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TRANSFORMATION

L’Antigaspillerie valorise  les fruits et légumes invendus

Installés à Rochemaure (07) depuis près d’un an, Pauline le Clercq et Yvan Grousson transforment et valorisent les invendus de producteurs ardéchois et drômois au travers de recettes savoureuses.

L’Antigaspillerie valorise  les fruits et légumes invendus
Pauline le Clercq et Yvan Grousson ont réalisé leur première transformation il y a un an.

À l’origine de l’Antigaspillerie, « on s’est rendu compte qu’énormément de fruits et légumes étaient gaspillés et qu’il y avait très peu de conserveries dans le coin, pour récupérer ces invendus, explique Pauline le Clercq, sa co-fondatrice. Dix millions de tonnes de produits sont ainsi gaspillés chaque année en France ! » Il n’en fallait pas plus. Loin de se résigner, cette Ardéchoise a créé, avec Yvan Grousson, l’Antigaspillerie, atelier de transformation végétale implanté à Rochemaure. 

Un nouveau débouché pour les producteurs

L’Antigaspillerie représente un nouveau débouché pour les fruits et légumes déclassés et les méventes des agriculteurs. Pour eux, deux options : « Soit on leur rachète leurs invendus pour les transformer et les vendre sous notre marque, soit on leur propose du travail à façon, pour qu’ils récupèrent et vendent eux-mêmes leurs produits une fois transformés, explique Yvan Grousson. Dans ce dernier cas, on échange longuement avec le producteur, on élabore ensemble les recettes qu’ils souhaitent, on fait des tests... »
Le prix varie en fonction de la recette choisie et des quantités. « Pour le producteur, c’est intéressant à partir d’une centaine de pots, estime-t-elle. La plupart du temps, on fait des lots de 200 à 300 pots. On ne peut guère aller au-delà car nous sommes limités en termes de stockage. »
Compotes, confitures, tartinades, chutneys, sirops, pickles, coulis, sels et bouillons… En un an, l’Antigaspillerie a mis sur pied pas moins de 34 recettes. Côté méthode, exit les conservateurs et les colorants. « On utilise la pasteurisation pour conserver au maximum toutes les propriétés des fruits et des légumes, précise encore Pauline Le Clercq. Toutes nos matières premières (huile, poivre, sucre…) sont françaises. » Petite originalité : « Pour notre gamme propre, on fait aussi des vinaigres à partir des déchets comme les noyaux et pelures, que l’on fermente avec de l’eau, des levures et du sucre. On essaie de pousser au maximum la logique antigaspillage. » 

Une quinzaine d’agriculteurs déjà séduits

Le concept de l’Antigaspillerie a déjà ses adeptes parmi les producteurs. « Nous travaillons avec une quinzaine d’arboriculteurs de la vallée du Rhône, en Ardèche et dans la Drôme, indique Yvan Grousson. Cela recouvre une variété de fruits et légumes, ce qui fait que l’on a du travail quasiment toute l’année. » Les produits de la marque propre de l’Antigaspillerie sont vendus localement en épiceries, magasins de producteurs et marchés locaux. « L’objectif pour 2023 est de développer notre réseau de distribution, affiche-t-il. Nous allons aussi lancer une nouvelle gamme de produits au cours du printemps. » 

Mylène Coste
 Plus d’informations : www.facebook.com/l.antigaspillerie/
 

Compotes, confitures, tartinades, chutneys, sirops, pickles, coulis, sels et bouillons… En un an, l’Antigaspillerie a mis sur pied pas moins de 34 recettes.

La cueillette sauvage, l’autre créneau  de l’Antigaspillerie

L’Antigaspillerie s’est également lancée dans la cueillette de plantes sauvages comestibles, dans l’objectif de les transformer et de les valoriser au travers de ses recettes. « Nous travaillons pour cela avec Antoine, ethnobotaniste qui nous accompagne sur la connaissance des plantes », précise Pauline Le Clercq. Cynorrhodons, fleurs de sureau, thym, romarin, mûres sauvages, mousserons des prés… Autant de saveurs à retrouver au gré des saisons et des recettes.