exploitation de mes parents, en 1996, j'ai senti qu'il y avait là un vrai potentiel commercial », raconte Martine Mouret. A quelques-uns, ils ont décidé de relancer la production et de la valoriser. Un syndicat des producteurs a été constitué et une marque - le coco de Mollans - a été déposée auprès de l'institut national de la propriété industrielle (INPI).

Un produit réputé

Aujourd'hui, une dizaine de producteurs commercialise de début juillet à fin septembre quelque 100 tonnes de ce coco qu'ils vendent en gousses aux alentours de trois euros le kilo. Destiné principalement au circuit des épiceries fines entre Montpellier et Nice, son prix de vente en rayon oscille entre six et treize euros le kilo.
Ce qui fait la spécificité du coco de Mollans, c'est d'abord son terroir et, surtout, le climat qui l'entoure. « A Mollans, nous avons une forte hygrométrie avec de la rosée matinale même en plein été », explique Martine Mouret. En ajoutant l'ensoleillement exceptionnel de cette région des Baronnies et une irrigation généreuse, le haricot trouve là les conditions idéales pour donner des fèves à la peau fine réputées goûteuses et moelleuses.

Un retour en force

Semé du début mai (mi-avril cette année) à la fin juin, le coco de Mollans est récolté manuellement quatre-vingt-dix jours plus tard avec l'arrachage des plants. Entre temps, des tuteurs d'1,50 mètre permettent à la plante de se développer. Une irrigation par aspersion est apportée deux à trois fois par semaine. « C'est une culture très sensible vis-à-vis de l'eau », explique Martine Mouret, ainsi qu'aux parasites (araignée rouge, cicadelle, antrachnose?).
Aliment très ancien, bénéficiant d'un savoir-faire ancestral, le coco de Mollans revient en force. « Nous avons été contactés pour en expédier en Suisse et sur Paris », confie Martine Mouret. La décision d'augmenter ou pas la production sera débattue lors d'une prochaine réunion du syndicat des producteurs présidé par Frédéric Roux.
Pour l'heure, la question d'une démarche d'AOC n'est pas envisagée. Mais le coco de Mollans a déjà sa confrérie pour le célébrer et perpétuer la tradition de cette délicieuse spécialité culinaire qui accompagne bien agréablement ragoût de porc, navarin d'agneau, ou encore la soupe au pistou. Il n'y a plus qu'à se laisser tenter.
Christophe Ledoux