Petit épeautre de Haute-Provence : un potentiel de production qui s’étoffe
Depuis plusieurs années, les producteurs de petit épeautre de Haute-Provence font face à une demande soutenue et supérieure à l’offre malgré une récolte 2021 abondante.
En constante évolution depuis plus de vingt ans, le Syndicat inter-départemental des producteurs de petit épeautre de Haute-Provence compte aujourd’hui 75 adhérents installés sur quatre départements : la Drôme, les Hautes-Alpes, les Alpes-de-Haute-Provence et le Vaucluse. Un état des lieux établi le 31 mars à Mévouillon par la présidente du syndicat Sandrine Faucou. L’occasion de revenir sur la campagne écoulée marquée par une récolte abondante estimée à 1 092 tonnes brutes sur 520 hectares, soit environ 590 tonnes de grains.
Les analyses sur les 75 échantillons prélevés après récolte ont montré que les conditions climatiques pluvieuses en fin de cycle ont permis au potentiel de production de se maintenir jusqu’à la moisson. Les taux d’humidité mesurés sont de 12,2 % en moyenne, les taux de protéines de 11,6 % et le poids spécifique de 78,4. La récolte 2021 se caractérise ainsi par un rendement moyen plutôt élevé, estimé à 21 quintaux à l’hectare avec un taux de protéine faible dans l’ensemble.
Promotion et prospective
Le soutien financier exceptionnel des conseils régionaux Auvergne-Rhône-Alpes et Sud-Provence-Alpes-Côte d’Azur ainsi que des quatre conseils départementaux concernés par l’IGP a permis la mise en œuvre d’actions destinées à développer et promouvoir la production de petit épeautre de Haute-Provence. Cela s’est traduit par de l’accompagnement à la constitution de dossiers d’aides à l’investissement, la simplification de certaines conditions du cahier des charges et la recherche de nouveaux producteurs. La promotion auprès du grand public s’est faite à travers le site internet du syndicat, une page Facebook, un compte Instagram, la publication de fiches recettes et la participation aux actions de promotions menées notamment par le Parc des Baronnies provençales. Par ailleurs, trois études prospectives réalisées par un groupe d’étudiantes de l’Isara (école d’ingénieurs de Lyon) permettront à la filière de pointer la création et la répartition de valeur ajoutée.
En 2022, le syndicat envisage de continuer à s’investir sur la promotion du petit épeautre de Haute-Provence en travaillant avec l’agence Boostacom, qui organisera pour les adhérents une journée de formation à la communication. De nouveaux supports de communication (QR code sur les emballages) sont annoncés. La participation aux actions collectives sera renforcée et le syndicat accompagnera les opérateurs dans la constitution de dossiers en vue d’investissement en matériel de stockage, transport ou transformation du petit épeautre. Et pour étudier les impacts du changement climatique, des simulations seront réalisées via l’outil Clima-XXI en partenariat avec la chambre d’agriculture de la Drôme.
J-M. P.
Belle santé de l’association
L’association du petit épeautre de Haute-Provence, prolongement du syndicat, a poursuivi ses activités en matière de promotion. Son rôle structurant dans la filière assure l’interface entre les producteurs et les nouveaux clients. Avec un chiffre d’affaires proche de 85 000 euros, il a été noté une augmentation globale des ventes de grain et de farine de petit épeautre de Haute-Provence auprès des particuliers et des professionnels. L’association a également continué à accompagner les producteurs qui ont fait le choix de la vente en circuits courts en réalisant des achats groupés d’emballages et d’étiquettes. Elle a aussi soutenu le syndicat dans ses missions de développement de l’IGP en permettant notamment la participation à des évènements organisés sur le territoire, tel que Festi’Saveurs, organisé par le Parc des Baronnies Provençales en juillet 2021.
