Portrait
Rémi Camus :  un aventurier engagé

Passé par d’innombrables expériences et voyages, Rémi Camus est un fervent protecteur des mers et océans. Entre sensibilisation, exploration et initiation, l’aventurier ne se fixe pas de limites. 

Rémi Camus :  un aventurier engagé
Rémi Camus lors de l’inauguration du projet de protection de l’eau avec les MFR du Rhône.

Sourire confiant, tatouage tribal et profil athlétique. Il est assez facile d’imaginer Rémi Camus, aventurier-explorateur, au sein d’une jungle tropicale ou d’une plage désertique. Originaire du Cher, il se plaît également à se retrouver au milieu d’une Maison familiale rurale (MFR) dans le Rhône, en portant une autre casquette, bien que liée à celle de baroudeur.

Attaché à une cause

Il faut dire que le jeune adulte qu’était Rémi Camus n’avait pas envisagé un tel parcours. Bien qu’attiré par les questions environnementales, c’est lors de sa première expédition en Australie en 2011 qu’un réel déclic va s’opérer. Alors qu’il est déshydraté en plein désert australien, il est contraint de boire sa propre urine pour survivre. Cet acte lui fait prendre conscience de l’importance de l’eau et l’incite à s’impliquer réellement dans la protection des océans, contre la pollution des milieux aquatiques.
Lors de ses nombreuses aventures, Rémi Camus a eu l’occasion de constater la pollution de l’eau à travers le monde, mais également en France. Ses dernières expériences dans l’Hexagone l’ont poussé à sensibiliser le plus grand nombre à cette cause, dans des écoles notamment. Le projet en partenariat avec la fédération départementale des MFR du Rhône montre l’implication au niveau local qui est nécessaire. « Je dis toujours que pour s’attacher à une cause, il est fondamental de la voir de ses propres yeux. Je ne me serais jamais impliqué dans la protection de l’eau si je n’avais pas vécu mes expériences. » Au-delà de son fort engagement, Rémi Camus endosse bien d’autres rôles, tous plus ou moins en lien avec ses convictions.

Explorateur polyvalent

L’aventurier propose depuis quelque temps des stages de survie dans le Beaujolais. Entre apprentissage des fondamentaux et immersion totale sur plusieurs nuits, l’objectif dépasse celui d’apprivoiser la nature. Les groupes formés par le stage entraînent également un esprit de cohésion, de partage et apportent « presque un effet de thérapie », d’après Rémi Camus. Ces différentes activités poursuivent toutes un double objectif : la protection de l’environnement ainsi que la valorisation du territoire. « J’entends beaucoup parler du Beaujolais pour son vin. Pourtant il n’y a pas que ça. On peut trouver du sport, des paysages… J’essaie aussi de mettre en avant tout ça. »
L’aventurier fonctionne à l’audace. Conférencier par moments, il aime rappeler que chacun est capable de réaliser ce qu’il fait, de se donner les moyens d’accomplir de grandes choses. « Oser, c’est gagner », martèle-t-il lors d’une conférence à Orléans en 2021. Que ce soit pour la défense de l’environnement, la création d’une association ou pour un projet personnel, il est constamment nécessaire de « sortir de sa zone de confort ». Un credo qui n’est peut-être pas universel, mais qui a eu le mérite de fonctionner chez lui. C’est grâce à ses efforts - qui paraissent parfois surhumains - que Rémi Camus a su toucher, secouer certains pour sa cause. De l’aridité de l’Australie aux berges de la Saône, des rives du Mekong à la décharge du Havre, la pollution des eaux peut prendre place partout. Le combat continue donc pour Rémi Camus.

Victor Ollivier

ZOOM SUR
Rémi Camus à l’arrivée de son tour du littoral français à la nage, en 2018.
Un parcours atypique

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Il n’a pas encore atteint la quarantaine, et pourtant Rémi Camus semble bien avoir eu le temps de vivre plusieurs vies. Disposant d‘un baccalauréat en hôtellerie, il enchaîne les expériences à l’étranger, en passant par l’Angleterre, la Pologne, la Nouvelle-Zélande ou l’Asie du Sud-Est. C’est après la lecture du livre de Jamel Bahli sur la traversée des Amériques que s’éveille en lui une envie d’aventures. Il se lance en 2011 dans la traversée de l’Australie en courant sur 5 400 kilomètres. Il y rencontre des aborigènes et s’intéresse à la problématique de l’eau.
Deux ans plus tard, c’est dans l’eau que Rémi Camus évolue pendant six mois. Il décide de descendre le fleuve du Mékong, long de 4 400 kilomètres, en hydrospeed. Dans un pays où les normes écologiques sont différentes, il découvre un autre monde, encore plus pollué. Son passage dans six pays est marqué par de nombreuses rencontres avec les peuples avoisinants.
Il apparaît sur la scène médiatique dans l’émission de M6 : Wild, la course de la survie, qu’il remporte en 2018. Un succès qui lui permet de devenir formateur en survie et d’initier de nombreux néo-aventuriers.
Enfin, c’est sur le territoire français que Rémi Camus a réalisé son dernier défi : le tour du littoral français à la nage, sans assistance. De Dunkerque à Monaco, il découvre la pollution des mers durant trois mois et demi, avant d’être reçu par le prince Albert II à Monaco.
L’explorateur prépare actuellement son prochain périple, qui consistera à faire la traversée de la métropole à la Corse. Le départ prendra place à Monaco ce mois-ci, dans l’optique de rejoindre Calvi. 
V. O.