Noël

Lecture : des idées cadeaux

«C’était pas simple mon fils », c’est le récit simple mais empli d’humanité de la vie d’un agriculteur, aujourd’hui âgé de 86 ans, de sa naissance aux dernières années de sa vie professionnelle au début des années 2000. Derrière cet ouvrage, on retrouve Yvan Perreton, directeur du musée du Chapeau de Chazelles-sur-Lyon (Loire). Pour son premier véritable ouvrage personnel, il a eu envie de parler de son père, Michel, mais surtout à travers lui du monde agricole et rural, un monde familier pour des millions de Français. « Dans ma famille, nous avons conservé dans une caisse des archives personnelles dont certaines sont antérieures à la Révolution française. En m’y plongeant dans le cadre de mes études de paléographie moderne, j’ai découvert que ma famille était installée à Palogneux, dans les monts du Lyonnais, depuis 1633. Ils étaient à l’origine laboureurs avant de devenir cultivateurs », raconte Yvan Perreton.
Trois ans de travail
« J’ai commencé il y a trois ans à enregistrer nos conversations, essentiellement les soirs d’hiver ou les dimanches. J’ai d’abord pensé qu’il fallait faire du mot à mot, mais rapidement j’ai compris qu’il fallait aller vers quelque chose de plus construit », détaille l’auteur. Son ouvrage se construit comme un parcours chronologique qui s’étale sur plus de cinquante ans de carrière, celui d’un homme qui se revendique comme un paysan jusqu’au bout des ongles. 
À travers son témoignage, Yvan Perreton tente de comprendre les valeurs qui animent ceux qui appartiennent au milieu rural, et plus particulièrement les agriculteurs : la notion de propriété, d’indépendance, le travail de la terre, le contact avec la nature et les animaux… Avec ce livre, l’auteur raconte aussi l’évolution du monde agricole au fil des années. « Mon père a commencé très jeune, dans les années 1950, à une époque où l’agriculture était essentiellement vivrière. Il s’est ensuite spécialisé dans la production laitière, a vécu l’apparition du tracteur et de nombreux outils modernes, comme tous les agriculteurs de sa génération », explique-t-il.
Un témoignage sincère
Au-delà des mutations du monde agricole, Yvan Perreton livre à travers les yeux de Michel un constat fidèle de la réalité du métier d’agriculteur. « Mon père a tout de suite adhéré au projet et m’a livré un témoignage très sincère sans cacher les difficultés de son métier. Cette phrase, « c’était pas simple, mon fils », revenait dans son récit comme un leitmotiv, car ce métier l’a aussi beaucoup usé », confie-t-il. Le travail d’historien de l’auteur, celui d’une recontextualisation des sujets abordés par son père, permet aux lecteurs, toutes générations confondues, de s’immerger sans difficulté dans le récit. A travers son père, Yvan Perreton raconte également l’engagement de nombreux agriculteurs en parallèle de leur métier, qu’il soit politique, syndical ou professionnel. Pour son père, c’était le réseau coopératif mais aussi un poste de conseiller municipal occupé dès 1959 avant celui de maire de son village de 1983 à 2008. 
« À 86 ans, ce livre matérialise par un objet tout son parcours. Quand il y repense, il en est très fier », souffle l’auteur.
Replonger dans ses souvenirs d’enfance
Lors de sa première séance de dédicaces le 13 novembre dernier à Chazelles-sur-Lyon, Yvan Perreton a eu pour la première fois l’occasion de rencontrer ses lecteurs. Des personnes qui pour beaucoup se sont reconnues dans ce sujet, soit parce qu’elles travaillent dans le milieu agricole, soit parce qu’elles possèdent des origines paysannes. Baignant encore dans ce milieu ou non, tous lui ont manifesté leur envie de se replonger dans un univers qui leur est familier, qui leur évoque des souvenirs d’enfance. « C’était l’objectif principal de ce livre : partager une part d’histoire que nous avons tous vécue. Le monde agricole a bien sûr connu des mutations énormes en l’espace de cinquante ans et il n’est plus le même que lorsque mon père était jeune. C’est justement pour cela qu’il est d’après moi nécessaire de le raconter au plus grand nombre ! »

Pierre Garcia
« C’était pas simple mon fils » par Yvan Perreton. Aux éditions du Panthéon, 152 pages, 14,90 €. Sortie le 2 novembre 2021.

