Lundi 12 juin, un orage a anéanti la récolte de colza semence, d’abricots et de pêches sur le quartier de Bonlieu, à l’est du village de Châteauneuf-sur-Isère.
La récolte s’annonçait exceptionnelle en colza semence sur les deux exploitations voisines des frères Heraud, Patrice et Thierry. Mais les 18 ha qu’ils cultivent au total, tout juste andainés et qui devaient être battus ce mercredi 14 juin, ont été réduits à néant par un orage de grêle lundi soir. Leur père, Gérard Heraud, a fait et refait le tour des dégâts. Dépité, il montre la parcelle où s’étaient rendus récemment les administrateurs de Valgrain pour examiner cette variété de colza semence prometteuse. La même parcelle sur laquelle, en 2019, le ministre de l’Agriculture de l’époque, Didier Guillaume, s’était rendu pour constater des dégâts de grêle sur maïs. Lundi, la grêle a été suivie d’une pluie violente. 106 mm sont tombés en quelques heures. Ce mardi, alors qu’ils attendaient la visite de l’expert des assurances, Patrice et Thierry estimaient qu’au moins 90 voire 100 % de la récolte est perdue. « Le peu de graines qui ne sont pas encore tombées au sol vont finir par terre dès que ça va sécher et il nous faudra plusieurs jours avant de pouvoir entrer dans les parcelles », commentent-ils. Leur colza semence était heureusement couvert par un contrat d’assurance grêle-tempête. L’orage a aussi dévasté le maïs semence, le blé… S’il est encore trop tôt pour évaluer les pertes définitives sur ces cultures, les dégâts sont aussi considérables.
Pêchers et abricotiers : 20 ha détruits
À quelques centaines de mètres de là, les vergers de Francis Seyvet viennent d’essuyer trois épisodes de grêle en trois semaines. Le dernier a été fatal. Près de 20 ha d'abricotiers et pêchers ont vu leur récolte anéantie. Le producteur attend l’avis de son technicien mais il redoute que rien ne puisse être récupéré. « Même ce qui est en dessous a été touché et ne pourra être commercialisé, commente-t-il. Je me suis installé en 1996 et je n’avais jamais connu la grêle jusqu’à celle de 2019. Depuis, c’est la catastrophe. J’ai pris la grêle quatre fois en cinq ans. » Le producteur a déposé récemment une demande d’aide à la Région Auvergne-Rhône-Alpes pour s’équiper en filets paragrêle. « J’ai monté un dossier pour 5 ha, soit un investissement de 150 000 euros. J’attends la réponse », poursuit Francis Seyvet. Il espère que son dossier ne sera pas pénalisé par les mauvais résultats de l’exploitation ces dernières années à cause justement de la grêle dont il veut désormais se protéger. « L’exploitation est certifiée Global Gap et HVE. Nous avions de beaux fruits, une très belle récolte s’annonçait. Mon personnel a vu ses heures de travail détruites en quinze minutes », déplore le producteur qui avait notamment embauché des salariés tunisiens sous contrat Ofii. Reste à attendre les résultats de l’expertise. Francis Seyvet avait heureusement souscrit un contrat grêle-tempête. Mais, au lendemain de ce nouvel épisode, il s’interroge sur l’avenir de son verger.