Prim’holstein
Quentin Velut, distingué maître éleveur

Quentin Velut, de l’EARL du Petit Ramard à Condrieu (Rhône), a reçu la distinction suprême de maître éleveur, lors du centenaire de la race prim’holstein fin novembre en Vendée.

Quentin Velut, distingué maître éleveur
Quentin Velut considère que le titre de maître éleveur qui lui a été remis fin novembre en Vendée valide son travail. ©IAR

Avec ce titre de maître éleveur, c’est tout l’élevage français qui se trouve mis sur le devant de la scène, de façon très positive. À l’image de ce qui se fait dans d’autres pays comme le Canada ou la Suisse, l’association Prim’holstein France, dans le cadre de son centenaire, a remis récemment, pour la première fois, le titre de maître éleveur à dix éleveurs. Parmi eux, Quentin Velut de l’EARL du Petit Ramard à Condrieu dans le Rhône. Créée au début des années 1980 par Robert Chambe et son épouse, l’EARL du Petit Ramard a déjà une longue histoire. En 2013, ils passent le flambeau à deux associés dont Quentin Velut qui, depuis fin 2023, est seul sur l’exploitation de 69 hectares. Les surfaces se répartissent entre des prairies permanentes et temporaires, de l’orge et du maïs ensilage. Le jeune savoyard d’origine élève 35 vaches prim’holsteins et 25 génisses pour un objectif de production de 420 000 litres de lait, transformés en totalité à la ferme. Il travaille avec une équipe de sept salariés dont Romane Perreton, sa compagne, qui gère la fromagerie. Leurs produits laitiers sont vendus sur le marché de Condrieu, via deux magasins de producteurs, douze grandes et moyennes surfaces, des épiceries et des restaurants.

Le titre suprême ! 

Déjà reconnu pour ses qualités d’éleveur, notamment à l’occasion de concours d’animaux et de produits, Quentin Velut se trouve une nouvelle fois valorisé avec ce titre de maître éleveur. Un honneur et un souvenir qu’il n’est pas près d’oublier. 
« Je suis allé au Puy du Fou en Vendée entre le 22 et le 24 novembre dernier pour participer au centenaire de l’association Prim’holstein France et assister au concours national de la race. J’ai reçu le titre de maître éleveur des mains de l’ancien président de Prim’holstein France, Bruno Bréchet », raconte l’éleveur encore ému. « Lorsque la présidente de Prim’holstein France m’a interviewé, je n’étais pas du tout à l’aise ! relate-t-il amusé. C’est pour moi le titre suprême, une fierté, une reconnaissance et l’aboutissement de dix ans d’un travail très minutieux. De plus, je considère que ce titre n’est pas seulement pour moi, je n’aurais pas pu l’obtenir sans les différents appuis que j’ai au quotidien : mes salariés, les conseillers de Rhône conseil élevage, les vétérinaires, les nutritionnistes, les autres éleveurs… Quelques années auparavant, lors de la visite d’une exploitation dans la Loire, une phrase de l’éleveur m’avait marqué : pour avoir une bonne vache, il faut faire en sorte que la génisse ne soit jamais malade. Depuis, cette phrase me guide. »
Quentin Velut est donc maître éleveur sur un certain nombre de critères examinés sur la période comprise entre 2012 et 2022 : la production totale ; la matière utile par jour de vie ; la longévité en nombre de lactations ; la morphologie sur la base du pointage, la sortie de taureaux et le respect des organismes. Laurine Desmaris, conseillère à Rhône conseil élevage, rappelle justement quelques chiffres clés concernant l’élevage. « Onze de ses vaches ont dépassé la barre des 100 000 l de lait produit (Bonanza, Ella, Galaxie, Épine, Florette, Éolia, Apie, Vania, Césarine, Étole et Lovely). Isola les a frôlés en s’arrêtant à 99 790 kg. Au cours des dix dernières années, six vaches ont été classifiées excellentes : Bonanza, Ella, Galaxie, Lausanne, Isola et Laetitia. La moyenne du troupeau est de 84,3 points. Quelques données sur le troupeau tirées du bilan de l’année 2022 donnent un aperçu des résultats de l’éleveur : 3,5 lactations de moyenne, 17,3 kg de lait/jour de vie en moyenne sur le troupeau. La production moyenne des vaches est de 12 000 kg de lait. »

