S-Métolachlore : l’Anses persiste et signe

Dans une décision prise le 20 avril, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a décidé d’interdire dès le 20 avril l’autorisation de mise sur marché en intégralité pour quatre produits phytosanitaires à base de S-Métolachlore : Camix, Deflexo-S, Dual Gold Safeneur et S-Metolastar Safeneur. Elle retire également certains usages pour cinq autres produits : Amplitec, Basar, Deluge 960 EC, Mercantor Gold et S-Metolastar. Enfin, elle annule quatre permis de commerce parallèle pour des produits autorisés par d’autres pays de l’UE : Cazomercanto, Melano Gold, Orcan et S-Metop. Elle précise toutefois que « la fin de vente et de distribution est fixée au 20 octobre 2023 » et que la fin de la fin d’utilisation des stocks de produits est fixée au 20 octobre 2024.

L’Agence avait détecté des dérivés chimiques (métabolites) au-delà des limites autorisées dans des eaux souterraines et de surface et donc potentiellement dans l'eau potable. Après que l’Anses a annoncé mi-février qu’elle interdirait cette substance, les organisations céréalières de la FNSEA* avaient dénoncé la « multiplication des interdictions et les impasses auxquelles elles aboutissent (…) l’agriculture française se voit dépossédée à grande vitesse de ses capacités à produire ».

Le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau, actuellement au G7 agricole au Japon, avait annoncé au congrès de la FNSEA fin mars qu’il demandait à l’Anses une réévaluation de sa décision « Je ne serai pas le ministre qui abandonnera des décisions stratégiques pour notre souveraineté alimentaire à la seule appréciation d'une agence », avait-il déclaré. Il ne semble pas avoir été ni entendu, ni écouté. 

(*) AGPB (blé), AGPM (maïs), CGB (betteraves), FOP (oléoprotéagineux) et UNPT (pommes de terre)