RECHERCHES ET INNOVATIONS
Inrae Clermont-Aura : l’excellence scientifique au coeur du territoire

Emmanuel Hugo a été nommé président du centre Inrae Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes le 1er janvier 2020. Avec ses 800 agents, le centre est un acteur incontournable dans la région, au plus près des préoccupations et des dynamiques des territoires.
Inrae Clermont-Aura : l’excellence scientifique  au coeur du territoire

Inrae est le fruit d'une fusion entre l'Inra et l'Irstea. Est-ce une stratégie économique ou de mutualisation pour mieux répondre aux défis d'aujourd'hui et de demain ?

Emmanuel Hugo : « La création d'Inrae est fondée sur une étude des enjeux auxquels doit faire face l'humanité dans les années qui viennent et une analyse des complémentarités scientifiques entre l'Inra et Irstea. La création d'Inrae répond donc à une ambition scientifique et pas à des exigences économiques. »

 

Le monde de l'agriculture a profondément évolué et évoluera encore. Inrae sera moteur de nombreuses innovations dans les mois, les années qui viennent. Il faudra aussi répondre aux nombreuses attentes de la société. Face à la mondialisation, la France a-t-elle les moyens et l'ambition pour y parvenir ?
E. H. : « La création d'Inrae est justement un des moyens que se donne notre pays pour relever les défis auxquels fait face et devra faire face l'agriculture. La France ne le fait pas seule, elle le fait au premier chef avec l'Europe mais aussi dans le cadre des grandes institutions internationales comme la FAO et en contribuant aux travaux des groupes d'experts comme le Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat) ou l'IPBES (Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques). »

 

Quelles sont les particularités du centre régional d'Inrae ?
E. H. : « Le Centre Inrae Clermont-Auvergne-Rhône-Alpes est un des sites historiques de l'institut, avec des recherches de pointe dans des secteurs clés pour l'agriculture, l'environnement et l'alimentation : la nutrition humaine préventive, les céréales, la qualité des produits, les territoires, l'élevage et l'agroécologie des systèmes d'élevage herbager, la robotique appliquée à l'agriculture.

 

Quelles seront vos priorités dans ce nouveau mandat ?
E. H. : « Ma priorité sera de favoriser l'interconnaissance des équipes provenant de l'Inra et d'Irstea. Des actions ont été conduites dans ce sens depuis plus d'un an dans le cadre de ce que nous avons appelé la préfiguration. Je souhaite bien entendu les poursuivre pour que l'ensemble des agents se reconnaissent comme appartenant au nouvel institut Inrae mais aussi que tous nos partenaires du territoire nous identifient comme étant des représentants d'Inrae. Il s'agit de renouer le lien entre la science et la société, lien qui s'est malheureusement distendu ces dernières années avec une perte de la confiance des citoyens dans la capacité des scientifiques à résoudre une partie des problèmes auxquels ils sont confrontés (le « progrès » n'est plus source de contribution à l'amélioration des conditions de vie dans l'esprit de beaucoup). Il s'agit aussi de contribuer à réconcilier l'agriculture avec l'ensemble de nos concitoyens en nous appuyant notamment sur le laboratoire d'innovation territorial (LIT) grandes cultures en Auvergne. Enfin, nous portons, avec nos partenaires académiques, un grand projet de campus végétal qui mobilisera notamment l'AgroTechnoPôle de Montoldre (plateforme partenariale de recherche et d'innovation pour les technologies de l'agriculture de demain). »

Propos recueillis par Sébastien Joly