Pacte et loi d’orientation et d’avenir agricoles
Gilbert Guignand : « Une occasion inédite d’être acteur de l’avenir »

Au cœur des débats relatifs à la loi d’orientation agricole (LOA), la chambre régionale d’agriculture d’Auvergne-Rhône-Alpes, entend jouer pleinement son rôle pour tracer la voie d’une agriculture nourricière à taille humaine, génératrice de produits, de revenus et de biens communs. Éclairage avec son président, Gilbert Guignand.

Gilbert Guignand : « Une occasion inédite d’être acteur de l’avenir »
Gilbert Guignand, au centre, accompagné de présidents de chambre d’agriculture en conversation avec le ministre de l’Agriculture lors du dernier Sommet de l’Elevage. © SC

Quelle est la portée d’une loi d’orientation agricole ?

Gilbert Guignand : « La loi d’orientation est fondamentale car elle va donner le tempo de l’agriculture pour les vingt prochaines années. Par le passé, la portée de ces lois a démontré leur pertinence pour faire évoluer l’agriculture. Aujourd’hui, le président de la République a souhaité lancer une nouvelle réflexion au moment où l’activité agricole est confrontée à une multitude de défis. Premier d’entre eux, le renouvellement des générations d’actifs avec 166 000 exploitants agricoles qui partiront à la retraite d’ici dix ans. La grande question c’est est-que l’agriculture est en transition ou en rupture ? Les avis divergent. Nous, la profession agricole, estimons qu’objectivement nous sommes plutôt dans un temps de transition. Notre crainte est qu’à l’arrivée nous soyons plus dans un processus de pacte que de loi. Un pacte reste sur de bonnes intentions, tandis qu’une loi sanctuarise plus les choses. »

En quoi les chambres d’agriculture sont véritablement actrices de l’élaboration du processus ?

G.G. : « Pour avancer sur cette loi, le président de la République a souhaité la structuration de groupes nationaux et régionaux. Dans ce cadre, il a été demandé l’organisation de débats régionaux. Les chambres régionales d’agriculture ont été missionnées pour l’animation de de ces débats co-présidés par l’État et la Région. Autrement dit, nous avons la possibilité de tenir le crayon, c’est à la fois inédit, un enjeu et une opportunité. Nous avons organisé une première réunion plénière, le 1er février, au lycée agricole de Précieux-Montbrison dans la Loire, à laquelle participaient les membres de la commission d’orientation régionale : élus des chambres, syndicalisme, ONG, administration, instances de l’installation…Trois groupes de travail ont été constitués qui vont plancher sur les trois grands sujets proposés dans le cadre du débat. Le groupe « orientation-formation » sera présidé par Jean-Claude Darlez, président de la chambre d’agriculture de l’Isère, le groupe « installation-transmission », par Rémy Jousserand, élu en charge de l’installation-transmission à la chambre régionale et élu à la chambre d’agriculture de la Loire, et le groupe « adaptation et transition face au changement climatique » par Jean-Pierre Royannez, président de la chambre d’agriculture de la Drôme. »

Concrètement, le débat est relativement cadré…

G.G. : « Il y a effectivement les trois grands thèmes assortis de 23 axes à étudier. L’enjeu est de faire la différence entre les outils et ce que l’on veut mettre dans le texte législatif. L’idée est d’aller vers des choses concrètes qui peuvent faciliter l’installation, la transmission, la transition… et les assortir de moyens. Pour nous, la colonne vertébrale, c’est le projet agricole régional sur lequel nous avions travaillé au sein du Conseil de l’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes bâti autour des hommes-des femmes, des produits et des territoires. »

Quel est le calendrier de la restitution ?

G.G. : « Le rendu des copies « régionales » est attendu pour fin avril. Nous organiserons dans notre région, une réunion avec les élus des conseils départementaux, régionaux, les députés et les sénateurs le 21 avril, tandis que la plénière de restitution régionale a été programée le 26 avril. Dix propositions par groupe devront remontées au niveau national. Elles alimenteront la synthèse nationale annoncée pour fin mai. »

Propos recueillis par Sophie Chatenet

Comment contribuer au débat ?

Comment contribuer au débat ?

Un kit de concertation est à disposition de toute personne qui souhaite contribuer au débat sur le site de la chambre régionale d’agriculture, accessible en scannant ce QR-Code.