Quels aménagements pour une intégration paysagère réussie ?
Embellir son corps de ferme pour rendre son lieu de travail plus agréable et l’intégrer dans le paysage, certains éleveurs y pensent mais ne savent pas comment s’y prendre. Conseils de deux agents du Département de la Loire.

Des abords entretenus, des lieux de production et de vente soignés, des sièges d’exploitation intégrés dans le paysage offrent une image positive de l’agriculture et donnent un sentiment de confiance et de sécurité aux consommateurs. Une intégration paysagère réussie assure aussi un cadre de vie agréable aux agriculteurs et à leurs familles, ainsi qu’aux voisins, habitants, touristes… Il ne faut pas perdre de vue que les bâtiments agricoles, par leurs matériaux, leur style et leur implantation contribuent à façonner le paysage. L’implantation réfléchie des bâtiments et des voies de circulation (matériel, animaux) facilite aussi la bonne organisation du travail et la sécurité. Mais en matière d’intégration paysagère, il n’est pas toujours simple de composer avec des constructions traditionnelles, des bâtiments parfois vieillissants et des constructions modernes, avec le relief ou autres contraintes naturelles, ou encore avec des réseaux existants (route mais aussi colonne de gaz ou ligne électrique).
Un projet et un potentiel spécifiques
« Certains exploitants ont construit des bâtiments et n’ont pas pris le temps de traiter ou finaliser les abords. Il en résulte souvent des problématiques d’entretien », indique Angélique Berthail, technicienne foncier agricole au Département de la Loire, en charge de l’intégration paysagère. Dans beaucoup de cas, c’est aussi pour des raisons financières que les travaux d’aménagement n’ont pas été faits après la construction d’un bâtiment. « On retrouve aussi des agriculteurs qui souhaitent dissocier la maison d’habitation de l’exploitation en créant un chemin. »
Même s’il n’existe pas de modèle type, Angélique Berthail note que des problématiques reviennent régulièrement. Avant de se lancer dans des travaux conséquents, quelques actions simples peuvent être mises en place pour améliorer l’aspect visuel du siège d’exploitation. A commencer par le rangement et l’organisation : trouver le bon emplacement pour chaque matériel, pour le stockage... Puis, entretenir l’existant (tondre, débroussailler...). L’agriculteur peut aussi améliorer par lui-même les abords, tout simplement avec du fleurissement, des plantations ou des barrières pour délimiter les espaces ou souligner l’entrée de l’exploitation.
« Bien délimiter les espaces »
Angélique Berthail conseille de « bien délimiter les espaces, notamment en fonction des contraintes de circulation. Il faut organiser visuellement l’exploitation ». Pour cela, elle recommande de niveler les espaces et de les délimiter, mais aussi de les enherber pour un entretien plus facile. « On retrouve régulièrement la problématique des talus qui ne sont pas entretenus » puisque difficilement accessibles ou pas aménagés. La technicienne recommande également des plantations en forme de bosquets pour créer une dynamique. « Il faut évidemment bien réfléchir à leur positionnement » pour l’harmonie de l’ensemble et pour qu’ils ne gênent pas. La question des accès, de la circulation et du traitement des voies revient régulièrement sur les exploitations. Elle ajoute que la mise en valeur des points de vente ne doit pas être négligée. Pour cela, « il faut matérialiser les zones de stationnement, valoriser l’espace d’accueil. »
Angélique Berthail incite les agriculteurs à solliciter un œil extérieur (des membres de la famille, des amis, des voisins…) pour avoir un ou des avis « critiques » permettant de faire un état des lieux et d’apporter des idées pour embellir son lieu de travail. « Souvent, l’agriculteur ne prend pas le temps ni le recul. » Elle suggère également aux agriculteurs de se mettre en relation avec d’autres exploitants qui ont déjà fait la démarche d’aménager les abords de leur ferme pour prendre des idées.
Lucie Grolleau Frécon