Visite préfectorale
Top Semence alerte  les services de l’Etat

A l’occasion d’une visite de la préfète de la Drôme à La Bâtie-Rolland, l’équipe dirigeante de Top Semence en a profité pour évoquer les préoccupations et enjeux auxquels la filière est confrontée.

Top Semence alerte  les services de l’Etat
Etaient présents, entres autres, lors de cette visite préfectorale, Yves Courbis (président de Top Semence), Didier Nury (directeur général), Elodie Degiovanni (préfète de la Drôme), Isabelle Nuti (directrice de la DDT), Dominique Cros (directrice de la Dirrecte), Bruno Almoric (maire de Montboucher-sur-Jabron), Pascal Beynet (maire de La Bâtie-Rolland) et Régina Campella (maire de Puygiron). ©Top Semence

«La tension actuelle des disponibles en semences impacte dès maintenant la baisse des disponibles en matières premières agricoles pour les années 2023 et 2024. Face à cela, notre pays et notre région doivent tenir leur rang en maintenant leur capacité à fournir aux agriculteurs français et européens des semences en quantité nécessaire et en qualité adéquate », a formulé Didier Nury, directeur général de Top Semence, à la préfète de la Drôme Elodie Degiovanni, accompagnée d’une délégation des services de l’état, lors d’une visite sur le site de La Bâtie-Rolland le 4 octobre. Plusieurs problématiques ont été évoquées. Tout d’abord, celles des mesures de restriction de l’irrigation, connues cet été. Alors que la superficie des semences ne représente que 0,8 % de la surface agricole utile du périmètre de Top Semence, Didier Nury a demandé « de reconnaître le caractère spécifique de la production de semence en tant que culture spécialisée, pour laquelle l’irrigation doit être maintenue et ne doit pas faire l’objet de restrictions ». La préfète a évoqué l’urgence d’acter un plan collectif entre les différentes filières agricoles. Face à cet enjeu de gestion de la ressource, Yves Courbis, président de Top Semence, a déclaré que « Top Semence doit continuer d’être un acteur exemplaire en proposant des outils d’aides à la décision (OAD) notamment dans le pilotage de l’irrigation, en mettant à disposition de nos agriculteurs des systèmes de sondes tensiométriques pour faciliter et sécuriser la prise de décisions dans la gestion des irrigations ».

Électricité et gaz : « un drame économique »

Autre sujet d’inquiétude porté par l’Union de coopératives : le délestage d’électricité et de gaz. Top Semence a réalisé il y a peu un investissement de 1,3 million d’euros pour l’installation d’un nouveau système de ventilation froide ultra performant afin d’optimiser le temps de séchage des semences. « Les objectifs étant d’optimiser le délai de prise en charge, de conserver cette qualité, de créer une zone tampon et d’utiliser les ressources de l’air ambiant pour éviter la consommation de gaz supplémentaire… Un investissement à point nommé compte-tenu du contexte », a souligné Didier Nury.
Malgré les efforts faits par Top Semence - avec notamment la mise en place d’une chaudière biomasse qui couvre aujourd’hui plus de 25 % de ses besoins en énergie - la hausse des prix de l’électricité et du gaz ne sera pas sans conséquence. « Quand on est à 600 000 € de charges et qu’on doit provisionner à 3 000 000 €, c’est un drame économique. Ce n’est pas supportable, la survie de l’entreprise en dépend », a souligné Frédéric Mussard, secrétaire général de Top Semence. À cela, Elodie Degiovanni conseille alors « de favoriser le regroupement de commandes ». Si l’ambition de Top Semence est de maintenir sa position, l’Union de coopératives avoue qu’elle ne pourra faire face à cette conjoncture sans l’appui des pouvoirs publics. 

Amandine Priolet

Top Semence a investi 1,3 M€ pour l’installation d’un nouveau système de ventilation froide ultra performant afin d’optimiser le temps de séchage des semences.