La cave La Vinsobraise a tenu son assemblée générale fin janvier. Le point sur la situation et les orientations pour les années à venir.
Le vignoble de la cave La Vinsobraise rassemble plus de 250 vignerons, hommes et femmes, sur Vinsobres, Mirabel-aux-Baronnies, Piégon soit une aire géographique couvrant plus de 1 385 ha. Fin janvier, Pierre Bonnefoi, président, a ouvert l’assemblée générale de la cave coopérative avec à ses côtés Ludovic Schauss, directeur, Sébastien Fraychet, œnologue et Sylvie Darves, directrice du Cellier des Dauphins.
Revenant sur la récolte 2021, Pierre Bonnefoi a déclaré : « Nous avons échappé de justesse aux gels de printemps puis affronté des périodes de chaleur excessive pendant la floraison et jusqu’à la fin des vendanges. Cela nous a obligés à recourir au refroidissement des raisins pour ne pas perdre les arômes des fruits. » Un effet d’inversion des maturations entre zones et variétés précoces et tardives a provoqué un rush à la réception des vendanges soulevant des besoins nouveaux de stockage pour la cave. Au final, « le millésime 2021 se caractérise par une grande fraîcheur et de la fermeté, dans la tradition des Vinsobres », a souligné le président.
Point sur les volumes 2021
Les volumes enregistrés en 2021, avec 94 069 hl sont au-dessus de la moyenne quinquennale (86 600 hl). Une hausse concernant surtout les côtes-du-rhône (CDR) en augmentation de 6 400 hl et les IGP et VSIG progressant de 3 200 hl. Sur le marché, les prix se sont positionnés entre 130 € et 140 €/hl pour les CDR rouge. Les IGP rosés ont été rapidement commercialisés sur une base de 95 € à 104 €/hl. La rémunération moyenne de la Vinsobraise s’établit à 119,04 €/hl pour les CDR 2021 contre 132,76 € en 2020, le Cru Vinsobres 2020 étant rémunéré à 220 €/hl.
Le vin, un achat non prioritaire
Lors de cette assemblée générale, un point a également été fait sur le contexte du marché. À l’échelle nationale, on assiste à un phénomène de « dé-consommation » des vins, lié à la conjoncture actuelle, le public orientant ses achats vers les denrées alimentaires dont les prix sont en hausse constante, tout comme les factures énergétiques. Les achats de vin, moins fréquents, privilégient désormais les rosés ou blancs. De nouveaux marchés pour les vins rouges sont à trouver aux États-Unis, en Asie, dans les pays d’Europe du Nord...
Le label HVE devient incontournable
Pour le président de la cave La Vinsobraise, le label haute valeur environnementale (HVE) devient incontournable. « C’est une nécessité pour la commercialisation des vins. 36% du chiffre d’affaires des vins conditionnés sont réalisés en HVE ainsi que 75 % pour les vins en vrac. À l’avenir tous nos coopérateurs devraient passer en HVE ou en bio. Le vin conventionnel, c’est fini », a déclaré Pierre Bonnefoi.
Vers une évolution du vignoble
Sébastien Fraychet, œnologue à La Vinsobraise, a ensuite évoqué les orientations à prendre pour le vignoble. « Aujourd’hui il reste 8 000 hl de CDR rouge à la vente, difficiles à écouler en entrée et cœur de gamme. Les vins qualitatifs (CDR Sélection et Excellence) ont été commercialisés entre 125 € et 180 €/hl et manquent pour honorer d’autres marchés. Le vignoble doit évoluer, son état sanitaire se renforcer. L’irrigation est une des composantes, tout comme la gestion de la vigueur et des rendements et la maîtrise de la maturité », a-t-il expliqué.
Davantage d’implication des jeunes
Une nouvelle commission de jeunes vignerons est envisagée, ainsi qu’une formation pour l’accueil de la clientèle lors des permanences au caveau et sur les stands à l’extérieur. Jean Mouton sera leur référent pour dynamiser le groupe et préparer la nouvelle génération de vignerons à s’impliquer davantage dans la vie et la gestion de la cave.
Enfin Sylvie Darves, directrice de l’UVCDR-Cellier des Dauphins, a présenté les nouvelles stratégies de l’union : priorité aux CDR et Villages, développement des gammes « premium », des rosés et blancs et de l’activité « vins fins ».
