Manifestation
Des agriculteurs déversent leur colère devant la préfecture

Ce jeudi 11 avril, les Jeunes Agriculteurs et la FDSEA de la Drôme ont manifesté devant la préfecture à Valence pour dénoncer la lenteur ou l'absence de réponses de l’État à leurs multiples revendications.

Des agriculteurs déversent leur colère devant la préfecture
©CL-AD26

La pause dans les actions syndicales aura été de courte durée. Après les blocages routiers de fin janvier début février, FDSEA et JA de la Drôme ont appelé leurs troupes à se rassembler devant la préfecture, ce jeudi 11 avril à Valence. Un lieu qu'ils avaient déjà occupé le 21 novembre dernier pour rappeler à l'État qu'il n'y aura « pas de transition sous pression », que « la production française est en péril » et que « la souveraineté alimentaire de la France est en danger ». À peine cinq mois plus tard, et après les actions historiques du début d'année, les deux syndicats estiment que les réponses de l’État à leurs revendications tardent à venir. « On a l'impression que le préfet n'entend pas nos demandes et ne respecte pas ses engagements », déplore Vladimir Gauthier, nouveau président de JA 26. « On a l'impression qu'on nous mène en bateau, que rien n'arrive dans les cours de ferme depuis toutes nos mobilisations », s'agacent Sandrine Roussin et Jean-François Giguel, respectivement présidente et secrétaire général de la FDSEA de la Drôme. Nous voulons des réponses fermes et concrètes immédiatement. »

« Nous n'avons pas obtenu grand chose »

Ce jeudi 11 avril, une cinquantaine de manifestants, en tracteurs ou en voitures, ont parcouru les boulevards de Valence pour se rendre devant la préfecture de la Drôme. Une délégation composée de Sandrine Roussin, Florent Castry et Frédéric Gontard pour la FDSEA et de Vladimir Gauthier, Benjamin Aubert et Alexis Beynet pour JA 26, ont été reçus par le secrétaire général de la préfecture. La rencontre a duré plus de deux heures. « Nous n'avons pas obtenu grand chose », ont déclaré à la sortie, Sandrine Roussin et Vladimir Gauthier. De quoi susciter une très vive colère de la part de certains manifestants, s'estimant « bernés » par les services de l’État. Ces derniers ont ensuite déversé plusieurs bennes de pneus, branchages, légumes pourris... sur les grilles et l'entrée de la préfecture.

Simplifier la gestion de l'irrigation

Le mouvement de colère de ce jeudi 11 avril a été impulsé par les Jeunes Agriculteurs. « Le déclencheur est un arrêté pris à l'automne dernier sur la mensualisation des volumes prélevables pour l'irrigation », explique Vladimir Gauthier. Une mesure que le syndicat juge comme « un non-sens absolu » car les agriculteurs sont dépendants des conditions climatiques. « En 2022 et 2023, les blés ont eu besoin d'irrigation en février alors qu'aucun volume n'est prévu ce mois-là par ce nouvel arrêté », explique notamment la structure. JA et FDSEA estiment que cette mensualisation entrave la simplification administrative. À l'issue de la rencontre avec les services de l’État, il semblerait qu'un « retour en arrière » soit possible, ont indiqué les responsables syndicaux. Autre acquis, la possibilité de pouvoir déroger aux plages horaires lors des tours d'eau.

En revanche, rien ne semble avoir été obtenu concernent l'autorisation de mise en eau des canaux de Tulette et la non-fermeture des canaux non bétonnés. Quant au dossier du loup, la demande d'automaticité des autorisations de tirs simples dans le cadre du nouveau plan loup ne semble pas, là encore, avoir été obtenue. En tout cas, pas de suite, comme de nombreuses autres revendications portées ce 11 avril (lire notre article paru dans notre édition du 11 avril).

À quelques jours de la venue d'Emmanuel Macron à Vassieux-en-Vercors, le 16 avril, Sandrine Roussin et Vladimir Gauthier ont indiqué qu'une délégation syndicale serait reçue par un membre de l'Élysée. À suivre...

Christophe Ledoux

Manifestations du 11 avril à Valence