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Solidarité Paysans : ne pas rester seul avec ses difficultés

«Les bénévoles de Solidarité Paysans sont inquiets. Un an après le premier confinement, ils ressentent sur le terrain que certains agriculteurs se renferment sur eux-mêmes, affirme Justine Arnaud, chargée de communication de l’association en Drôme et Ardèche. Depuis le début de l’année, nous avons très peu de nouveaux appels, alors qu’en général le pic de notre activité se situe d’octobre à mars-avril », constate-t-elle. L’association soutient depuis 30 ans les agriculteurs et agricultrices qui rencontrent des difficultés sur leur ferme. En 2020, elle a accompagné 68 chefs d’exploitation et leur famille en Drôme et 26 en Ardèche. Un accompagnement centré sur l’humain, qui prend en compte la globalité de la situation, autour de l’administratif, de l’économique, du juridique, du social…
Pourquoi faire appel à Solidarité Paysans ? « Si vous avez un doute, une question qui vous bloque, si vos chiffres de l’année vous inquiètent, si vous rencontrez des difficultés sur une de vos productions, si vous vous sentez dépassé par des démarches administratives, si vous avez eu un souci de santé…, énumère Justine Arnaud. Il n’y a pas de petite question. Nous sommes là pour accueillir ce que la personne a à nous dire. » Après un premier échange téléphonique, l’association peut missionner un binôme de bénévoles-accompagnateurs chez l’agriculteur, sauf si ce dernier souhaite une rencontre confidentielle dans les locaux de l’association. « Nos bénévoles sont issus du monde agricole, ils ont été formés à cet accompagnement. Certains disposent de compétences très spécifiques comme les procédures d’endettement, l’accompagnement à la transmission de l’exploitation, la comptabilité... , précise la chargée de communication. L’accompagnement peut durer une heure comme un an. Il est confidentiel et gratuit », insiste-t-elle.

Crainte d’un effet post-Covid

L’association redouble de vigilance aujourd’hui car un effet post-Covid est redouté. « Certaines filières souffrent depuis un an, c’est le cas notamment de la viticulture, des volailles festives… Pour l’instant, les banques, la MSA proposent des mesures exceptionnelles, mais on peut redouter un décalage de l’effet Covid une fois que ces mesures seront suspendues, avertit Justine Arnaud. C’est pourquoi, il faut vraiment venir chercher notre aide le plus tôt possible, voire juste appeler pour faire le point. Nous travaillons facilement avec les services contentieux des organismes, nous pouvons aider à trouver des règlements amiables, caler des échéanciers en lien avec la capacité financière de l’agriculteur et éviter ainsi des procédures sources d’angoisse », précise-t-elle.
L’équipe de Solidarité Paysans espère que ce message sera entendu par ceux qui en ont aujourd’hui besoin. « Le contexte ne favorise pas les échanges et les rencontres, or nous savons que les gens ont souvent connaissance de notre existence par le bouche à oreille », reconnaît Justine Arnaud. Aussi l’association s’appuie sur tous les relais possibles pour faire passer le message : « N’hésitez pas à partager votre souci avec notre équipe et en fonction de vos besoins, nous pourrons vous rencontrer pour prendre du recul et envisager ensemble des pistes de solutions. » 
S. Sabot
Permanence téléphonique le jeudi matin au 04 75 25 88 64 ou par mail à tout moment sur [email protected]