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CHASSE

20 000 sangliers abattus : un record !

La fédération départementale des chasseurs de la Drôme (FDC 26) a tenu son assemblée générale le 14 avril à Montélimar, sous l’égide de son nouveau président, Rémi Gandy. Les problématiques du sanglier et du loup ne cessent d’inquiéter.
20 000 sangliers abattus : un record !

Plus de sept cent présidents d'associations communales de chasse agréées (ACCA) ou de chasses privées se sont retrouvés le 14 avril à Montélimar pour assister à la traditionnelle assemblée générale de la fédération départementale des chasseurs de la Drôme. Une première pour le président Rémi Gandy, digne successeur d'Alain Hurtevent, dont les nombreuses personnalités présentes n'ont eu de cesse de rendre hommage. Franck Reynier, maire et président de la communauté d'agglomération de Montélimar, Patricia Brunel-Maillet, conseillère départementale chargée de l'environnement, Gilbert Bouchet, sénateur, Emmanuelle Anthoine, députée, Christine Bonnard, sous-préfète de Nyons ou encore Anne-Claire Vial, présidente de la chambre d'agriculture, ont pris acte des actions menées quant aux fortes problématiques, notamment envers l'abondance du sanglier et la présence du loup dans nos territoires agricoles.
La première inquiétude exprimée provient de la baisse sensible de la population de lapins de garenne, avec un comptage de moins de 2 700 animaux pour la saison 2016-2017. Depuis plus de sept saisons également, le faisan et la perdrix rouge poursuivent leur régression, contrairement aux pigeons ramiers, de plus en plus nombreux. Mais une nouvelle fois, la problématique jugée de plus en plus préoccupante concerne la population de suidés. « En Drôme, les agriculteurs ont fait confiance au sérieux de nos chasseurs qui ont fourni un effort de chasse historique », a révélé Rémi Gandy à l'annonce des chiffres : 20 000 têtes ont été prélevées, contre 15 500 la saison précédente. A noter, depuis le début de l'année 2018, 122 interventions ont été réalisées pour 135 sangliers tués.

De forts dégâts aux cultures

Anne-Claire Vial a rappelé que l'agriculture et la chasse ne peuvent évoluer séparément. « Nous sommes là pour trouver avec vous des solutions, a-t-elle déclaré. Nous ne sommes jamais gagnants, ni l'un ni l'autre, si le monde de la chasse et le monde de l'agriculture ne peuvent pas s'entendre. » Elle a expliqué ce chiffre historique par « la sécheresse de l'an dernier qui a conduit à des dégâts extraordinaires », puisque les sangliers descendaient en plaine pour se nourrir dans les parcelles irriguées. Une situation qui a causé encore une fois de nombreux dommages dans les cultures, le montant des dégâts « grand gibier » s'élevant cette saison* à 208 271 euros, dont 94 % proviennent uniquement du préjudice causé par le sanglier.
Pour le prévenir mais aussi quantifier la population de suidés dans une volonté d'équilibre agro-cynégétique, un pôle sanglier a été mis en place l'été dernier, sous l'intitulé « plan de gestion cynégétique approuvé sanglier (PGCAS). « Les efforts de prélèvements de sangliers et de prévention sont en corrélation avec l'abondance de cette espèce sur le département », a expliqué Jean-Louis Briand, secrétaire général de la FDC 26, lors de l'annonce des vœux cynégétiques. Dès l'ouverture de la prochaine saison, les battues locales devraient reprendre dans une politique de fort prélèvement.

Plus de sept cent présidents d’associations communales de chasse agréées (ACCA) ou de chasses privées se sont retrouvés le 14 avril à Montélimar.

Une position ferme sur le loup

Les chasseurs du département accentuent également leurs actions sur le loup. « Nous ne le revendiquons pas comme gibier, a tenu à rappeler Rémi Gandy. Nous ne sommes pas contre sa présence dans le département mais considérons qu'il est nuisible à la préservation de la biodiversité ». Aux fins d'être habilités à tirer le loup lors des chasses au grand gibier, la réglementation en vigueur exige que les chasseurs suivent une formation via l'ONCFS. A ce jour, plus de 1 580 chasseurs drômois ont été formés. L'espèce fait craindre, à terme, la disparition du pastoralisme. Un sujet qui tient particulièrement à cœur à Anne-Claire Vial qui veut préserver l'avenir des éleveurs drômois. « Notre position est très ferme : nous sommes pour l'éradication du loup sur les territoires d'élevage. Nous pensons qu'il y a suffisamment de place pour le loup ailleurs, a-t-elle souligné. Nous ne pouvons accepter cette situation car c'est du mépris de l'humain et parce que les éleveurs ovins sont une minorité que l'on traite comme s'ils n'existaient pas ou ne comptaient pas. » Une position qui lui a valu les applaudissements de la salle. Grâce à un soutien financier de la Région, la Fédération départementale des chasseurs de la Drôme a mis en place un système de repérage sous forme de pièges photographiques pour le suivi du loup. Lors de son allocution, Gilbert Bouchet a même parlé de sa volonté de « faire du loup un sujet pour les élections européennes ». 
Amandine Priolet
* pour la période du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017.

 

Implantation de Cipan / Un partenariat entre chasseurs et agriculteurs

La convention de partenariat entre la Fédération des chasseurs de la Drôme et la chambre d’agriculture pour l’implantation de cultures intermédiaires pièges à nitrate (Cipan) a été reconduite pour la campagne 2017-2018. Cette action concerne désormais l’ensemble des communes drômoises classées en zone vulnérable aux nitrates. Le principe est de fournir gratuitement les semences à l’exploitant en contrepartie du respect total d’un cahier des charges. La surface implantée est passée de 185 hectares la première année à environ 1 040 cette campagne. Cela représente un investissement de 67 000 euros pour la FDC, subventionné à 80 % par la Région. Anne-Claire Vial s’est félicitée de ce partenariat.