L'APCA souhaite plus d’échanges avec le ministère de l'Écologie
Après une réunion le 26 octobre, la ministre de la Transition écologique et les chambres d'agriculture (APCA) souhaitent « des échanges plus fréquents ». Au menu : irrigation et réduction des phytos, avant d'aborder la biodiversité et le stockage de carbone.

Irrigation et réduction des phytos : ces deux sujets étaient à l'ordre du jour d'une réunion entre la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili et l'APCA (chambres d'agriculture) le 26 octobre. Un premier rendez-vous né d'une « volonté de la ministre et de nous-mêmes d'avoir des échanges plus fréquents », précise le vice-président de l'APCA Luc Servant, qui a participé à cette rencontre. Sur la question de l'eau, les discussions ont notamment porté sur le projet de loi Asap, qui prévoit un décret fixant la définition des volumes prélevables pour l'irrigation « dans certains bassins en déséquilibre quantitatif ». Les chambres souhaitent que ce texte soit « co-signé par les ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique », indique Luc Servant, par ailleurs président de la chambre d'agriculture de Charente-Maritime. « Nous voulons qu'il soit clairement précisé dans le décret que le stockage de l'eau vise une gestion équilibrée entre l'ensemble des usages, dont l'agriculture. » Cette double signature, explique-t-il, permettrait de sécuriser juridiquement l'irrigation, en ajoutant au volet environnemental un « volet économique fort ». Celui-ci intégrerait les possibilités offertes par le stockage de l'eau : « résilience des exploitations, valeur ajoutée, possibilités de diversification ».
Accompagner la réduction des phytos
Au sujet des phytos, les chambres ont insisté sur la nécessité de couvrir les risques pris par les agriculteurs engagés dans la réduction des traitements. « C'est un point bloquant qui nous empêche d'emmener plus d'agriculteurs dans la transition », affirme Luc Servant. Le projet de loi de finances pour 2021 prévoit un crédit d'impôt pour la HVE (haute valeur environnementale), mais « il faut aller plus loin que cette mesure ponctuelle », rétorque-t-il. « Les MAEC sur la réduction des phytos ne font que couvrir les pertes, sans incitation pour les agriculteurs », déplore l'élu. Les chambres militent pour un système plus favorable, qui couvrirait les pertes potentielles dues aux changements de pratiques, mais aussi dans lequel l'agriculteur serait gagnant s'il parvient à maîtriser ces pertes. Un dispositif qu'elles envisagent au national ou intégré dans la Pac. « La ministre s'est montrée ouverte, nous allons faire d'autres propositions », résume Luc Servant. « Ces échanges sont de bon augure », conclut le responsable professionnel. D'autres rencontres sont prévues, mais pas encore fixées, notamment autour du label bas carbone et de la biodiversité, deux sujets sur lesquels « les chambres veulent s'impliquer », d'après Luc Servant.