Différend Airbus : les Etats-Unis maintiennent leurs sanctions

Alors qu'Airbus a fait un geste pour se mettre en conformité avec les règles de l'OMC dans le différend qui l'oppose à Boeing à propos d'aides publiques que le groupe aurait reçues indument, les Etats-Unis persistent et signent. Le 12 août, Washington a décidé de maintenir à 7,5 milliards de dollars, le montant des biens et services concerné par les sanctions américaines. A savoir des droits de douane punitifs de 25 % sur les importations en provenance de l'Union européenne de vins, de fromages, d'olives et de whiskies écossais. Des taxes douanières de 10 % sur les avions Airbus avaient été relevées de 10 à 15 % au mois de mars dernier. Néanmoins, la liste des produits concernés a été modifiée. Certains produits originaires de Grèce et du Royaume-Uni ont été retirés mais des produits français et allemands ont été ajoutés pour compenser.
L'Union européenne (UE) doit « se préparer à riposter fermement », estime le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, Airbus s'étant mis en conformité pour préparer la voie à ce règlement de contentieux. « Nous considérons que les Etats-Unis n'ont aujourd'hui aucune justification pour maintenir les sanctions tarifaires qu'ils imposent depuis octobre 2019 », a réagi de son côté le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester. Mais les Etats-Unis font la sourde oreille. Washington a estimé mercredi insuffisantes les actions entreprises par l'UE, tout en se montrant ouvert à la recherche d'une solution. « L'UE et les pays membres n'ont pas engagé les actions nécessaires pour se mettre en conformité avec les décisions de l'OMC », a déclaré le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer.
« Nous regrettons cette décision qui continue de pénaliser fortement les exportateurs français », a déclaré, pour sa part César Giron, président de la Fédération des exportateurs de vins et de spiritueux de France (FEVS). « Cette décision est particulièrement dommageable alors que nous sommes tous extrêmement fragilisés par la crise économique et sanitaire que nous traversons depuis plusieurs mois », a-t-il ajouté. Sur les huit premiers mois de leur application les sanctions américaines ont entrainé une baisse de 35 % des exportations françaises de vins tranquilles aux Etats-Unis. En rythme annuel, cela représente une perte de près de 500 millions de dollars (soit environ 415 millions d'euros) de chiffre d'affaires.