Main-d’œuvre
Services de remplacement :  une activité en hausse

Un nombre d’adhérents stable mais des besoins en augmentation, c’est le constat dressé par la Fédération des services de remplacement de la Drôme en assemblée générale.

Services de remplacement :  une activité en hausse
Le 28 mars à Valence, des membres du conseil d’administration de la Fédération des services de remplacement de la Drôme, parmi lesquels Régis Aubenas (président), et de l’équipe administrative.

«Après une année stable mais avec une activité toujours très dense, le bilan est positif, constate Régis Aubenas, président de la Fédération des services de remplacement de la Drôme, en assemblée générale le 28 mars à Valence. Le nombre d’adhérents est quasiment identique mais le nombre de journées de remplacement est quant à lui toujours en augmentation. » Il ajoute : « Les SR se professionnalisent, il est donc important de s’adapter et de revoir nos méthodes de travail ».
6 245 journées en 2022
Les quatre services de remplacement (SR) de la Drôme totalisent 320 adhérents (dont 90 agricultrices), 17 agents en CDI et 219 en CDD. Au regard des chiffres, l’activité s’accroît au cours du temps : 3 339 journées en 2001, puis 5 142 en 2013 pour atteindre 6 245 en 2022. Les principaux motifs de remplacement sont les maternités (2 436 journées) puis les congés et loisirs (1 750 journées). À eux deux, ils représentent 67 % de l’activité. Suivent, mais loin derrière, les remplacements pour maladie ou accident (12 % du nombre de journées). Concernant le motif paternité, bien qu’il ait quasiment doublé en un an, il ne représente que 10 % du nombre de journées total.
« Les motifs de remplacement sont nombreux mais pas encore connus de tous les exploitants agricoles, observe Régis Aubenas. Nos objectifs pour 2023 sont nombreux, le but étant de promouvoir le remplacement, valoriser le métier d’agent de remplacement et soutenir les agriculteurs. »
Soutien et projets
Attentifs au mal-être des agriculteurs, les services de remplacement interviennent également en cas d’épuisement professionnel. Julie Malsert, du service action sanitaire et sociale de la MSA Ardèche-Drôme-Loire, est venue présenter les aides proposées par la Mutualité sociale agricole pour répondre à certaines difficultés rencontrées par les agriculteurs. Elle a également évoqué la mise en place du réseau de « sentinelles » composé de volontaires bénévoles formés à repérer les personnes en difficulté pour les orienter vers les structures les mieux adaptées.
En assemblée générale, les responsables de la Fédération des services de remplacement de la Drôme ont aussi évoqué 2 023. Cette année, des réflexions sur la fidélisation des salariés seront menées ainsi qu’une large communication lors, notamment, d’une conférence pendant le Salon Tech & Bio, à Bourg-lès-Valence les 20 et 21 septembre. « Ce sera l’occasion de présenter l’association et de promouvoir les différents motifs de remplacement. ». Une présence sera également assurée à la Fête de l’agriculture organisée par les Jeunes Agriculteurs de la Drôme le 3 septembre à Montélier.
En conclusion de l’assemblée générale, Régis Aubenas a tenu à remercier les différents partenaires de la Fédération des services de remplacement de la Drôme : la MSA Ardèche- Drôme-Loire, le conseil départemental de la Drôme, la Région Aura, Groupama, le Crédit Agricole, la chambre d’agriculture de la Drôme…), lesquels « contribuent à rendre possible le remplacement des exploitants grâce à leur soutien financier ».

Pour tout renseignement, contactez Laure Midonnet à la Fédération des services de remplacement de la Drôme (tél : 06 32 99 34 05 - mail :  [email protected])

Valoriser le métier d’agent de remplacement

L’agent de remplacement intervient sur des types d’exploitation extrêmement variés (élevage, grandes cultures, polyculture élevage…) pour des durées variables (de quelques heures à plusieurs semaines) et des activités différentes. Ces aspects font la spécificité et la force de ce métier. L’agent assure la continuité des travaux sur l’exploitation tout en fournissant une prestation de qualité. Le profil des embauches est très varié. Le métier d’agent de remplacement s’adresse tant aux femmes qu’aux hommes. Les niveaux de formation s’échelonnent du Capa au BTS, en passant par des Bepa, Bac et licence pro… Au-delà de la formation, l’expérience est très valorisée. Diversité, autonomie, richesse des relations humaines, acquisition d’expériences en font un vrai métier.
« Travailler dans un service de remplacement, c’est une bonne expérience avant de s’installer, confie Émilie, 21 ans, agent de remplacement depuis deux ans. Ça permet de voir beaucoup de systèmes d’exploitation, plusieurs méthodes de travail. Grâce à mes différentes missions, je me tisse un important réseau de relations. Cela me sera utile dans la préparation de mon installation. Et par-dessus tout, lors des remplacements pour congés, c’est très plaisant de permettre à des agriculteurs de souffler un peu et de sortir de chez eux. »

Promouvoir les services de remplacement

Les services de remplacement (SR) sont des groupements d’employeurs dirigés par des agriculteurs bénévoles. Ils ont pour mission de proposer des salariés (agents de remplacement) aux agriculteurs adhérents qui souhaitent ou sont contraints de s’absenter momentanément de leur exploitation. La mission des SR est sociale avant d’être économique. Tous les chefs d’exploitation peuvent adhérer à un service de remplacement. Cette adhésion permet notamment de bénéficier d’aides diminuant le coût de remplacement pour qu’il soit moins élevé qu’une embauche en direct. Les motifs sont multiples : maladie, accident, congés et loisirs, congé paternité ou maternité, formation, responsabilité professionnelle, développement agricole.
Le remplacement pour congé maternité, qui représente à lui seul plus d’un tiers des journées de remplacement, est pris en charge à 100 % par la MSA. Par ailleurs, un partenariat avec le SDIS* 26 permet d’aider les exploitants agricoles sapeurs-pompiers volontaires dans le cadre de formations ou de participations à des opérations de grande ampleur.
Afin de répondre au besoin de remplacement, les SR recherchent des salariés qualifiés et se chargent de toutes les démarches administratives. Ils recrutent régulièrement et font face à la même problématique du manque de main-d’œuvre agricole que les autres professionnels du secteur. Pour pallier à cette « pénurie », un exploitant peut recommander un salarié pour son remplacement.

* Sdis : service départemental d’incendie et de secours.