Oléiculture
Olives de Nyons  et des Baronnies :  vers une petite récolte

Après une récolte exceptionnelle en 2020-2021, la production d’olives et d’huile d’olives de Nyons sera moindre en 2022-2023.

Olives de Nyons  et des Baronnies :  vers une petite récolte
Du fait des conditions climatiques particulières de 2022, les tonnages attendus en olives devraient être plus contrastés cette année que lors de la précédente récolte. © ArchivesAD

Depuis l’obtention de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) en 1994, le syndicat de l’olive de Nyons et des Baronnies n’a jamais enregistré une récolte aussi importante que celle de 2018-2019. Mais avec 608 tonnes d’olives et 421 tonnes d’huile, la récolte de 2021-2022 a largement dépassé les moyennes des vingt-quatre dernières années (246 t en huile et 324 t en olives). « La filière se porte plutôt bien mais elle doit désormais faire face à de nouvelles contraintes sociales, environnementales et climatiques », a annoncé Patrick Floret, président du syndicat, lors de l’assemblée générale le 31 octobre à Buis-les-Baronnies. Près d’une centaine d’oléiculteurs sur les 689 adhérents de la zone de production d’appellation étaient présents.

Des tonnages plus contrastés

Les tonnages attendus pour la récolte à venir devraient être plus contrastés. Le mois d’octobre, doux et humide, a été favorable à la mouche de l’olivier et au brunissement, ce qui a provoqué des chutes d’olives, la maturité étant déjà précoce. « La sécheresse et les grosses chaleurs du printemps ont contrarié la floraison des arbres, on s’achemine vers une petite demi-récolte par rapport à la précédente. Notre agriculture est face à un tournant, nous devons faire avec l’alternance des volumes récoltés en utilisant moins de produits phytosanitaires, moins d’engrais chimiques mais avec des certifications HVE ou bio et ce malgré l’évolution climatique », a indiqué Patrick Floret.

Des stocks rassurants

Si l’estimation d’une petite récolte à venir se confirme, les stocks actuels seront les bienvenus. Avec 524 t en olives AOP et 173 t en huile d’olive AOP, ces stocks sont jugés « rassurants ». Les premiers tests de maturité ont été communiqués à l’assemblée. « Ils annoncent une maturité aromatique avancée, une teneur en eau des olives élevée supposant des rendements moulin bas, une lipogenèse laissant peu de marge de progression pour la teneur en huile avec un poids des fruits important. » Des résultats qui encouragent vers une récolte de bonne heure pour l’huile d’olive. Le conseil d’administration a d’ailleurs fixé le ban de l’olivaison au 2 novembre pour les olives à huile et au 5 décembre pour les olives de conserve.

Irrigation et promotion, les nouveaux enjeux

Du fait de températures moyennes qui augmentent et de sécheresses qui se prolongent tard à l’automne, l’évolution climatique impacte considérablement l’olive. Le stress hydrique à la floraison assèche les fleurs, freine la fabrication des arômes en été et, à l’automne, empêche la pulpe du fruit de se développer. Aussi, les élus présents dans la salle ont été appelés à soutenir les projets d’irrigation individuels ou collectifs, s’ils ne mettent pas en péril les ressources en eau.
Conforter l’image et la notoriété de l’olive et de l’huile d’olive de Nyons et des Baronnies, produits dotés d’une typicité et d’une identité forte, constitue un autre enjeu. En tant qu’organisme de défense et de gestion (ODG), le syndicat assure la promotion et la communication au travers d’actions multiples : partenariat avec la radio RTL et son jeu de la « valise » qui offre un an d’huile d’olive et d’olives de Nyons, campagne radio sur les ondes de France Bleu Drôme-Ardèche, participation dans les émissions Top Chef sur M6 et Petits plats en équilibre de Laurent Mariotte sur TF1, présence dans le guide spécial huile d’olive du Petit Futé et dans le supplément Spécial été de la Tribune de Montélimar. À noter encore, la présence des olives et de l’huile sur le stand de la Drôme au Salon international de l’agriculture à Paris, dans « Itinéraire gourmand » organisé par le parc naturel régional des Baronnies provençales, le soutien du syndicat à la fête de l’huile nouvelle à Buis-les-Baronnies et à celle de l’olive piquée et des vins du Terroir à Nyons, Venterol, Mirabel-aux-Baronnies et Sisteron...
J-M. P.
 

À la tribune de l’assemblée générale du syndicat de l’olive de Nyons et des Baronnies, de gauche à droite : Sébastien Pellizzoni (expert-comptable), Laurent Belorgey et Yves Guillaumin (respectivement président et directeur de France Olive), Régine Brès (membre du syndicat), Patrick Floret (président du syndicat), Marie-Pierre Monier (sénatrice), Pascale Rochas (conseillère départementale représentant le maire de Buis-les-Baronnies) et Christelle Ruysschaert (vice-présidente du parc des Baronnies Provençales). JMP

Des projets /
Un nouveau programme de financement européen Leader est en cours pour le développement de la « B’arr’onnie », une barre gourmande à base d’olives noires de Nyons, de miel, d’abricots et de petit épeautre ainsi qu’une pâte de fruit à l’olive pour une commercialisation en 2023. Par ailleurs, une demande de reconnaissance AOP est en réflexion pour l’affinade, une pâte d’olives onctueuse à laquelle est ajouté un filet d’huile d’olive, sans anchois ni câpres. À noter, la fête de l’olive piquée et des vins du terroir se tiendra le samedi 17 décembre à Nyons. Enfin, des journées techniques et de formation sont prévues pour des démonstrations de taille et de dégustation d’huile et d’olives de table.

Confrérie des chevaliers de l’olivier /
Patrick Floret, président du syndicat de l’olive de Nyons et des Baronnies, a rendu hommage à Christian Bartheye, grand maître de la confrérie des chevaliers de l’olivier, décédé en mai dernier. Vincent Coupon lui succède et poursuivra les missions de promotion des produits oléicoles de Nyons et des Baronnies.