Après les orages dévastateurs, la paille manque sur le département. Un appel a été lancé aux céréaliers drômois pour ne surtout pas la broyer (lire page 4). Par ailleurs, afin d'éviter toute forme de spéculation, la chambre d'agriculture met à disposition des informations sur la valeur de la paille issues de références de prix relevées dans la bibliographie du réseau APCA.
- Paille en andain : 15 à 22 € la tonne.
- Pressage :
- balles rondes (280 kg) : 3,81 €/balle + ficelle 0,52 €/balle ou filet 0,85 €/balle ;
- ballots rectangulaires (400 kg) : 4,74 €/ballot + ficelle 0,85 €/ballot.
Paille pressée bout de champ :
35 à 45 € la tonne.
Paille au départ de la ferme après stockage :
- petites balles de 12 à 15 kg : 1,80 à 2,50 € la balle ;
- balles rondes de 300 kg : 11,50 à 13,50 € la balle ;
- balles rectangulaires de 400 kg : 15 à 19 € la balle.
Paille contre fumier
Dans le cadre d'un échange, pour calculer les équivalences paille-fumier en termes de valeurs fertilisantes, de coûts d'engrais minéraux, de charges de mécanisation et de main-d'œuvre, consultez le site http://www.paille-fumier.arvalis-infos.fr.
Valorisation agronomique de la paille
Pour calculer la valeur agronomique (NPK) de la paille, une réglette du réseau des chambres d'agriculture est disponible sur le site de la chambre d'agriculture de la Drôme (https://extranet-drome.chambres-agriculture.fr), rubrique « gestion de l'exploitation » puis « intempéries grêle » puis « vos autres questions ». Prendre 16 €/tonne pour le pressage balle ronde et 22 €/tonne pour les balles carrées de 400 kg.
Renseignements et précisions auprès de Jean-Pierre Manteaux, conseiller élevage à la chambre d'agriculture de la Drôme (tél : 06 22 42 53 88 - mail : [email protected]).
Pailles et Fourrages / La gestion des approvisionnements en paille sera, cette année encore, un enjeu important pour les éleveurs comme pour les céréaliers. Le Bureau commun des pailles et fourrages (BCPF) incite donc les agriculteurs à contractualiser dès maintenant leurs transactions.
S’organiser et anticiper les besoins
La sécheresse de l’été 2018 a impacté négativement la production de paille, tout en stimulant fortement la demande des éleveurs. Le marché de la paille et des fourrages s’est alors particulièrement tendu et les prix se sont envolés. La situation s’est ensuite inversée à l’hiver, les éleveurs du Grand Ouest s’approvisionnant en Espagne. Les éleveurs belges et hollandais, acheteurs habituels de la paille produite dans le Grand Est, se sont quant à eux dirigés vers la Grande Bretagne. Du fait de cette situation, les stocks de fin de campagne sont aujourd’hui au plus bas, alors que les besoins en paille et en fourrage sont attendus en hausse. Le niveau important de surface emblavée en céréales à paille pour la récolte 2019 et les conditions de production jusqu’ici favorables laissaient penser que l’approvisionnement se déroulerait tout de même dans de bonnes conditions. La situation est plus incertaine suite aux fortes chaleurs récentes, qui, si elles venaient à durer, pourraient impacter la production de paille. Pour Pol Griffon, président du BCPF, « Il faut dès maintenant s’organiser pour anticiper les besoins des différents acheteurs, éleveurs en tête. Les différentes familles représentées au sein du BCPF souhaitent depuis de nombreuses années que ce marché ne dépende plus uniquement des lois de l’offre et de la demande ».
Limiter la spéculation
Si la vente de paille est un complément de revenu pour les céréaliers, les différents utilisateurs de paille souhaitent quant à eux bénéficier de prix compatibles avec leurs impératifs de compétitivité. Les besoins des éleveurs sont cependant particulièrement difficiles à estimer. C’est pourquoi le BCPF souhaite voir des cellules locales de veille se mettre en place, dans le cadre des FDSEA, sur l’ensemble du territoire. Elles doivent permettre d’évaluer localement et rapidement les besoins des éleveurs, pour les mettre en relation avec les vendeurs de la région. Les phénomènes de spéculation sont ainsi limités. D’autre part, certaines FDSEA, comme celles des Vosges ou de l’Indre, ont remis en place un site d’échange de fourrages, facilitant la mise en relation directe entre les demandeurs de fourrages et les offreurs. « Nous encourageons également fortement l’établissement de contrats entre éleveurs et céréaliers. Les producteurs de céréales ne doivent prélever leur paille qu’en fonction de ces contrats, et non sur la base de promesses d’achat », déclare Pol Griffon. La paille est ainsi valorisée à sa valeur agronomique. Par ailleurs, les échanges paille-fumier doivent être favorisés. Le BCPF met à la disposition des agriculteurs des formules dont ils peuvent s’inspirer pour contracter en toute confiance. L’établissement de tels contrats reste cependant difficile. Les trésoreries des éleveurs les forcent parfois à attendre le dernier moment pour acheter la quantité exacte de fourrage et de paille qui leur est nécessaire, parfois au prix fort.
D. Jeanne