22 et 23 avril

Un écovillage au cœur  de la foire de Beaucroissant

Pour la première année, la foire de printemps de Beaucroissant s’inscrira dans la politique de développement durable et de transition écologique menée par la mairie. Le week-end des 22 et 23 avril, un « écovillage » sera placé au cœur de l’ancienne usine MBM et les productions locales seront mises à l’honneur. « L’Écovillage est une expérience pour renouveler la foire », explique Michelle Ciavatti, adjointe à la mairie de Beaucroissant. En mai 2022, une journée avait déjà été dédiée au développement durable et à la protection de l’environnement. « Nous sommes repartis de cette base pour accorder deux jours à ce sujet, en plein cœur de l’ancienne usine MBM », précise l’élue. C’est ce qui a séduit Clotilde Genève, gérante de Spiruline du Dauphiné, à Moissieu-sur-Dolon : « Nous pourrons expliquer aux visiteurs ce qu’est réellement la spiruline en corrigeant les idées reçues à ce sujet, comme le fait que la spiruline n’est pas une algue mais une bactérie », précise-t-elle.

Le local à l’honneur

L’intérêt de cet écovillage se trouve dans le fait que les produits proposés « ne se trouvent pas en ligne, ce qui permet de discuter avec les commerçants, d’apprendre des choses », rajoute Michelle Ciavatti. C’est aussi ce qui est attendu par Magali Allagnat, de Morfalou. Contactée par la mairie de Beaucroissant pour faire partie des exposants, elle a expliqué vouloir « montrer aux visiteurs qu’il est intéressant de s’approvisionner localement pour retrouver le goût des choses, notamment ». Transformant des fruits et légumes, en particulier en confitures avec des associations originales, des sirops, des compotes ou encore des cuirs de fruit, elle s’approvisionne localement lorsque cela est possible.
De son côté, Orlane Blain, paysanne herboriste de la Ferme du Bien-être à Brézins, n’en est pas à sa première venue à Beaucroissant. « J’ai fait le marché du vendredi soir et, en mai 2022, j’ai participé à la journée de la transition écologique. La mairie m’a rappelée cette année. Je n’avais jamais fait la foire de Beaucroissant en tant qu’exposante. » Cette double active cultive de la verveine, de la lavande, du thym, du romarin et bien d’autres plantes à Saint-Pierre-de-Bressieux. « Je cueille aussi des plantes sauvages comme l’ail des ours ou les pâquerettes », ajoute-t-elle. L’herboriste compose ensuite des macérats huileux avec ces plantes médicinales et/ou comestibles. Ils sont utilisés en préparation ou comme tels en tant que cosmétiques ou pour l’élaboration de tisanes. Côté alimentaire, les pestos ont le vent en poupe et Orlane Blain en compose à l’ail des ours bien entendu, mais aussi à la bourrache, aux orties ou au plantain. « Je vais bientôt proposer des pestos à base de fleurs », confie-t-elle. Des pestos à découvrir au sein du nouvel écovillage de la foire de printemps. La productrice compte toucher une clientèle citadine qui se déplace spécialement pour les foires de Beaucroissant. « C’est tellement connu, cela draine tellement de monde, un public rural comme urbain, ajoute-t-elle. Des gens viennent de loin. J’ai des cousins stéphanois qui viennent spécialement à la foire de Beaucroissant ! »
L’écovillage lui permettra aussi d’échanger avec les autres exposants. « Je suis très intéressée par les fours solaires », glisse ainsi Orlane Blain. Sur la même longueur d’onde, Valentin Heutte, « microbrasseur et colporteur de bières artisanales », installera son Beer-truck dans l’écovillage. C’est une première pour lui et son épouse Veronika. Le brasseur espère que la foire de Beaucroissant apportera de la visibilité à son activité. « Et puis c’est un événement sympathique, une foire qui a sa réputation, poursuit-il. On fait des rencontres. » 

Isabelle Doucet et Morgane Poulet