Optimisme et sérénité pour les huiles et olives de Nyons
En raison du contexte sanitaire, l’assemblée générale du syndicat des huiles et olives AOP de Nyons a été annulée. Nous avons cependant interrogé son président sur la prochaine récolte, la conjoncture oléicole et les projets en cours.

Le syndicat des huiles et olives AOP de Nyons regroupe près de 700 oléiculteurs, répartis dans 53 communes du territoire de l’appellation. Leurs 220 000 oliviers couvrent plus de 900 hectares pour un volume de production, en moyenne annuelle, autour de 250 tonnes (t) d’huile d’olive et 350 t d’olives noires. Toutefois, avec les aléas climatiques, la mouche et le cycle naturel propre à l’olivier, les récoltes sont très irrégulières. Celle de 2018-2019 a été exceptionnelle avec 440 t d’huile et 498 t d’olives. Rien à voir avec celle de 2019-2020, la plus maigre depuis l’obtention des AOC avec seulement 145 t d’huile d’olive et 96 t d’olives noires. La raison, un automne doux et très humide provoquant le brunissement des fruits et la dalmaticose, une maladie inhabituelle dans la région, provocant la chute prématurée des olives.
Cette année, comment se présente la récolte ?
Patrick Floret : « Elle s’annonce belle avec de beaux fruits d’un calibre idéal pour l’olive de table, épargnés par la mouche, la dalmaticose, sans trop de brunissement et avec une quantité au-dessus de la moyenne. »
Comment réagit la filière oléicole face à la conjoncture économique ?
P. F. : « Le confinement de mars à juin a notablement impacté la commercialisation. Heureusement, la forte fréquentation touristique de l’été sur les marchés, à la coopérative et dans les moulins privés a limité cet effet. La situation actuelle est plutôt sereine avec des stocks suffisants permettant de faire la soudure avec la prochaine récolte. »
Vous évoquez une récolte au-dessus de la moyenne, c’est-à-dire ?
P. F. : « On s’attend à cueillir plus de 330 t d’olive pour l’huile et quelque 375 t d’olives de table. Les premiers tests dans les vergers annoncent une maturité avancée qui encourage à une récolte de bonne heure pour l’huile d’olive. Le ban de l’olivaison a été fixé au 4 novembre pour les olives à huile et au 2 décembre pour les olives de conserve. L’huile sera de grande qualité aromatique. »
Quelques mots sur des projets tels que l’irrigation...
P. F. : « Nous voulons limiter l’alternance de la production en tenant compte des contraintes environnementales et climatiques. L’irrigation peut être une réponse, le soutien de nos élus aux projets collectifs ou individuels est fondamental. La Région Aura et le Département de la Drôme financent à 80 % une étude de faisabilité. Autres solutions, produire avec moins d’intrants, moins de produits phytosanitaires, promouvoir la certification HVE (haute valeur environnementale) qui sera prochainement la norme. »
La communication et la promotion restent-elles toujours l’une des missions du syndicat ?
P. F. : « Effectivement, nous continuons à participer aux manifestations et salons proposés par la région dans le cadre de la marque “La région du goût” ainsi qu’à celles initiées par le parc naturel régional des Baronnies provençales. De plus, a été réalisée une refonte complète du site internet afin d’être consultable aussi sur smartphone. Et le guide 2021 des olives noires et des huiles d’olive paraîtra en début d’année prochaine aux Editions Prestiges. »
Un dernier mot sur l’emblématique Maison des huiles et olives de France à Nyons.
P. F. : « C’est une des premières à voir le jour en France, ce sera un outil formidable pour la valorisation et la promotion de la filière et de ses produits. Les travaux s’achèvent, la livraison de l’édifice est prévue pour la mi-décembre. »
J-M. P.