Vers une interdiction du S-métolachlore ?
L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a décidé le 14 février d’engager une « procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore », a-t-elle annoncé dans un communiqué

L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) a décidé le 14 février d’engager une « procédure de retrait des principaux usages des produits phytopharmaceutiques à base de S-métolachlore », a-t-elle annoncé dans un communiqué. A l’appui de cette décision qui pourrait déboucher sur une interdiction, l’Agence a mené des expertises terrain et détecté des dérives chimiques au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines fournissant de l'eau potable.
« Trois métabolites du S-métolachlore ont été fréquemment détectés à des concentrations dépassant les normes de qualité » fixées par la législation européenne, souligne ainsi le rapport de l’Agence. Un peu moins de 2 000 tonnes de cette substance active sont utilisées du pré-semis à la post levée précoce en culture de printemps chaque année en France, notamment sur le maïs, le tournesol et le soja.
En France, le plan Ecophyto, révisé en 2018, s'est donné comme objectif de réduire de 50 % l'usage des pesticides de synthèse d'ici à 2025. Une étude de l’Inrae publiée en septembre 2022 estime cependant qu’il « est hautement improbable qu’émerge un nouvel herbicide de substitution » au S-métolachlore, même s’il existe des alternatives chimiques et non-chimiques qui doivent encore faire leurs preuves. L’étude de l’Inrae souligne en outre que « des facteurs structurels renforcent aujourd’hui le choix d’avoir recours au S-métolachlore ». L’avis de l’Anses est disponible à l’adresse suivante : www.anses.fr/fr/content/s-metolachlor-preserver-qualite-eaux