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CHAMBRE D'AGRICULTURE

En pratique, comment se déroule le conseil stratégique phytosanitaire ? 

En quoi consiste le conseil stratégique à l’utilisation des produits phytosanitaires ? Réponse avec Alice Vélu, conseillère à la chambre d’agriculture de la Drôme.

En pratique, comment se déroule le conseil stratégique phytosanitaire ? 
Alice Vélu, conseillère arboriculture, a testé la démarche de conseil stratégique phytosanitaire avec dix agriculteurs. ©AD26-S.S.

Afin d’accompagner au mieux les agriculteurs dans ce nouveau dispositif du conseil stratégique phytosanitaire (CSP), les chambres d’agriculture ont travaillé dès 2020 à l’élaboration d’une méthode. Alice Vélu, conseillère arboriculture, l’a testée avec dix agriculteurs drômois. « Le CSP comprend deux étapes, rappelle-t-elle, le diagnostic des pratiques de l’exploitation et l’élaboration d’un plan d’action pour améliorer les performances économiques et environnementales, notamment réduire l’indicateur de fréquence de traitements phytosanitaires (IFT). En Drôme, nous avons choisi de proposer à l’agriculteur de répondre à un questionnaire en ligne. Celui-ci permet au conseiller d’élaborer le diagnostic et de préparer des propositions d’actions en amont de sa rencontre avec l’agriculteur. Cela permet de gagner du temps dans le processus et de le consacrer à une véritable démarche de conseil pour vérifier avec l’agriculteur la faisabilité technique sur son exploitation de solutions alternatives ».

Calcul des IFT

La conseillère estime qu’il faut entre 20 et 45 minutes pour remplir ce questionnaire selon la complexité du système de cultures. Les informations à fournir portent sur l’organisation générale de l’exploitation, les circuits de commercialisation, les moyens humains, le matériel disponible pour les traitements, le travail du sol, les rotations, les caractéristiques du sol, le système d’irrigation, les techniques alternatives déjà utilisées, la situation sanitaire des cultures… Le conseiller doit également avoir accès aux IFT de l’année culturale précédente. Les exploitants qui disposent d’un outil type Mesp@rcelles pourront les fournir facilement. Sinon, le conseiller les calculera sur la base du registre phytosanitaire de l’exploitation. C’est pourquoi la chambre d’agriculture proposera trois niveaux de prestation dans le cadre du CSP, en fonction des étapes qui seront à réaliser par le conseiller.

Une opportunité d’améliorer ses pratiques

La chambre d’agriculture a réalisé un inventaire des techniques alternatives applicables sur le département. Dans le cadre du CSP seront identifiées celles qui peuvent être mises en œuvre sur l’exploitation, depuis le désherbage mécanique jusqu’à l’utilisation des produits de biocontrôle. « Lors de chaque nouveau CSP, nous recalculerons les IFT. Nous examinerons avec l’agriculteur ce qui a été mis en œuvre dans le cadre du plan d’action et si on peut aller plus loin », indique Alice Vélu. Au-delà de l’obligation faite par la loi, la conseillère invite les agriculteurs à voir dans ce CSP une opportunité d’améliorer leurs pratiques et d’anticiper la suppression programmée de nombreuses matières actives. « Mais, reconnaît-elle, nous savons aussi que dans certaines situations les solutions alternatives n’existent pas encore ».

Sophie Sabot