Le Gîte du Lièvre, un calme recherché

Perché après le village du Poët-en-Percip, au beau milieu des montagnes des Baronnies à 1 000 mètres d'altitude, Le Gîte du Lièvre semble hors du temps, avec comme principale vue, le Mont-Ventoux. A une période où les Français recherchent la tranquillité, après une période de confinement bien mal vécue pour certains, cet hébergement adhérent au réseau Bienvenue à la Ferme a tout d'un grand. C'est Rémi Pinget, par ailleurs artisan maçon, qui tient cet havre de paix. Longtemps tenu par ses beaux-parents, ce lieu incomparable abrite vingt-cinq emplacements de camping, trois cabanes et trois chalets à ossature bois. Dans un écrin de verdure, propice aux randonnées, à pied ou à cheval, le gérant a repris le gîte il y a trois ans. Depuis la reprise de l'activité touristique et la réouverture des lieux courant mai, Rémi Pinget ne s'emballe pas. « Nous vivons au jour le jour. Nous sommes déjà contents d'avoir pu rouvrir et nous appelons à la responsabilité et au bon sens de nos clients. Généralement, ce sont des gens respectueux de l'environnement qui viennent chez nous », explique-t-il.
Un taux de réservation supérieur à 50 %
Avec sa compagne Marion Taponnier, éleveuse équestre, il se veut toutefois rassurant sur la saison à venir : « Dans l'état actuel des taux de réservation, supérieurs à 50 % pour l'été, nous devrions rentrer dans nos frais. Ce qui nous sauvera également, c'est notre travail respectif à côté », poursuit Rémi Pinget. Avec des demandes de réservation tous les jours depuis quelques semaines, la période estivale devrait redonner des couleurs au gîte. Un gîte qui fait grâce au terroir qui l'entoure puisque Rémi Pinget en personne s'occupe de la restauration, le soir, sur demande. « Nous apportons un soin particulier dans le choix des produits que nous proposons : huile d'olive, vins, fromage de chèvre, agneau des Baronnies, glaces Terre Adélice, bières Markus, etc. Nous sommes en lien avec les producteurs locaux », se satisfait le propriétaire des lieux.
L'attachement avec le terroir, c'est une valeur qu'il partage donc avec sa conjointe Marion. Enfant du pays, la jeune mère de famille réside aujourd'hui dans la ferme familiale longtemps gérée par ses parents. « A leur installation en 1977, mes parents, aujourd'hui retraités, avaient un élevage caprin. Ils ont développé la partie hébergement en 1990 pour ne se consacrer plus qu'à ce domaine-là », note-t-elle.
Des chevaux rustiques dans un lieu de prédation
C'est en 2002 que Marion Taponnier s'est installée, en tourisme équestre et élevage. « J'ai proposé des balades à cheval durant près de quinze ans puis j'ai arrêté à la naissance de ma fille. Le tourisme équestre est difficilement cumulable avec une vie de famille. J'en ai alors profité pour développer la partie élevage. » Proche de ses chevaux de race Mérens et ses poneys Shetland, Marion en compte aujourd'hui une vingtaine sur 100 hectares de lande. « Ce sont des races rustiques, de montagne, habituées à vivre à l'extérieur sur des parcours à 1 000 ou 1 200 m d'altitude. »
Avec la naissance de cinq poulains par an environ, l'éleveuse vit de sa passion. Pour autant, elle sait que son activité est fragile : « sans les aides PAC, mon exploitation s'arrête ». Autre inquiétude, la présence du loup. « La prédation est présente sur notre territoire des Baronnies et un éleveur d'ovins, non loin de là, en a déjà fait les frais. Pour l'instant, le loup ne s'en est pas pris à mon élevage mais je ne suis pas à l'abri... », estime Marion Taponnier. Dans un cadre aussi calme et isolé que celui de La Roche-sur-le-Buis, c'est effectivement un terrain de jeu idéal pour les prédateurs, réservé pour l'heure aux randonneurs et autres visiteurs amoureux de la nature.
Amandine Priolet