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Syndicalisme

Jeunes agriculteurs : la nouvelle Pac, pas à la hauteur ?

En assemblée générale, les Jeunes Agriculteurs de la Drôme ont abordé le sujet de la réforme de la politique agricole commune (Pac). Un dossier qui fait débat.

Jeunes agriculteurs : la nouvelle Pac, pas à la hauteur ?
Les responsables Jeunes Agriculteurs de la Drôme réunis le 8 mars à Saint-Pantaléon-les-Vignes. © AP

Les enjeux liés à la future PAC 2023-2027 sont au cœur de toutes les discussions agricoles. Après les réunions d’information proposées par la chambre d’agriculture de la Drôme fin février (lire notre édition du 3 mars 2022), c’était au tour des Jeunes Agriculteurs de la Drôme d’évoquer ce sujet lors de leur assemblée générale, le 8 mars à Saint-Pantaléon-les-Vignes. Pour aborder ce dossier aussi complexe qu’il soit, et sa déclinaison en France à travers le plan stratégique national (PSN), étaient conviés à intervenir Jérémy Jallat, vice-président des Jeunes Agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes (JA Aura) et Manon Pisani, élue aux JA national. « On revient d’assez loin », prévient Jérémy Jallat. « Tous les pays n’ont pas déposé leur PSN. De notre côté, les négociations ont été longues », ajoute Manon Pisani. « Cette Pac n’est pas à la hauteur des enjeux de demain. Quand l’on voit ce qu’il se passe dans les autres pays du monde, aux états-Unis, au Brésil..., on se dit que cette Pac ne répond pas à l’accompagnement des agriculteurs dans la transition et dans les différentes crises que le monde agricole a subi ces dernières années », regrette Jérémy Jallat. Les échanges ont permis de mettre en avant les différents points de la Pac : convergence des aides directes, ICHN, aides animales, appui aux protéines végétales...
L’une des nouvelles satisfaisantes réside sur l’augmentation de 50 % du soutien aux jeunes agriculteurs sur le premier pilier, alors même que la région Auvergne-Rhône-Alpes s’est déjà engagée à maintenir un haut niveau de dotation jeunes agriculteurs (DJA) sur le second pilier. En revanche, l’accent a aussi été mis sur des décisions controversées.

Des choix controversés

Pour Jérémy Jallat, « le grand perdant dans l’histoire, c’est l’élevage laitier, du fait du transfert des aides couplées animales vers les aides aux protéines végétales ». Un sujet qui a provoqué un fort agacement dans la salle, certains jeunes agriculteurs n’hésitant pas à réagir : « Si on ne veut plus d’élevages en France, il suffit de le dire ! ». Le nouveau système de suivi des surfaces en temps réel (3STR) par satellite a lui aussi été critiqué, les exploitants se sentant épiés. Manon Courias, responsable au service agriculture de la DDT de la Drôme, a souhaité calmer les débats : « Le PSN n’a pas encore été validé. Vu le contexte actuel, il est compliqué de s’avancer. Toutefois, il est important de rappeler que la conditionnalité sera renforcée ». Le plan stratégique national devrait être entériné en septembre prochain.
A. P.

Parole aux partenaires 

Plusieurs invités ont pris la parole au cours de cette assemblée générale pour réaffirmer leur soutien aux Jeunes Agriculteurs : Jean-Pierre Royannez (président de la chambre d’agriculture de la Drôme), Patrick Eymard (directeur général du CERFrance Drôme-Vaucluse), Guy Péran (président du comité départemental MSA de la Drôme), Jean-Henri Brunel et Franck Jullien (vice-président et directeur du marché agriculture au Crédit Agricole Sud Rhône Alpes), Audrey Boissin (responsable institutionnelle de Groupama Méditerranée), Céline Lascombes (maire de Saint-Pantaléon-les-Vignes), Daniel Eysseric (vice-président de la Fédération des chasseurs de la Drôme), Manon Courias (DDT) et Jean-Pierre Feschet (président de la FDCuma26). Dans ses propos, Jean-Pierre Royannez a tenu à féliciter les co-présidents sortants, Léa Lauzier et Henri Vignon, pour leur investissement, avant de s’adresser à la nouvelle équipe : « Il n’y a pas de conflit entre les générations. Il faut se parler, se comprendre et avancer tous ensemble. Vous apportez de la fraîcheur, de nouvelles idées et nous avons besoin de cette complémentarité ». L’occasion pour lui de rappeler les enjeux à venir, dont la nouvelle Pac, l’adaptation au changement climatique... Les responsables du Crédit Agricole et de Groupama apporteront leur soutien quant à la réforme du dispositif de gestion des risques climatiques, dont l’entrée en vigueur est prévue en 2023. De son côté, Daniel Eysseric a insisté sur l’importance et ce, malgré la lourdeur administrative, de déclarer les dégâts des grands et petits gibiers sur les cultures. 
A. P.