Filière bovine
Pascal Kiriel, nouveau président d’Elvea Rhône-Alpes

Pascal Kiriel, éleveur allaitant de Saint-Romain-la-Motte (Loire), succède à Frédéric Duchêne à la présidence d’Elvea Rhône-Alpes, organisation de producteurs non commerciale. Entretien.

Pascal Kiriel, nouveau président d’Elvea Rhône-Alpes
Pascal Kiriel © L.G.

Quel est votre parcours ?
Pascal Kiriel : « J’ai obtenu un BTA au lycée de Ressins puis un BTS Acse au lycée de Chervé (42). Après mon BTS, je me suis pré-installé sur une exploitation à côté de celle de mon père, à Saint-Romain-la-Motte (Loire). Nous avons travaillé ensemble mais chacun sur notre exploitation pendant trois ou quatre ans. Je me suis définitivement installé à son départ en retraite en 1992. Mon père ne voulait pas que je m’installe car il estimait que le métier d’agriculteur était trop difficile, tant physiquement qu’économiquement. Mais moi, j’ai toujours voulu être éleveur. »

Quelles sont les principales caractéristiques de votre exploitation ?
P. K. : « Mon exploitation compte actuellement 280 ha et 240 vaches de race Salers. Je travaille avec un salarié. Sur les 280 ha, 30 à 40 sont consacrés aux céréales et 40 à la luzerne. Les fourrages sont stockés en enrubannage ou en foin. Une partie du troupeau est conduite en race pure et une autre en croisement charolais. J’ai sélectionné mon troupeau sur la facilité de vêlage. La période de vêlages va du 15 août au 14 novembre. Les mâles sont vendus en broutards, les génisses non gardées pour le renouvellement de troupeau en babynettes, les vaches de réformes partent sur Bourg-en-Bresse ou Aurillac pour les valoriser dans des filières spécifiques à la race Salers. Toutes les femelles sont engraissées. »

Pourquoi avoir choisi le commerce privé pour vos animaux ?
P. K. : « Les animaux sont tous vendus à des marchands privés car j’apprécie ce contact direct avec les personnes qui travaillent autour de moi. J’ai mes acheteurs habituels, qui diffèrent selon leurs débouchés. J’ai adhéré à l’ARDPA, ancien nom d’Elvea Rhône-Alpes, dès mon installation. L’association venait de se construire et j’estimais que c’était bien de pouvoir s’unir pour obtenir des aides, accéder à des marchés et être représentés au niveau national. »

Quand avez-vous commencé à vous investir au sein d’Elvea ?
P. K. :  « Je suis devenu administrateur peu de temps après mon adhésion. On est venu me chercher et j’ai accepté. Pour moi, c’était le moment de m’investir et, finalement, je suis resté au sein du conseil d’administration. Il y a toujours de nouveaux dossiers et c’est aussi intéressant. »

Pourquoi avez-vous accepté la présidence de l’association ?
P. K. :  « Je n’étais pas parti pour être président d’Elvea mais on m’a sollicité. Après un certain temps de réflexion, j’ai accepté de relever le défi. J’avais un peu peur de succéder à Frédéric Duchêne, quelqu’un de brillant qui a su bien conduire l’association. Mais je sais que je peux m’appuyer sur une bonne équipe de salariés, une directrice compétente, ainsi que sur le conseil d’administration et le bureau*. Pour moi, être président d’Elvea signifie être présent aux réunions importantes afin de recueillir des informations pour l’association et les éleveurs, mais aussi pour bénéficier d’enveloppes. Car malheureusement, notre association et les éleveurs ne peuvent pas se passer d’aides. »

Quels sont les principaux dossiers sur la table ?
P. K. :  « Il y a le sujet d’actualité du label rouge. Si les adhérents peuvent bénéficier de quelques centimes supplémentaires, c’est bien. Je pense que c’est aussi gratifiant pour un éleveur de voir ses animaux valorisés dans une filière qualité, cela veut dire que le travail est reconnu. » 

Propos recueillis par Lucie Grolleau-Frécon

*Le président d’Elvea Rhône-Alpes, Pascal Kiriel, est entouré de Laurent Meunier et Pascal Poyet, vice-présidents, de Pierre Seuillet, secrétaire, et de Vincent Moncorgé, trésorier de l’association.

Le réseau Elvea

Elvea Rhône-Alpes est née de l’évolution depuis les années 1980 de plusieurs associations. Tout d’abord, l’association régionale pour le développement des productions animales (Ardpa), créée en 1987 et reconnue « organisation d’éleveurs » par les autorités compétentes sur deux départements, la Loire et le Rhône. À l’origine de l’Ardpa, un petit groupe d’éleveurs et de négociants privés qui souhaitaient offrir aux producteurs la possibilité de conserver leur liberté de commercialisation. En 2005, les éleveurs de l’Ain rejoignent l’Ardpa puis en 2012 ceux de l’Isère. L’Ardpa devient Elvea Rhône-Alpes en 2013 et se donne pour mission d’organiser collectivement la filière viande bovine et défendre le commerce privé à l’échelle régionale.
L’association fait partie du réseau Elvea France. Pour mémoire Elvea France a créé en avril dernier son association d’organisations de producteurs (AOP). Intitulée ElveAOP, la nouvelle structure représente 20 % de la production française, regroupant une vingtaine d’organisations de producteurs avec 15 000 éleveurs sur plus de 70 départements, pour un potentiel d’un million de têtes commercialisables annuellement.