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Sanitaire

Influenza aviaire : toutes les volailles françaises confinées

Le 5 novembre, la Drôme et 45 autres départements ont été placés en risque « élevé » pour l’influenza aviaire. Depuis, les volailles doivent être confinées ou protégées avec des filets dans les élevages (sauf dérogation justifiée). Le 17 novembre, toute la France métropolitaine est passée à ce niveau de risque.

Influenza  aviaire : toutes les volailles françaises confinées
La direction départementale de la protection des population (DDPP) appelle à la vigilance vis-à-vis de la grippe aviaire car, selon les espèces et la rusticité des animaux, elle peut passer inaperçue.

« La France a détecté un foyer d'influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) de souche H5N8 en Haute-Corse » dans une jardinerie près de Bastia (200 à 300 poules ont été euthanasiées), a alerté le ministère de l'Agriculture le 16 novembre. Il a donc « décidé de placer l’ensemble du territoire national métropolitain en niveau de risque "élevé" à compter du 17 novembre ». En conséquence, les éleveurs de volailles doivent enfermer leurs animaux ou les protéger avec des filets. Sont interdits les rassemblements d’oiseaux, transports et lâchers de gibiers à plumes, l'utilisation d'appelants pour la chasse. Des mesures de surveillance et de limitation des mouvements « ont été mises en place immédiatement pour éviter toute propagation », ainsi que des « mesures conservatoires chez les fournisseurs et acheteurs liés au foyer ». D'après les « premiers éléments d’analyse », la souche détectée montre « une similitude avec l’une des souches qui circule actuellement aux Pays-Bas ». La consommation de viande, foie gras et œufs et plus généralement de tout produit alimentaire ne présente aucun risque pour l’homme.

 « Notre surveillance est accrue, indiquait ce mardi Marie-Agnès Amos, chef du service santé et protection animales à la DDPP(1). Pour la faune sauvage, l’OFB(2) est en première ligne. Si des oiseaux sauvages morts sont trouvés, les cadavres sont amenés au LDA(3) de la Drôme, qui pratique les autopsies et envoie les prélèvements pour analyses IA au LDA de l’Ain. Pour les animaux domestiques, l’information est passée par les vétérinaires et la presse ; les éleveurs savent qu’ils doivent claustrer leurs volailles ou les protéger avec des filets. »

La grippe aviaire peut passer inaperçue

« Nous avons déjà reçu six demandes de dérogation à la claustration, précisait Marie-Agnès Amos, ce début de semaine. Nous sommes très vigilants car la règle, c’est le confinement. Les éleveurs demandant une dérogation doivent justifier qu’ils ne peuvent faire autrement. Ils doivent aussi justifier des mesures prises en termes d’alimentation et d’abreuvement, absence de mares, pour éviter l’influenza aviaire. Ils doivent, en plus, réduire la taille des parcours et le temps où leurs animaux sont dehors. » Et de rappeler : « En période d’influenza aviaire, les cahiers de charges “plein air” et “bio” n’obligent pas à sortir les animaux à l’extérieur ». Quant aux filets de protection, ils équivalent à la claustration, donc dispensent du confinement des volailles.
« Il faut être très vigilants, insiste Marie-Agnès Amos. On sait que le taux de mortalité due à la grippe aviaire n’est pas autant élevé que les premières années. Il y a dix ans, il était de 15-20 %, voire plus. Actuellement, aux Pays-Bas, les taux de morbidité et mortalité sont très faibles (de l'ordre de 0,3 %). Pourtant, c’est de l’influenza aviaire hautement pathogène. Cela avait d’ailleurs été le problème en 2016-2017, où la grippe aviaire était passée inaperçue : des canards étaient positifs à l’IA mais asymptomatiques, ils pouvaient transmettre le virus et il n’y avait pas de mortalité. Selon les espèces et la rusticité des animaux, la grippe aviaire peut passer inaperçue. »

A. L.

(1) DDPP : direction départementale de la protection des populations.
(2) OFB : office français de la biodiversité.
(3) LDA : laboratoire départemental d'analyses.