OLÉAGINEUX
Évaluer le potentiel d’une parcelle et anticiper la date de récolte du soja
Les récoltes de soja ont démarré fin septembre sur les parcelles conduites en sec ou semées précocement. Néanmoins, de nombreuses pluies et orages ont décalé la plupart des chantiers de récoltes. Pour l’avenir, plusieurs questions se posent pour la récolte du soja, comment l’anticiper et prévoir un potentiel de rendement de sa parcelle ?
![Évaluer le potentiel d’une parcelle et anticiper la date de récolte du soja](/media/ad/AD_2023/412023/Recolte_soja.jpg)
Le tableau présente plusieurs références sur les composantes de rendement du soja et des valeurs seuils provisoires permettant de positionner sa parcelle par rapport à son potentiel de rendement. Pour émettre un premier diagnostic des composantes de rendement de sa parcelle de soja, prélevez 5 plantes à 4 endroits différents et représentatifs de la parcelle (total de 20 plantes) et procédez au comptage des différentes composantes.
Les premières références sont issues de l’analyse biannuelle des observatoires CAP Protéines (2021-2022) en France. Au total, 310 parcelles de soja ont été suivies sur deux ans. Les données recueillies ont fait l’objet d’une analyse statistique pour explorer les liens entre les principales variables et le rendement ainsi que ses composantes afin d’identifier les facteurs limitant le rendement. L’analyse de ces données a permis une première estimation des valeurs seuils et sera complétée et approfondie avec les données recueillies dans les prochaines années. Les deux dernières colonnes du tableau présentent les résultats issus des observatoires CAP Protéines au niveau régional (Auvergne- Rhône-Alpes) qui représentent soixante parcelles d’agriculteurs suivies les deux ans du projet. Elles sont quant à elles descriptives. On note que les rendements des parcelles suivies dans le réseau régional en 2021 et 2022 sont limités (< 31 q/ha) dès lors que les parcelles se situent en dessous des seuils décrits dans la synthèse biannuelle pour 50 % à 100 % de ces parcelles. Il est intéressant de mettre en évidence pour chaque seuil sa représentativité à l’échelle du réseau. En effet, le pourcentage de parcelles impactées (fréquence) varie entre 12 et 34 % en fonction des composantes de rendement.
Ainsi, si nous nous intéressons à la hauteur de première gousse sur la plante, le seuil limitant de 10 cm de hauteur impacte fortement le rendement car 100 % des parcelles suivies de l’observatoire régional ayant une hauteur de première gousse inférieure à 10 cm ont un rendement impacté (moins de 31 q/ha). Mais seulement 17 % des parcelles sur le total des parcelles suivies de l’observatoire ont une hauteur de première gousse inférieure à 10 cm, ce qui est plutôt faible.
A contrario, si l’on s’intéresse au nombre de gousses par plante, 64 % des parcelles ayant un nombre de gousses par plante inférieur à 18 ont un rendement en dessous de 31 q/ha. Et plus d’un tiers des parcelles (34 %) ont un nombre inférieur à 18 gousses par plante. Ce qui en fait le facteur limitant le plus fréquent dans cet observatoire.
Conseils pour la récolte du soja
La récolte doit être réalisée quand les graines sont libres et « sonnent » dans les gousses : elles sont alors sphériques et peu rayables à l’ongle et leur humidité se situe entre 14 et 16 % d’humidité.
En fin de cycle, le soja a perdu ses feuilles, il ne reste plus que les gousses sur la plante selon la variété et les conditions météo de l’année. Soyez vigilants à la date de maturité des sojas et ne tardez pas à récolter dès ce stade atteint, le soja risquerait d’égrener et perdre en qualité en cas de ré-humectation.
Si la récolte s’annonce tardive, le soja peut se récolter de manière décalée.
La culture se « tient » assez bien, tant que la maturité n’est pas atteinte. La récolte sera à réaliser dès que la culture aura atteint un stade assez avancé avec des conditions de récolte propices (temps sec, même si les températures sont basses). La récolte n’est pas possible au-dessus de 20 % d’humidité. Il est nécessaire de livrer la récolte le plus rapidement possible car les graines ne se conservent pas à plus de 14 % d’humidité.