Fromages
Saint-Marcellin et Saint Félicien :  un cahier des charges commun

Au cours de son assemblée générale, le 30 mars à Valence, le Comité du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien a présenté les évolutions de son cahier des charges.

Saint-Marcellin et Saint Félicien :  un cahier des charges commun
À Valence, les responsables du Comité du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien (C2MF) ont présenté l’évolution du cahier des charges.

Le dépôt à l’Inao par le Comité du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien (C2MF) d’un nouveau cahier des charges, ce mois d’avril, concrétisera le travail réalisé pendant plusieurs années. Un travail destiné à tenir compte des anomalies constatées pour le Saint-Marcellin IGP et pour reconnaître le Saint-Félicien en IGP. Les membres du conseil d’administration ont validé les exigences des référentiels le 14 mars.

Obligation de pâturage

Un cahier des charges commun au Saint-Marcellin et au Saint-Félicien a été établi. Tout d’abord, au moins 80 % de la matière sèche de la ration totale annuelle doit être issue de la zone ou de l’exploitation. En période de disponibilité d’herbe, dès que les conditions climatiques le permettent, le pâturage des vaches laitières est obligatoire et sa durée ne peut pas être inférieure à 150 jours par an. Par ailleurs, le pâturage est obligatoire pour les génisses âgées d’un an ou plus dès lors qu’elles sont présentes dans le troupeau.
La surface en herbe pâturée ou servant à l’affouragement en vert doit être de 15 ares minimum par vache laitière, contre 20 jusqu’à présent. L’herbe sous toutes ses formes (méteil, sorghos fourragers ou encore maïs ramassé en vert et donné aux vaches) doit représenter au moins 50 % de la matière sèche de la ration de base annuelle. Le foin doit quant à lui représenter 15 % de la matière sèche de la ration de base pour les quatre mois d’hiver (décembre, janvier, février et mars).
Le chargement global annuel de l’exploitation doit être inférieur ou égal à 1,4 UGB/ha. Et les aires permanentes de stockage des fourrages destinés au troupeau laitier doivent être stabilisées et les silos réalisés sur une dalle bétonnée.

Aliments complémentaires

En ce qui concerne l’alimentation des vaches laitières, les compléments alimentaires sont autorisés et doivent représenter au plus 30 % de la matière sèche de la ration totale annuelle. Dans ce contexte, les aliments complémentaires autorisés sont, selon la nomenclature européenne, divisés en quatre catégories. La première est constituée des grains et des céréales ainsi que des produits dérivés (catégorie 1). La seconde sont les graines et les fruits oléagineux ainsi que les produits dérivés (catégorie 2). Puis les graines de légumineuses, les protéagineux et les produits dérivés (catégorie 3). Et enfin, les autres graines et fruits ou produits dérivés (catégorie 5).
Dans une limite de 10 % des compléments indiqués précédemment, sont également autorisés les tubercules, racines et produits dérivés (catégorie 4), les autres plantes, algues et produits dérivés (catégorie 7), les produits laitiers et produits dérivés (catégorie 8), les minéraux et produits dérivés (catégorie 11), les sous-produits de fermentation de micro-organismes (catégorie 12) et les produits divers (catégorie 13).
Les additifs sont quant à eux autorisés, notamment les vitamines et les oligoéléments, les acides aminés, les sels et les produits analogues. L’urée est acceptée uniquement dans les aliments complémentaires autorisés, dans la limite de 4 %.
En ce qui concerne l’urée, certains agriculteurs ont relevé que le pourcentage maximal était assez important. Pour Bruno Neyroud, président du Comité interprofessionnel du Saint-Marcellin (Cism), « l’urée était utilisée dans les fermes, avant, et en relation avec des nutritionnistes. Cette méthode fonctionne et constitue une source d’azote moins chère, mais si les agriculteurs ne souhaitent pas que ce point soit ajouté, il ne le sera pas ». Et de préciser qu’il s’agit bien de 4 % des aliments complémentaires, pas de la ration.
Emmanuel Forel, conseiller agronomie et fourrages à la chambre d’agriculture de l’Ardèche, signale que dans la zone prévisionnelle IGP de la partie ardéchoise, il a proposé une modification à la marge pour intégrer une zone de production de fourrages. Cette dernière se situe en face de Livron et apporte ainsi de la cohérence. Il suggère également d’ajouter un peu moins de dix communes du secteur laitier de Vernoux, qui n’étaient étrangement pas intégrées à la zone. 

Morgane Poulet
 

En assemblée générale du Comité du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien, le 30 mars à Valence, il a été indiqué que les deux fromages gagnent du terrain en Auvergne-Rhône-Alpes.

Ventes record pour le Saint-Marcellin  et le Saint-Félicien

L’assemblée générale du Comité du Saint-Marcellin et du Saint-Félicien (C2MF), tenue le 30 mars à Valence, a montré que les deux fromages gagnent du terrain en Auvergne-Rhône-Alpes. Si l’année 2022 a été ardue pour les producteurs laitiers, en raison d’une gestion des fourrages et des pâturages compliquée, elle n’a pour autant pas empêché la progression des ventes. Le C2MF travaille constamment sur les recettes de ses produits. Et cela est payant : 2022 a été une année record en termes de ventes de Saint-Marcellin. Plus de 250 tonnes supplémentaires par rapport aux débuts de la certification IGP ont été vendues, ce qui constitue au total presque 3 000 tonnes de produits en 2022. Désormais, une seule inquiétude subsiste : la consommation de fromages perdurera-t-elle en raison de l’inflation. Les consommateurs ne se portent plus forcément sur des produits de qualité.
Par ailleurs, le C2MF termine cette année un plan d’actions triennal autour de deux axes : une stratégie de communication (connaissance des marchés et orientation marketing) et un socle technique et structurel (exigences environnementales). Il s’agit ainsi de fédérer et de rassembler tout en permettant aux jeunes de s’investir ; d’accroître la notoriété du fromage ; de créer de la valeur en travaillant à la qualité des produits ; de s’adapter aux marchés et aux attentes sociétales.
À noter, vingt-quatre nouveaux producteurs de Saint-Félicien, répartis entre la Drôme, le Rhône, l’Ardèche et l’Ain, ont rejoint le C2MF. 
M. P.

©Etoileduvercors
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