Agro-environnement
Valoriser les bords  de champs par des couverts

Le 6 décembre, la chambre d’agriculture et la fédération départementale des chasseurs de la Drôme ont animé un point technique sur la valorisation des bords de champs.

Valoriser les bords  de champs par des couverts
Les couverts végétaux permettent de maintenir le sol et offrent des ressources pour la biodiversité. ©CA26

En octobre 2022, Sébastien Perrot, agriculteur à Montélier, a mis en place une bande enherbée sous sa rampe d’irrigation. Cette bande est composée de trois mélanges de semences, implantés par bandes d’une longueur de 165 mètres, à la suite les unes des autres : Revin, Revin arbo et Easy green. Les objectifs d’implantation de cette bande enherbée sont le maintien du sol et l’apport de ressources pour la biodiversité, principalement les pollinisateurs.
Cette parcelle a servi de support pour l’organisation d’un point informatif sur les différentes façons de valoriser des bords de champs sur une exploitation de grandes cultures, mais adaptable à tout type de cultures. Lors de cette animation, proposée le 6 décembre par la chambre d’agriculture de la Drôme et la fédération départementale des chasseurs, ont été discutés l’intérêt de la bande enherbée, les conditions d’implantation et le rendu un an après sa mise en place. Force est de constater que les graminées prennent toujours beaucoup de place dans ces couverts et ont tendance à étouffer les autres familles botaniques rapidement. Néanmoins, les différentes variétés de trèfles ont résisté à la propagation du ray-grass.

Gains de rendement avec les haies

Dans la valorisation des bords de champs, le sujet des haies a également été abordé. Une haie du remembrement, n’appartenant pas à l’exploitation, a été prise pour exemple, avec ses qualités et ses défauts. Positionnée au nord de la parcelle, elle est composée d’arbres de haut jet uniquement. Si cette haie devait être remaniée dans un objectif brise-vent, il serait important de restaurer les différentes strates de végétation : la strate herbacée et la strate basse, à ajouter à la strate haute déjà présente. En théorie, une haie brise-vent permet de protéger une culture sur dix à quinze fois la hauteur de la haie. Des pertes de rendement sont observées sur les premiers mètres de la parcelle, puis un gain de 4 à 40 % (selon les conditions de culture) sur le reste de la parcelle. Les données actuellement recueillies confirment cet effet, ce qui est encourageant. Cependant, des études sont en cours dans la Drôme pour actualiser les chiffres.

Satisfait des effets du couvert

Lors de la rencontre, un autre type de haie a été montré, dont l’emprise au sol est de deux mètres uniquement pour quatre mètres de haut, ce qui implique un entretien fréquent et coûteux. À noter, la chambre d’agriculture et la fédération des chasseurs de la Drôme ont évoqué rapidement leur cycle de formation (porté par la chambre d’agriculture) sur les conditions d’implantation d’une haie et les conseils d’entretien adaptés.
Par ailleurs, deux couverts d’interculture ont été présentés : un dont le mélange a été fait par Sébastien Perrot, et l’autre - Cipan biodiversité, aussi appelé « couvert chasseurs » - fourni par la fédération des chasseurs de la Drôme en 2023. Les conditions d’implantation et de restitution en matière sèche ont été discutées. Selon les parcelles, le « Cipan biodiversité » ne s’est pas exprimé de la même manière mais, globalement, Sébastien Perrot est satisfait des effets du couvert.
La thématique de la valorisation des bords de champs fait partie des enjeux agro-environnementaux actuels, et les infrastructures présentées lors de cette animation peuvent être des réponses à ces enjeux. 

Contact : Myrtéa Chaumien, conseillère biodiversité et agroforesterie à la chambre d’agriculture de la Drôme (06 68 43 94 86 - [email protected])