Trufficulture
EARL Pépinières Cotte :  des chênes truffiers certifiés  en Drôme des Collines

Produire de la truffe de la Drôme des Collines en garantissant sa qualité à travers une pépinière de plants de chênes truffiers certifiés : c’est l’ambition de l’EARL Pépinières Cotte, gérée par Jean-Michel Cotte et son fils Maxime.

EARL Pépinières Cotte :  des chênes truffiers certifiés  en Drôme des Collines
Jean-Michel Cotte, pépiniériste à Peyrins, produit des chênes truffiers certifiés à partir de glands et de truffes de la Drôme des Collines. © AP

La présence de la famille Cotte dans le monde agricole drômois ne date pas d’hier. « Mon grand-père a acheté la ferme de Chanteperdrix dans les années 1930 pour y pratiquer la polyculture et l’élevage. Au retour de la guerre d’Algérie, mon père Lucien lui a succédé et s’est spécialisé dans la pépinière fruitière de plein champs (pêchers, abricotiers), la culture de légumes (carottes, tomates et épinards), ainsi que la production de fraises », explique Jean-Michel Cotte, l’actuel gérant de l’EARL Pépinières Cotte, qui a rejoint l’exploitation en 1982. « Nous nous sommes alors concentrés sur les cultures en container », indique-t-il. À la suite d’une année très délicate d’un point de vue commercial en 2018, Jean-Michel Cotte et son fils ont décidé de réorganiser la structure pour gérer respectivement aujourd’hui l’EARL Pépinières Cotte qui s’étend sur 52 hectares de pépinières (pleine terre et hors sol) et de vergers (environ 100 000 greffes d’arbres fruitiers), et l’EARL La Combe Dunouvelle qui dispose de 100 hectares en grandes cultures (céréales et semences céréalières).

22 000 m² de serre photovoltaïque

Une année durant laquelle le duo d’exploitants aura également vu aboutir un projet de longue date : la construction d’une serre photovoltaïque pour sécuriser leurs productions suite aux grands coups de froid de 2012. « Nous disposions déjà d’un hangar photovoltaïque de 300 m² construit en 2009 », rappelle Jean-Michel Cotte. La toute nouvelle serre, mise en fonction à l’automne 2018, s’étend sur plus de 22 000 m². « C’est un outil de travail dans lequel nous pouvons maîtriser le climat et éviter de gros dégâts de gels sur nos cultures hors sol », souligne-t-il. Hormis pour ses pépinières, il se sert de cette serre pour la production de pommes de terre précoces, de semences potagères ou encore de framboises. 
C’est à l’automne 2019 que l’exploitation prend un nouveau tournant. Elle se lance dans le semis de glands issus de chênes truffiers de la Drôme des Collines et demande une inscription au contrôle des plants truffiers par le centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL). « Nous devons répondre au cahier des charges CTIFL Référence ® qui stipule un certain nombre d’éléments, comme la culture sous abri et hors sol, l’utilisation d’un terreau désinfecté, un bon niveau et une pureté de mycorhization...»

Plants truffiers : première pépinière drômoise certifiée

Chaque truffe utilisée pour la mycorhization, récoltée à maturité en Drôme des Collines, est coupée en deux et subit un examen macroscopique. Les spores de toutes les truffes sont examinées quant à elles au microscope. « L’objectif est de produire du chêne truffier en Drôme des Collines, avec du matériel végétal local, dans ce territoire phare de la truffe noire Tuber mélanosporum », ajoute-t-il. Les premiers lots - 3 000 arbres - ont été proposés en 2021 à la certification, et les premières poses d’étiquettes individuelles de certification - notifiant la traçabilité - et la mise en vente des plants de cette première production de chênes truffiers se sont faites à l’automne dernier.
Cette certification, détenue par une douzaine de pépiniéristes en France, fait peu à peu ses preuves. Elle démontre notamment un meilleur potentiel de production. « Nous sommes la première pépinière drômoise certifiée », se satisfait Jean-Michel Cotte. à l’avenir, Jean-Michel Cotte souhaite être reconnu comme producteur de chênes truffiers certifiés (chênes pédonculés, pubescents et verts) en Drôme des Collines. « Notre ambition est de présenter chaque année 5 000 plants à la certification », poursuit-il. Les plants non retenus à la certification - pour cause de mauvaise mycorhization - sont quant à eux soit de nouveau mycorhizés l’année suivante, soit recalés en plants de chênes truffiers classiques.

Amandine Priolet

REPERES

Le CTIFL certifie des plants mycorhizés depuis 1988
En 2020-2021 :
Plants inoculés par Tuber melanosporum : 
- 184 000 plants contrôlés 
- 125 000 plants certifiés 
Plants inoculés par Tuber uncinatum :
- 32 000 plants contrôlés 
- 24 000 plants certifiés 
Une douzaine de pépiniéristes contrôlés en France.