Près de Montélimar, les produits locaux en un clic
Les drives de produits locaux, qui proposent du vrac et du bio, commencent à s’implanter autour des grandes villes drômoises. Exemple à Montboucher-sur-Jabron avec Drive d’ici.

Le concept de « drive », lancé il y a vingt ans par la grande distribution, gagne aussi les circuits courts. Est-ce un effet Covid ? La peur de fréquenter les magasins durant le premier confinement a, semble-t-il, accéléré la création de drives de produits locaux. Parmi eux, une tendance s’affirme plus particulièrement : celle du zéro déchet, c’est à dire avec un maximum d’achats dans des contenants réutilisables. Plusieurs initiatives ont vu le jour en 2020, comme La Bocalerie à Bourg-lès-Valence, Boc-Trotteurs à Portes-lès-Valence ou tout récemment Drive d’Ici à Montboucher-sur-Jabron.
Vinciane Hugon et Pierre Devin sont les fondateurs de Drive d’Ici. Fille d’agriculteurs, Vinciane, commerciale en cosmétiques bio, perd son emploi durant la crise du Covid. Soutenue par sa famille, elle se lance dans un projet qui colle à ses valeurs : commercialiser des produits provenant d’un rayon de moins de 200 kilomètres et « démocratiser » le vrac. Elle embarque dans l’aventure Pierre, son mari. Il lâche son poste dans la logistique auprès de la grande distribution pour se frotter à la distribution de produits locaux. Quatre mois après son ouverture, Drive d’Ici comptabilise déjà 200 clients et propose plus de 500 références en produits frais, fruits et légumes, épicerie, boissons, hygiène, cosmétique, entretien de la maison… Les commandes, passées sur internet, peuvent être retirées au drive à Montboucher-sur-Jabron, livrées en entreprise sur le bassin de Montélimar (une livraison est déjà en place avec le centre hospitalier), à domicile ou dans des points relais.
Sourcer le plus près possible
Comment fonctionne l’approvisionnement ? « Nous sommes en phase de construction des partenariats avec les producteurs, confie Pierre Devin. Notre objectif est de sourcer le plus près possible, par exemple avec des fournisseurs comme Philippe Comte à Châteauneuf-du-Rhône (lire L’Agriculture Drômoise du 6 mai), les vergers de Maubec à Montélimar ou encore la conserverie G du pot à Manas ». Parfois, il faut aller un peu plus loin pour dénicher des produits, comme ceux de la laiterie ardéchoise Carrier. « Il n’est pas si facile de trouver des produits locaux, notamment en maraîchage », constatent les jeunes entrepreneurs. C’est pourquoi Pierre Devin discute déjà avec son fournisseur principal, un ardéchois, des prévisions de semis pour l’année prochaine. « Nous commençons à avoir une idée du débit en légumes, ce qui se vendra ou pas en fonction de la météo. Dans l’idéal, nous aimerions travailler avec des fournisseurs auprès de qui il est possible de commander la veille pour le lendemain et qui puissent nous livrer », détaille-t-il. Mais il a conscience que ce schéma idéal n’existe pas en local. « Il nous faut donc trouver le juste équilibre pour ne pas gaspiller et ne pas être non plus en rupture systématique de produits pour nos clients.» Pour faciliter cette gestion sur les légumes et les fruits, Drive d’Ici propose depuis peu des paniers. Au lieu de choisir un par un ses produits sur le site, le client commande une formule solo, duo ou famille (15, 25 ou 30 euros). Vinciane et Pierre peuvent ainsi préparer le panier en fonction des stocks disponibles.
Pour élargir leur offre, ils recherchent encore des légumes, des fruits, des produits préparés (type conserves de légumes), des légumineuses (lentilles notamment) et des produits à base de lait de brebis.
Sophie Sabot
Le vrac, comment ça marche ?
Sur les produits d’épicerie, Drive d’Ici propose du vrac à ses clients. « Nous fournissons gratuitement les bocaux en verre lors de la première commande. Nous incitons à les ramener en proposant des bons d’achats de 10 cts par contenant. » Pour préparer les bocaux, l’entreprise est équipée d’une salle de conditionnement. Elle dispose également d’un matériel de lavage spécifique qui permet leur réutilisation. Enfin, les bouteilles ramenées sont récupérées par l’association « Ma bouteille s’appelle revient », de Chabeuil, qui leur offre une nouvelle vie.