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Cuma Distillerie de lavande : 300 000 euros d’investissements

Créée en 1945, la cuma Distillerie de lavande et plantes à parfum de Salles-sous-Bois a réalisé d’importants investissements pour moderniser son installation et, ainsi, chercher à attirer de nouveaux adhérents.

Cuma Distillerie de lavande : 300 000 euros d’investissements
Grâce à d’importants investissements, la cuma Distillerie de lavande et plantes à parfum de Salles-sous-Bois s’est dotée d’une nouvelle ligne de production permettant d’accueillir des polybennes de 28 m3. © AP

«La cuma Distillerie de lavande et plantes à parfum a été créée en 1945 à Salles-sous-Bois, et comptait à l’époque vingt-cinq producteurs adhérents des villages alentours, désireux d’avoir un outil de production en commun », explique Claude Michel, président de la cuma depuis 2000, lui-même lavandiculteur sur la commune de Taulignan. Depuis toujours, la coopérative d’utilisation de matériel agricole est spécialisée en plantes à parfum aromatiques et médicinales. Elle distille aujourd’hui uniquement de la lavande et du lavandin, mais l’outil est dimensionné pour pouvoir accueillir d’autres productions. « Nous n’avons pas eu d’autres demandes pour le moment mais nous sommes en capacité de le faire », réagit le président. 
Au fil des années, la distillerie a connu de nombreuses évolutions, dont la création d’un nouveau bâtiment en 1955 et l’achat de deux vases de distillation de 3 000 litres. Puis, pour répondre aux besoins des producteurs, un nouveau bâtiment a vu le jour quelques années plus tard, avec l’acquisition de trois vases de 5 000 litres. « À l’époque, ils distillaient entre 35 et 36 tonnes par an ». Jusqu’en 1997, la Cuma utilisait comme procédé de production d’huile essentielle la distillation traditionnelle. Elle a ensuite développé la distillation en « vert broyé », méthode utilisée pour améliorer la production de la récolte.

Difficile gestion de projets subventionnés

En 2018, les membres de la cuma ont travaillé, avec le soutien de leur fédération départementale, sur un projet d’envergure, pour un montant total d’investissement de près de 300 000 euros. « Cet investissement, soutenu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes et l’Union européenne, a été subventionné à hauteur de 40 %. À ceci près que des hausses de prix substantielles (particulièrement sur les polybennes) ont fait gonfler le budget du projet et que l’aide accordée n’a pas été recalculée au regard de cette flambée. Cela peut être l’occasion de questionner la difficile gestion de projets subventionnés, à l’heure de la très grande volatilité des prix des équipements (il s’écoule en moyenne huit mois entre le dépôt d’une demande de subvention et la réponse définitive, ndlr) », indique Emma Brighi, animatrice jusqu’en septembre dernier à la fédération des cuma de la Drôme.
Cet investissement, aussi important soit-il dans une période où la filière lavandicole se retrouve en difficultés, comprenait : l’ajout d’une ligne de production et la transformation des existantes, l’achat de polybennes de 28 m3 (en sus des bennes déjà existantes de 16 m3, ndlr), l’évolution des systèmes de condensation et de refroidissement et le remplacement des essenciers. « Les travaux ont été réalisés par la société EEB (Engenering Europeen Bureau) installée dans le Gard », souligne le président de la coopérative.

Claude Michel, lavandiculteur sur la commune de Taulignan, est le président de la cuma Distillerie de lavande et plantes à parfum de Salles-sous-Bois depuis le début des années 2000. © AP

Une refonte de l’équipement indispensable

« Nous devions absolument moderniser notre outil de travail pour conserver nos adhérents, et notamment ceux qui viennent d’un peu loin. L’ancienne installation n’était pas dimensionnée pour des polybennes. Le projet est parti de là », poursuit Claude Michel. Ces changements, effectifs depuis la mise en route de la distillerie le 22 juin dernier, ont d’ores et déjà apporté satisfaction. En effet, l’acquisition des polybennes a apporté une plus-value à la cuma : « Cela représente un gain de temps important pour les lavandiculteurs, en termes de logistique. Jusque-là, certains producteurs n’amenaient qu’une partie de leur récolte ici. Si nous avons fait 23 tonnes cette année, c’est grâce à cet investissement effectué en cohérence avec la demande des producteurs. Sans celui-ci, nous n’en aurions même pas fait 10 tonnes, déclare Claude Michel. Cela nous a permis d’accueillir de nouveaux adhérents et de multiplier par deux nos rendements ». Ce nouvel outil de production a également permis d’améliorer les conditions de travail des deux salariés saisonniers, en renforçant notamment la sécurité. À ce jour, la cuma fait de la prestation de services pour trente-cinq adhérents, en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique. « Nous pouvons encore accueillir de nouveaux adhérents, indique le président. Nous avons monté notre projet sur une capacité de 25 tonnes, en sachant très bien qu’on en ferait minimum 30. Mais nous ne voulons pas non plus aller au-delà, pour des soucis d’organisation. »

Amandine Priolet

Caractéristiques techniques  des investissements

- Passage de deux refroidisseurs/condenseurs à un plus performant.
- Passage de deux chapeaux (adaptés à des remorques de 16 m3) à trois chapeaux compatibles avec des polybennes de 28 m3.
- Remplacement des essenciers (plus de capacité et de fluidité dans le processus de distillation).
- Modernisation des vannes pneumatiques.