D’après des chiffres publiés le 9 juin par le ministère de l’Agriculture, 10 500 fermes supplémentaires ont été certifiées « Haute valeur environnementale » (HVE) entre le 1er janvier 2021 et le 1er janvier 2022, portant le total à près de 25 000 exploitations. « Les exploitations viticoles représentent toujours la majorité des certifiées », avec près de 74 % du total, remarque le ministère, alors que cette proportion s’élevait à 80 % en 2021. Ce sont en revanche les exploitations en grandes cultures qui possèdent la plus forte dynamique, avec « 7,8 % des exploitations certifiées HVE au 1er janvier 2022, soit presque deux fois plus qu’au 1er juillet 2020 ». La répartition géographique des certifiés reflète aussi la prépondérance viticole : avec 24 % des exploitations certifiées, l’Occitanie devient la première région HVE, juste devant la Nouvelle-Aquitaine (20 %) et la région Grand Est. La voie B, basée sur un calcul des achats d’intrants et décriée par les ONG, « n’a été choisie que par 11 % des exploitations certifiées à date du 1er janvier 2022, alors qu’elle représentait près de 29 % des certifications entre 2018 et 2020 », souligne l’administration. La HVE serait par ailleurs souvent combinée avec d’autres certifications, alors que 44 % des exploitations certifiées HVE au 1er janvier 2022 sont engagées dans une autre démarche qualité, « majoritairement un signe officiel de qualité » (Siqo).
Vers une exclusion des écorégimes pour la voie B
Lors d’une réunion de la Commission nationale de la certification environnementale (CNCE), le 8 juin, les services du ministère (DGPE) ont à nouveau invité les participants à se prononcer sur une proposition de réforme de la HVE. L’administration a indiqué à cette occasion que la voie B d’accès à la HVE (ratio intrants sur chiffre d’affaires) ne permettra pas de bénéficier de l’écorégime, sans préciser si cette voie décriée pourra malgré tout subsister. Si elle n’était pas supprimée, certains agriculteurs pourraient ainsi garder le label et l’accès potentiel qu’il garantit à certains marchés, sans toucher les aides Pac correspondantes. Dans tous les cas, les agriculteurs déjà certifiés pourraient bénéficier d’un délai rallongé à 2025, contre 2023 dans les premières versions, pour se mettre en conformité avec l’ensemble du cadre rénové. « Certaines décisions pourraient aller à l’encontre des exploitations déjà certifiées », prévient Hervé Lapie, élue de la FNSEA en charge du dossier. Principal regret du syndicat majoritaire : instituts techniques et organismes certificateurs n’auront pas le temps d’étudier les conséquences de cette révision. L’ensemble des membres de la CNCE seront appelés à voter sur une copie finale lors d’une réunion prévue pour le 28 juin.