Patrimoine
Mission patrimoine : douze projets en Auvergne-Rhône-Alpes

Pour sa quatrième édition, la Mission patrimoine, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des jeux, a retenu cent projets dits « de maillage » en France. Au total, douze se situent en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Mission patrimoine : douze projets  en Auvergne-Rhône-Alpes
L’architecture du château de Crépol, dans la Drôme, sera également restaurée : toitures, murs de soutènement ou encore bois des fenêtres. © M. Chaix fondation-patrimoine.org

Trace incontestable du passé, le patrimoine est une richesse à préserver. Qu’il soit religieux, agricole, industriel, artisanal ou même naturel, le patrimoine est mis en valeur chaque année au mois de septembre à travers les Journées européennes du patrimoine qui se dérouleront les 18 et 19 septembre prochains. Depuis quatre ans, il est également mis sur le devant de la scène grâce à la Mission patrimoine proposée par la Fondation du patrimoine avec le soutien du ministère de la Culture et la Française des jeux. Dans le cadre de ce dispositif, les lieux en péril sélectionnés bénéficient d’un soutien financier pour engager des travaux. Chaque année, un site emblématique est retenu par grande région, soit un total de dix-huit sites prioritaires. En Auvergne-Rhône-Alpes, c’est la ferme de Villarivon aux Chapelles (Savoie) qui a été sélectionnée comme projet prioritaire. Le site, abandonné pendant plus de vingt ans, a souffert de fortes dégradations notamment dues aux infiltrations liées à la fonte des neiges et à des actes de malveillance. De plus, la chapelle attenante est en ruine. A terme, les propriétaires espèrent pouvoir transformer cette ferme du XIXe siècle, autrefois dévolue à l’activité agricole, en un lieu culturel de la vallée de la Tarentaise.

La ferme de Villarivon (Savoie) est une ancienne ferme agricole déguisée en maison bourgeoise.

Douze projets de maillage en AuRA

En parallèle, la Mission patrimoine a retenu cette année cent projets dits « de maillage » dont douze qui sont situés dans les différents départements de la région Auvergne-Alpes. Depuis 700 ans, le château de Thol veille sur la vallée de l’Ain. Situé à Neuville-sur-Ain, le bâtiment est devenu dangereux pour le public du fait de chutes de pierres importantes. La consolidation des murs et la mise en sécurité de l’enceinte sont primordiales pour redonner vie à cet édifice à l’architecture remarquable. En Ardèche, le Mas cévenol fortifié du XIIe siècle, basé à Saint-Pierre-Saint-Jean, mérite également une petite remise en beauté. Le projet se concentre essentiellement sur la rénovation de la toiture en lauze de schiste, en vue de garantir une transmission du patrimoine architectural et agricole lié à la châtaigne. L’architecture du château de Crépol, dans la Drôme, sera également restaurée : toitures, murs de soutènement ou encore bois des fenêtres. La restructuration de cet édifice, ancien pavillon de chasse d’époque Louis XIII construit entre 1619 et 1622, pourrait permettre à terme d’accueillir une salle de réception et des chambres d’hôtes. Parmi les autres projets énoncés, la création d’une structure agricole sur les 7 ha du château avec l’apparence d’un jardin à l’italienne, et le développement d’activités culturelles dans l’enceinte du parc. En Isère, l’église Notre-Dame de l’Assomption de Châbons doit de son côté subir de gros travaux de restauration et de sécurisation, pour un montant supérieur à 740 000 €. Richesse du patrimoine local isérois, l’église fait actuellement l’objet d’un arrêté de péril imminent. 

Le département du Cantal abrite un lieu chargé d’Histoire, appelé le buron de Margemont.