La recette du succès

L’éleveur résume en quelques mots ses objectifs et sa motivation : faire vieillir les vaches et s’entourer de gens compétents pour aller dans le sens de l’animal et ne rien laisser au hasard. Parmi ses secrets de réussite, « il y a déjà le travail et la sélection effectués par le passé par Robert Chambe. 
Je m’efforce de réaliser de bons accouplements, d’élever rigoureusement mes génisses et de les faire vêler le plus tôt possible (entre 22 et 24 mois). Je fais en sorte d’être pointu avec les trois fourrages de base : ensilage herbe, ensilage de maïs et foin, et j’équilibre avec des correcteurs azotés et des minéraux. La rigueur dans la distribution du fourrage (horaires et présentation) est essentielle. Mes vaches sont nourries toute l’année à l’auge et pâturent du 15 mars au 15 juin. Elles restent à l’extérieur jusqu’au 15 octobre. Au niveau de l’hygiène, je mise sur l’hyper propreté pour éviter les maladies, les mammites et pour faire en sorte que les vaches vieillissent bien et j’apporte un grand soin à l’aire paillée. La santé des animaux passe aussi par la prévention (renforcement de l’immunité, hépato-protecteur, tarissement à 60 jours, vitamine D3, oligo-
éléments, parage…) et par un suivi mensuel de la reproduction ». Après une pause dans les concours et plus motivé de jamais, Quentin Velut compte bien à nouveau sortir ses plus belles vaches.

Emmanuelle Perrussel

Le prix de maître éleveur, summum de la reconnaissance professionnelle

« À l’occasion de la Grande Fête donnée pour le centenaire de l’association, le conseil d’administration de Prim’Holstein France a décidé de monter d’un cran la promotion et la reconnaissance des élevages adhérents, en introduisant le prix de Maître Éleveur. Summum de la reconnaissance professionnelle, dix élevages seront récompensés désormais chaque année, en suivant des critères d’évaluation spécifiques sur les dix dernières années d’activité », indique l’association sur son site internet. 
Et de préciser : « Le titre de Maître Éleveur est décerné chaque année aux dix meilleurs adhérents de Prim’Holstein France. Ils sont reconnus par une production, une morphologie et une longévité exceptionnelles de leur troupeau. Ils respectent les organismes d’élevage et travaillent dans un esprit collectif avec l’ensemble des éleveurs. Ce titre traduit l’engagement et l’assiduité des éleveurs auprès de leurs animaux. »
Les élevages adhérents à l’association, réalisant du contrôle de performance morphologique et laitier connus au 1er janvier de chaque année peuvent prétendre au titre de maitre éleveur. Ils doivent avoir donné naissance à au moins 50 vaches de race 60 et 66 arrivées en première lactation sur les dix ans étudiées. Conséquemment, seuls les animaux, vaches et taureaux, de race 60 et 66 sont retenus et l’attribution des points obtenus par chaque animal s’effectue selon le numéro du cheptel naisseur. Dès lors qu’un élevage est sacré maître éleveur, les animaux ayant contribué par leur résultats à l’obtention de ce prix sont retirés de la bases de calcul.
Les données utilisées sont celles de la base nationale, suite à la consolidation des informations en provenance des différentes bases régionales. Les informations connues de l’année N-1 à l’année N-11 sont alors exploitées, par année civile. Pour la remise des prix effectuée le 23 novembre 2023, les données des années 2022 à 2012 inclues ont été traitées. 

En savoir plus : https://primholstein.com/2023/prix-de-maitre-eleveur/