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Commerce international

Sanctions contre les États-Unis : les exportateurs français de vins craignent l’escalade 

Sanctions contre les États-Unis : les exportateurs français de vins craignent l’escalade 

La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) s’inquiète des conséquences, sur leur activité, des sanctions commerciales annoncées par l’Union européenne contre les Etats-Unis dans le cadre du dossier Boeing/Airbus qui oppose les deux parties depuis des années. L’Union européenne a en effet décidé de surtaxer à partir du 10 novembre, et à hauteur de quatre milliards de dollars, l’importation de produits américains parmi lesquels vodkas, rhums, eaux-de-vie de vin et vermouths originaires des Etats-Unis. Des sanctions qui ont été autorisées par l’OMC le 26 octobre dernier.

« Cette décision est juridiquement fondée mais elle est incompréhensible et dangereuse sur le plan économique et commercial ! », a déploré César Giron, président de la FEVS. « Nous perdons déjà plus d’un million d’euros par jour aux Etats-Unis du seul fait des taxes «Airbus»» (imposées par les Américains, Ndlr), indique César Giron. « Avec cette décision, l’Union européenne accroît encore davantage le risque, pour notre secteur déjà durement touché, de sanctions plus lourdes, en particulier dans le contexte de transition électorale actuel aux Etats]Unis. » « Il est plus que jamais nécessaire de sortir de ce conflit interminable, car c’est la seule façon de mettre un terme à ces taxes », a martelé César Giron.

En un an, les sanctions américaines ont entraîné une baisse de 30 % des importations de vins tranquilles français aux États]Unis, par rapport à la même période un an plutôt, soit une perte de chiffre d’affaires d’environ 400 M€ pour les entreprises exportatrices françaises et un recul de 22 % de la part de marché de la France dans les importations américaines de vins tranquilles.

Boeing/Airbus : l’UE répond aux sanctions américaines avec quatre milliards de dollars de contre mesures

Les ministres du Commerce de l’UE, réuni le 9 novembre, ont donné leur feu vert à la Commission européenne pour mettre en place, dans le cadre de l’affaire Boeing, près de 4 milliards de dollars de taxe supplémentaires sur des produits américains comme le lui autorise depuis la mi-octobre l’OMC. Ces sanctions ont été publiées au journal officiel et s’appliqueront dès le 10 novembre. Elles concernent des produits tels que le fromage frais, les champignons, les fruits à coques, le jus d’orange, certains vins, le ketchup ou encore les tracteurs. « Malheureusement, en raison de l'absence de progrès avec les États-Unis, nous n'avons pas d'autre choix que d'imposer ces contre-mesures », a indiqué le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis à l’issue du Conseil des ministres. Il estime pourtant que « les deux parties devraient supprimer immédiatement leurs contre-mesures pour laisser ce différend derrière » elles. Les Etats-Unis imposent en effet depuis un peu plus d’un an des droits de douane punitifs sur près de 7,5 milliards de dollars d'importations de l'UE comme le vin, le fromage et l'huile d'olive (à hauteur de 25 %). Le ministre allemand de l’Économie, Peter Altmaier a souligné que le changement de président aux États-Unis était une opportunité pour d’éviter « de nouveaux durcissements ».