Les Auvergnats également bien dotés

Parmi les autres sites rhônalpins retenus, citons la tour de la Jalousie à Saint-Martin-La-Plaine (Loire), le château de la Grande Forêt à Saint-Jean-de-Chevelu (Savoie), le château Saint-Michel d’Avully à Brenthonne (Haute-Savoie) et la tannerie Ronzon à Saint-Symphorien-sur-Coise (Rhône). En matière de patrimoine à préserver, la partie auvergnate de notre région n’est pas non plus en reste. Dans le Cantal, le buron de Margemont à Molèdes demeure l’un des plus beaux témoins de la résistance française. Edifié en 1906 à 1 200 m d’altitude, il est aussi le symbole de l’activité pastorale où les paysans de l’époque fabriquaient le fromage « Cantal ». Après sa consolidation, le site sera accessible au grand public de manière ponctuelle lors de commémorations ou de projets scolaires pédagogiques. Le temple protestant, bâti en 1913 à Vichy (Allier), a aussi retenu l’attention de la Mission patrimoine cette année. Ici, l’objectif sera de poursuivre la réhabilitation d’un bâtiment offrant l’un des rares exemples du style néo-gothique anglais en France, mentionné aux Monuments historiques en 2002. Après des travaux de sécurisation, place désormais à la rénovation des vitraux, à la réfection des enduits intérieurs et à la poursuite de l’étanchéité du monument. Sont également sélectionnés parmi les projets de restructuration de la Mission patrimoine les sites de l’usine du pont de Seychalles à Thiers (Puy-de-Dôme) et le moulin à eau de Leyret à Roche-en-Régnier (Haute-Loire).

Amandine Priolet

Le projet de rénovation du Mas cévenol fortifié en Ardèche s’inscrit dans une démarche de valorisation de la culture autour de la châtaigne.

La Mission patrimoine, de quoi s’agit-il ? 

Confiée à l’animateur Stéphane Bern, la Mission patrimoine, déployée par la Fondation du patrimoine et soutenue par le ministère de la Culture et la Française des jeux, contribue à la sauvegarde du patrimoine français dans toute sa diversité : le patrimoine religieux, le patrimoine industriel ou artisanal, les châteaux, le patrimoine agricole ou rural, le patrimoine lié à l’eau ou les autres patrimoines (naturel, hôtels particuliers, écoles…). Depuis le lancement de l’opération en 2018, chaque citoyen, propriétaire d’un lieu patrimonial ou non, a la possibilité de signaler un projet de restauration sur la plateforme www.missionbern.fr. En trois ans, plus de quatre-mille sites ont été identifiés. Destinée à financer la sauvegarde du patrimoine en péril, la Mission patrimoine a retenu cette année dix-huit monuments prioritaires et cent projets dits « de maillage » sur le territoire français et les collectivités d’outre-mer. Ils bénéficieront ainsi de fonds pour engager des travaux de restauration. Les projets sont sélectionnés après analyse de cinq critères : intérêt patrimonial ou culturel, situation de péril de l’édifice, degré de maturité de l’opération, impact du projet sur son territoire et situation socio-économique du territoire et du porteur de projet. En partenariat avec la Française des jeux, une nouvelle édition du jeu à gratter Illiko Mission patrimoine est lancée depuis le 30 août. Ce ticket de jeu, vendu au prix de 15 €, permettra aux joueurs de remporter jusqu’à 1,5 million d’euros. Une partie des mises, plus précisément 1,83 € par ticket acheté, sera reversée directement à la Fondation du patrimoine afin d’aider à la préservation des projets lauréats en 2021. Depuis 2018, plus de 72 millions d’euros ont été collectés par la Française des jeux au profit de la Fondation du patrimoine grâce aux trois premières éditions des jeux Mission patrimoine, dont plus de 25 millions d’euros au titre de l’édition 2020. Parmi les 509 projets sélectionnés en 2018, 2019 et 2020 par la Mission patrimoine, 103 ont d’ores et déjà été restaurés et 187 sont en cours de restauration.  
A. Pr

Le patrimoine de Bourgogne-Franche-Comté à l’honneur

En région Bourgogne-Franche-Comté, neuf projets de maillage ont été retenus par la Mission patrimoine en 2021 :
- Le théâtre de verdure de Beaune (Côte-d’Or)
- Le château de Belvoir (Doubs)
- Le fort des Rousses (Jura)
- La ferme de Dumphlun à Billy-Chevannes (Nièvre)
- Les communs du château de Bougey (Haute-Saône)
- Les communs de l’ancien château de Toulongeon à la Chapelle-sous-Uchon (Saône-et-Loire)
- Le vieux pont de Pont-sur-Yonne (Yonne)
- L’église de la Sainte-Croix de Chèvremont (Territoire de Belfort)
 Et un site emblématique : La maison de Louis Pasteur à Arbois (Jura)