Elles sont éleveuses de chèvres, de moutons ou apicultrices, en Ardèche ou dans le Bugey. Fanny, Céline, Florie, Marion et Guilaine, « les Paysannes en polaire », se sont rencontrées sur les bancs de leur école d’ingénieur agronome ou dans le cadre d’organisations féministes ou agricoles. Leur amitié se forge alors d’autant plus qu’elles découvrent qu’elles ont bataillé de la même façon pour tout simplement faire le métier dont elles rêvent. Elles font appel à la dessinatrice Maud Benezit pour mettre leurs héroïnes en image. Le résultat se retrouve dans un ouvrage de 192 pages mettant en scène trois paysannes, Jo, Anouk et Coline. Si ces personnages sont fictifs, toutes les situations racontées ont en revanche bien été vécues. Certaines témoignent d’injustices qui leur ont été faites, de réflexions de la part de leur entourage familial, professionnel ou du grand public mettant clairement en doute leur capacité à faire ce métier, surtout en phase d’installation. Le tout est raconté avec découragement, tristesse ou colère, mais aussi souvent avec humour et témoigne de beaucoup de solidarité entre elles, comme leur fameux chantier de bardage non mixte… Elles ne demandent pas de reconnaissance particulière, elles souhaitent juste ne plus être stigmatisées parce qu’elles sont des femmes en agriculture et veulent proposer des pistes d’émancipation. 
 Il est où le patron ? par Maud Bénézit et les Paysannes en polaire. Aux éditions Marabout, 192 pages, 17,95 €. Sortie le 5 mai 2021.

«Mai 2020. Tout juste sorti du premier confinement, en manque d’images de haute montagne, j’embarque pour un tour photo du massif du Mont-Blanc en ULM au coucher du soleil. De retour devant mon ordinateur, une image de la face nord des Droites m’interpelle : je connais les noms des voies les plus classiques mais ne sais pas où elles se déroulent exactement. Je sors mes topos d’alpinisme et décide de dessiner toutes les lignes que je peux trouver. 
Et tiens, voilà une image des Grandes Jorasses, pourquoi pas ! Mont-Blanc Lines vient de naître. » Cet ouvrage présente, en plus des tracés eux-mêmes, des images tirées de plus de dix ans de pratique d’alpinisme et d’activité en tant que photographe professionnel à Chamonix. L’histoire de ces faces contée par Alex Buisse se mêle aux récits d’alpinistes qui y ont vécu des moments forts. En bonus : les légendaires Cervin et face nord de l’Eiger. Son portfolio et ses offres de tirages d’art sont visibles sur son site web à l’adresse www.alexbuisse.com et ses posters sont quant à eux disponibles sur le site : montblanclines.com 
 Mont-Blanc Lines par Alex Buisse. Aux éditions Glénat, 176 pages, 35 €. Sortie le 10 novembre 2021.

Diego Alary, c’est LE chef français le plus suivi sur Tik Tok. En quelques mois, l’ancien candidat de la saison 11 de l’émission Top Chef sur M6 a gagné en notoriété grâce à ses vidéos qui viennent dépoussiérer le monde de la cuisine française. Aujourd’hui, il cumule plus de 1,4 million d’abonnés sur le réseau social. Le concept de sa chaîne est simple : il publie chaque jour une recette, avec une cuisine du quotidien qui se veut créative et imprégnée d’épices et de saveurs ibériques. Tortillas, pâtes aux épices, filet de bœuf flambé au whisky, cheese cake japonais… il y en a pour tous les goûts ! Le jeune cuisinier réalise des plats simples mais toujours originaux dans ces pastilles d’une minute, détaillant le processus pour que les internautes puissent les reproduire chez eux. Passage obligé pour tout chef qui se respecte en 2021, la publication de ce livre vient apporter un peu de matériel dans son univers jusqu’ici très digital. Dans ce livre sorti le 17 novembre dernier, Diego Alary propose au total 40 recettes : 10 recettes à faire en moins de 30 min, 10 recettes à faire en moins de 20 min, 10 recettes à faire en moins de 10 min et enfin les 10 recettes qui ont eu le plus de succès sur Tik Tok. Rafraîchissant ! n
En cuisine avec Diego Alary par Diego Alary. 
Aux éditions Hachette Pratique, 144 pages, 19,95 €. Sortie le 17 novembre 2021.