Réaction
Baguette à 29 centimes d'euro : démagogique et destructeur pour les céréaliers

Les organisations céréalières dénoncent la campagne menée par l’enseigne Leclerc avec une baguette à 29 centimes d’euro.

Baguette à 29 centimes d'euro : démagogique et destructeur pour les céréaliers

Dans un communiqué commun, l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), l’interprofession Intercéréales et l’Association nationale de la meunerie française (ANMF) ont vivement dénoncé la campagne menée par l’enseigne Leclerc avec une baguette à 29 centimes d’euro (et même 0,23 euro), pendant six mois dans l’ensemble de ses magasins.

C’est une campagne « démagogique et destructrice de valeur pour une filière d’excellence », ont réagi les trois organisations. Elles s’interrogent sur l’écart entre le prix pratiqué par cette enseigne et celle de l’INSEE qui indique que la moyenne du prix de la baguette, en France en 2021, est de 0,90 euro.

"Alors même que le savoir-faire et la qualité de la baguette française sont en passe d’être reconnus par l’Unesco, l’excellence des agriculteurs, des collecteurs, des meuniers et des boulangers, que le monde nous envie, est bradée », ajoute le communiqué de presse. L’AGPB, Intercéréales et l’ANMF se demandent « qui peut en vivre dignement et sur quels produits vendus aux consommateurs les magasins Leclerc compenseront cette vente."

Une «honte» réagit Christiane Lambert, présidente de la FNSEA

Le distributeur E.Leclerc «bloque pendant six mois le prix de sa baguette à 0,29 € en prenant sur sa marge», annonce-t-il dans des encarts publicitaires le 11 janvier. « Nous pensons que c’est en plus un produit symbolique, a expliqué Michel-Edouard Leclerc, président des magasins éponymes sur RMC. C’est un produit phare, un marqueur de l’inflation. Comme d’ailleurs les carburants, même si je ne les mets pas au même niveau. Les consommateurs mémorisent les prix. Nous nous sommes engagés à bloquer ce prix à un prix bas, pendant au moins quatre mois, parce que la loi nous oblige à mettre une date». «Honte à lui, au moment où les prix des matières premières flambent et où la loi Egalim 2 impose la répercussion» au consommateur, s'indigne sur Twitter la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, parmi de nombreuses réactions. «C'est l'effondrement de toute une filière, c'est le non-respect d'une filière, d'un produit artisanal», a par exemple commenté Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie pâtisserie française (CNBPF) sur BFM Business.