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Prédation

Le loup "connecté" suscite indignation et interrogations

Après la détection fortuite d’un loup équipé d’une balise GPS, les FDSEA de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes ainsi que les fédérations ovines de la Drôme et des Hautes-Alpes s’indignent dans un communiqué du manque de transparence de l’État.

Par Christophe Ledoux
 Le loup "connecté" suscite indignation et interrogations

Un loup équipé d’une balise pour le suivre à la trace a été photographié le 28 octobre dans la Drôme par un piège photo installé par la fédération des chasseurs de la Drôme et des éleveurs. Après agrandissement, le cliché a révélé que ce canidé était bien porteur d’un équipement GPS. La fédération départementale ovine de la Drôme a immédiatement contacté la sous-préfecture de Die pour avoir des informations. Ce loup aurait été capturé en novembre 2019 et relâché dans l’arc alpin, après avoir été soigné. Il s’agirait donc du louveteau en détresse capturé dans la station de ski de Valberg, dont le sort avait été suivi par le préfet coordonnateur selon les informations d’Ouest France. Comme Ferus l’avait par ailleurs indiqué au quotidien Le Parisien, le directeur de la biodiversité au sein des services du ministère de la Transition écologique aurait ensuite confirmé son lâcher au mois d’août suivant dans l’arc alpin. 

Des interrogations

Qui a récupéré ce loup ? Qui l'a soigné ? Combien de temps et dans quelle condition ? Dans le respect de la loi ? Pourquoi ce loup a-t-il été équipé d'un collier GPS ? La profession agricole n'a jamais été prévenue qu'un loup était équipé d'un collier GPS. Pourquoi l'office français de la biodiversité n'a jamais prévenu le groupe national loup de ce retour en nature ? Autant de questions que posent les FDSEA de la Drôme, de l’Isère et des Hautes-Alpes ainsi que les fédérations ovines de la Drôme et des Hautes-Alpes dans un communiqué conjoint le 17 novembre.

"Aucun des professionnels siégeant au groupe n’a eu connaissance du fait qu'un loup ait été relâché avec un collier GPS, contrairement à ce qui a été indiqué dans la presse, poursuivent les organisations. Selon la préfecture, le loup n’aurait pas attaqué de troupeau mais des attaques ont eu lieu dans la zone et dans la période où il a été pris en photo. Nous trouvons que la gestion de ce dossier est scandaleuse. Celle-ci est un signe de plus que la transparence de l’Etat doit encore être améliorée en ce qui concerne la gestion de la population de loups"

 "Avoir accès aux données GPS du loup"

"Ainsi, nous souhaitons avoir accès aux données GPS du loup depuis qu’il a été relâché, demandent les organisaitons. Ces données sont très intéressantes pour les éleveurs qui travaillent avec des colliers GPS sur leur troupeau ou leurs chiens de protection. La comparaison de ces données avec celles du loup permettra notamment d’alimenter les connaissances sur les comportements des chiens et leur attitude en présence du loup. Aujourd'hui, nous nous posons beaucoup de questions. Nous demandons plus de transparence sur ce dossier. Est-ce vraiment le seul loup équipé de collier GPS en France ? Pourquoi cette information a-t-elle été tenue secrète ? Sans le piège photo installé par la fédération des chasseurs de la Drôme, aurions-nous eu l'information ? Sans explications, nous nous réservons le droit de déposer un recours devant les tribunaux », avertissent les cinq organisations signataires du communiqué publié le 17 novembre.