Accès au contenu

Vignerons de la Drôme des Collines : dans l’attente de l’AOP

Les membres du Syndicat des vignerons de la Drôme des Collines sont impatients de voir aboutir leur dossier de demande d'AOP Côtes-du-Rhône.

Vignerons de la Drôme des Collines : dans l’attente de l’AOP
En assemblée générale, le Syndicat des vignerons de la Drôme des Collines a fait une rétrospective des démarches engagées afin d’obtenir l’appellation Côtes-du-Rhône pour ses vins aujourd’hui en IGP.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. Cette sage conclusion d’une fable de Jean de La Fontaine est sans doute celle qui caractérise le mieux la démarche de la trentaine de membres du Syndicat des vignerons de la Drôme des Collines. Après l’obtention en 2009 de l’IGP(1) vins de pays collines rhodaniennes, ils ont lancé en 2014 une démarche d’AOP(2) Côtes-du-Rhône. « Nous voudrions que nos vins rejoignent une grande famille viticole française, ce qui leur donnerait plus de visibilité », indique Raphaël Cros, viticulteur à Clérieux et président du syndicat. 

Depuis le dépôt officiel de demande d’AOP auprès de l'Inao(3), l’institut a nommé quatre experts afin d’établir un rapport fondateur. Pendant plus de six mois, ils ont étudié d’un point de vue historique la présence de vignobles sur ce territoire, la géologie, les parcellaires...

Une caractérisation des sols appréciée

Après avoir rendu en 2020 une étude de plusieurs centaines de pages, ces mêmes experts ont été désignés par l’Inao pour auditer des vignerons. Le 30 mai dernier, ils ont ainsi effectué un tour des vignobles, seuls, avant de rencontrer le lendemain plusieurs vignerons à Peyrins. « Ce qui leur a vraiment plu, c’est d’avoir pu caractériser les trois types de sols - diluvien alpin (galets et argile) sur le secteur de Châteauneuf-sur-Isère et Granges-les-Beaumont ; sables du miocène autour de Saint-Donat ; anciennes terrasses sur les cimes de collines autour de Peyrins et Clérieux - et les trois types de vins issus de ces sols, explique Raphaël Cros. Et nous avons terminé par une dégustation. » Pour ce travail pédologique réalisé par Marie-Pascale Couronne, conseillère à la chambre d’agriculture de la Drôme, quatre fosses ont été creusées et soixante points de contrôle examinés.

Depuis, l’étude du dossier se poursuit. Les experts se réunissent régulièrement pour collecter de nouvelles informations. Un compte-rendu est attendu pour le 20 décembre. Viendra alors le temps des validations par le Syndicat général des Côtes-du-Rhône puis par l’Inao. Réunis en assemblée générale le 26 novembre, le Syndicat des vignerons de la Drôme des Collines « regrette le temps nécessaire entre chaque étape mais reste confiant dans ses arguments, en particulier, la qualité de ses vins et l'implication très forte d'un groupe de vignerons et vigneronnes ».

Rapprochement en vue avec les trufficulteurs

En assemblée générale, les membres du syndicat ont également évoqué la campagne 2021, jugée « satisfaisante » malgré les aléas climatiques, en particulier le gel du 7 au 8 avril ainsi qu’un épisode de grêle le 23 juin. « Nos blancs présentent de belles notes aromatiques et nos rouges sont cette année plus légers et fruités », constate Raphaël Cros. 

En plus des rencontres habituelles comme le marché gourmand ce 19 décembre à Saint-Donat-sur l’Herbasse, le syndicat des vignerons de la Drôme des Collines projette un rapprochement avec les trufficulteurs du secteur, pour la partie animation et communication. En effet, les trufficulteurs sont engagés, eux aussi, dans une démarche de reconnaissance de la qualité de leurs produits et sur un terroir commun. Une association vin et truffe, en voilà une bonne idée.

Christophe Ledoux

(1) IGP : indication géographique protégée.

(2) AOP : appellation d’origine protégée.

(3) Inao : Institut national de l'origine et de la qualité.