Création
La roseraie de Mirmande, unique dans la Drôme

Depuis 2017, l’association Actions citoyennes mirmandaises développe des activités sociales, humanitaires et agroécologiques. C’est alors qu’est née, au printemps 2018, l’idée de créer une roseraie pédagogique. « Le Domaine des Patrimoines naturels - Roseraie de Mirmande », qui devait accueillir du public ce mois-ci, ouvrira finalement ses portes en avril 2021, période de Covid-19 oblige.
La roseraie de Mirmande, unique dans la Drôme

Très impliqués autour du thème de la nature, les bénévoles de l'association Actions citoyennes mirmandaises (ACM) proposent depuis deux ans des jardins potagers partagés, des poulaillers partagés, des opérations de glanage de fruits ou encore des constructions de poulaillers ou de nichoirs pour chauve-souris et mésanges. En 2019, l'association présidée par Serge Lebrat s'est rapprochée de Charles Monteux, arboriculteur à Mirmande, pour créer une roseraie pédagogique sur l'une de ses terres : le domaine de la Palisse. « Nous avons signé un bail de quinze ans, à titre gracieux, sur 5 000 m² de terres, pour y implanter le Domaine des Patrimoines naturels », explique Serge Lebrat.

Serge Lebrat, président de l’association Actions citoyennes mirmandaises (ACM), est accompagné par une quinzaine de bénévoles dans ce projet de roseraie.

Des partenaires locaux... et internationaux

Avec le souhait de constituer un lieu d'accueil touristique, culturel, évènementiel, pédagogique et écologique, les bénévoles ont choisi de créer un petit coin de nature consacré aux roses. « ACM présentera au grand public le monde de l'agroécologie, l'importance des haies forestières, des arbres fruitiers et forestiers, des plantes aromatiques et médicinales, des milieux aquatiques fournis par deux sources qui coulent sur ce domaine. Par ce biais, nous souhaitons aussi redonner des couleurs à l'horticulture de la Drôme », souligne le président.
Depuis octobre 2019, ce sont plus de 700 pieds de rosiers qui ont été plantés, 405 arbres et arbustes. Ce projet a pu voir le jour grâce au partenariat réalisé avec le pôle d'enseignement Terre d'Horizon de Romans et le rosiériste international Meilland Richardier. L'association a aussi pu compter sur les connaissances de Dominique Massad, obtenteur, qui a sélectionné, en dehors du catalogue Meilland, une grande partie des roses anciennes et des roses utilisées par les chefs étoilés.

Associer le monde de la rose aux acteurs économiques

« L'idée est d'associer le monde de la rose au monde de l'économie et des entreprises qui les utilisent : gastronomie, parfums et sens, arts et nature. 5 000 autres pieds de rosiers seront implantés d'ici 2022 pour réaliser un labyrinthe des roses », poursuit-il. Cet espace, composé sous forme de fleur de rose, mettra en scène des rosiers à massifs, à buissons et des rosiers tiges dans un écrin de végétation d'arbustes et de vivaces. Pour arborer son espace de vie, l'association a fait appel au CEFA de Montélimar et à l'association drômoise d'agroforesterie de Pont-de-Barret.
« L'essentiel du contour de la roseraie sera garni de haies vives avec quelques segments boisés », continue Serge Lebrat. Autres espaces à découvrir, le jardin d'iris en collaboration avec L'Iris du Val-de-Drôme (Grâne) et la mare pédagogique au pied des cascades de la source, créée par Philippe Walker (Spatium Vitae, Saoû). Ici sera présentée une collection d'iris et de plantes aquatiques en tout genre. Au débouché du ruisseau issu de la source, nous avons souhaité conserver un espace naturel humide en créant une mare semi-permanente, entièrement dédiée à la biodiversité. Une mini-boutique proposant des produits spécifiques sur la rose, dont certains sont créés par ACM et ses partenaires, prendra place dans l'ancien cabanon construit au début du XXe siècle par Fernand Jeune, le grand-oncle de Serge Lebrat.

Plusieurs espaces de roses sont créés, en fonction de leur utilisation : gastronomie, parfums, arts et nature. (Crédit photo : Thanh Ha Bui / 46 degrés)

Lieu pédagogique, mais pas que...

A vocation pédagogique, cette roseraie pourra aussi bien accueillir des scolaires que des visiteurs lambda. Des événements seront couramment organisés, tels que des ateliers culinaires ou photographiques, des conférences... dès le printemps prochain. « Nous avons également comme projet d'ouvrir ce lieu aux mariages, baptêmes de roses, ateliers agroécologiques, séminaires d'entreprise... »
Pour la réalisation complète du domaine, prévue d'ici 2022, le budget total avoisine les 157 000 euros. « Ces fonds sont entièrement destinés à des entreprises drômoises et lyonnaises », insiste Serge Lebrat. Il ajoute : « Au printemps prochain, grâce aux aides de la Région, de l'Europe, de la communauté de communes du Val de Drôme et du Département, nous allons pouvoir engager deux salariés ».
La roseraie de Mirmande est donc un projet de grande envergure qui ouvrira finalement ses portes le 7 juin 2021, jour de la fête des mères. « Nous espérons, d'ici la fin de l'année 2021, recevoir au moins 10 000 visiteurs. Mirmande, classé plus beau village de France et soumis au cahier des charges des villages remarquables, attire aujourd'hui près de 50 000 visiteurs par an ».

Amandine Priolet

 

Le labyrinthe des roses

La Drôme jouira donc d’un nouvel attrait touristique : « Ce sera la première roseraie de la Drôme entièrement ouverte au public », confie Serge Lebrat, non sans fierté de voir ce projet se réaliser. ACM a par ailleurs noué des contacts avec les villes voisines, à savoir Valence, Loriol, Montélimar et Crest, pour créer un rayonnement plus large sous l’intitulé « Les portes de la Roseraie ». D’ici là, les petites mains ouvrières doivent finir l’aménagement de la mare avec les plantes aquatiques. Les dernières plantes à parfum aromatiques et médicinales viennent d’être repiquées. Près d’une centaine de variétés, dont les plus rares ayant une spécificité « gastronomique », sera présentée. Enfin, au-delà de l’aspect pédagogique, ce projet en devenir a comme mission de réaliser des actions sociales : « Nous menons des actions avec l’association pour l’enfance inadaptée (APEI) du Val Brian, à Grâne, qui s’occupe d’enfants handicapés, et aussi avec les Kiwanis de Valence à qui il est prévu de leur reverser 50 % des recettes et profits que nous réaliserons dès l’ouverture de la roseraie au public. Il est également envisagé de mener un partenariat avec la chocolaterie Frigoulette, afin de mener une opération humanitaire permettant d’apporter des bibliothèques à des écoles de l’île de Sao Tomé », conclut Serge Lebrat. Une bien belle solidarité, dont le point de départ est la nature et sa richesse.  
L’agroforesterie, avec la plantation de haies, est au cœur des préoccupations de l’association. (Crédit photo : Thanh Ha Bui / 46 degrés)