Côtes du Rhône
L’humain et l’environnement  au cœur des engagements

La tendance est à la re-humanisation des rapports. Avec la nouvelle campagne de communication « Du côté de ceux », lancée le 2 juillet, Inter Rhône monte au credo et réaffirme les engagements humains et environnementaux des Côtes du Rhône. Le maître mot ? Le respect, partout, tout le temps et pour tous.

L’humain et l’environnement  au cœur des engagements
La campagne de communication se décline sous forme d’affiches, mais également de vidéos qui seront diffusées en France comme à l’international. © ML

Pendant longtemps, l’image des Côtes du Rhône s’est construite autour de l’anticonformisme de l’appellation et son histoire, dans le but de renforcer son identité. Une orientation qui a porté ses fruits, mais qui a mis la dimension statutaire de côté « pour ne pas faire peur aux jeunes », explique Virginie Charlier, directrice communication et marketing d’Inter Rhône. Aujourd’hui, la nouvelle campagne de communication des Côtes du Rhône remet l’humain au centre : le consommateur veut savoir qui se cache derrière le vin qu’il boit. Une démarche qui correspond en tout point à la tendance actuelle dans la société.
La campagne « Du côté de ceux » s’expose sur plusieurs supports : une vidéo de 90 secondes, avec sa déclinaison de clips de 30 secondes à destination des réseaux sociaux, ainsi que de six visuels pour l’affichage et la publicité. Elle est portée par une musique rythmée et en anglais. Une double ambition, nationale et internationale, afin de toucher de nouveaux publics, plus jeunes et en dehors du territoire français. La vidéo diffusée en dehors de nos frontières sera effectivement la même que celle présentée aux consommateurs français, une première. Cette musique du groupe Black Pumas intitulée Colors n’a pas été choisie au hasard. « La couleur des Côtes du Rhône c’est aussi celle des vignerons qu’elle représente. Il y a des aspérités : chacun apporte sa pierre à l’édifice, sa couleur », explique Philippe Pellaton, président d’Inter Rhône, sur un aspect symbolique évident. « Il y a une musicalité et une sonorité choisies, un ‘swing’ qui parle à nos consommateurs. C’est une campagne fraîche, comme nos vins et tout ce que l’on met en place dans notre belle interprofession », complète Samuel Mongermont, vice-président pour la famille des négociants.
« Cette campagne représente une culture du respect qui est propre à cette époque », développe le président de l’interprofession. Celle-ci entre effectivement en résonance avec la nouvelle signature des Côtes du Rhône : « Cultivons le respect ». Le respect de l’homme, du terroir qu’il travaille, son environnement et toute sa biodiversité. Les actions entreprises dans les maisons, les caves et les domaines parlent pour l’ensemble du collectif des AOP.

Protéger l’environnement et sa biodiversité

Parmi les valeurs réaffirmées ressort la transparence des pratiques. Une AOP est régie par un cahier des charges et celui des Côtes du Rhône a pour objectif d’embarquer des mesures agroécologiques, telle que la réduction des désherbants sur 70 % des surfaces. La volonté d’accentuer la démarche de certification environnementale - Haute valeur environnementale de niveau 3 (HVE 3) pour l’interprofession, mais sans s’opposer aux autres - est avancée, et un timbre de garantie innovant est également proposé aux consommateurs. Avec QR code sur les bouteilles, il est ainsi possible de trouver toutes les informations sur le vin et sa production, marquant son appartenance aux Côtes du Rhône et certifiant qu’il ne s’agit pas d’une contrefaçon.
Pour produire du vin, il est dorénavant acté qu’il faut par le même temps protéger la biodiversité. Une charte paysagère est ainsi largement partagée par les différents acteurs du secteur depuis 2014. « Connaître, c’est mieux protéger », affirme Denis Guthmuller, vice-président d’Inter Rhône pour la frange production. Il existe effectivement une identité végétale à ne pas sous-estimer. Plusieurs plans stratégiques ont ainsi déjà été menés jusqu’ici et, cette année, c’est un observatoire de biodiversité qui est mis en place. Il aura pour objectif de « quantifier la biodiversité commune agricole ». Identifier la faune locale et produire des observations permettra aux vignerons de bénéficier de données exploitables, afin d’améliorer la biodiversité sur leurs parcelles. Sur l’ensemble du vignoble, une centaine s’est déjà engagée dans la démarche qui devrait se poursuivre plusieurs années, afin d’apporter une observation la plus fine possible.
Protéger la biodiversité donc, mais pas sans préserver le terroir et ses ressources. De plus en plus de labels environnementaux font leur apparition. L’objectif des Côtes du Rhône est clairement affiché : 70 % d’ici 2025. « Ce n’est pas qu’une question réglementaire, c’est une philosophie, une conscience de la transmission des patrimoines », rappelle Samuel Mongermont. Cela passe aussi par une meilleure gestion des déchets et des mesures prises directement dans les exploitations, telles que l’apparition de vannes volumétriques dans les caves, de filtres auto-nettoyant pour réutiliser l’eau de nettoyage, ou encore de l’écoconception des bouteilles. Audrey Chaufournier, responsable Qualité sécurité et environnement (QSE) pour la Maison Gabriel Meffre – qui participe à la campagne de communication – confirme l’intérêt de tout mettre en œuvre pour amorcer le changement dès maintenant : « C’est devancer les réglementations, car ce sera dans tous les cahiers des charges demain ». Dans l’ensemble, les engagements pris aujourd’hui ont pour échéance 2025. « C’est demain matin », insiste Philippe Pellaton.
Les Côtes du Rhône s’appliquent également sur le plan de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Si elle encourage les nombreuses démarches des exploitations sur le vignoble – une démarche globale est amorcée pour environ 20 % des entreprises adhérentes à l’Union des Maisons de Vins du Rhône, prônant le bien-être au travail, la proximité du siège social et des employés ou encore le label HVE – elle est elle-même entrée dans le processus de labellisation en 2021. Donner envie aux jeunes de consommer du vin, mais aussi de travailler dans ce secteur passera par le respect dans un sens global, et Inter Rhône l’a bien compris.

Manon Lallemand
 

Autour de Philippe Pellaton, les deux co-présidents d’Inter Rhône : Samuel Montgermont ( à g. sur la photo), pour la famille des négociants, et Denis Guthmuller, pour celle des producteurs. © ML

Transmettre un héritage 

Parmi les engagements d’Inter Rhône, il y a une véritable volonté de transmettre un héritage. En pérennisant le vignoble, d’abord, notamment avec l’Institut Rhodanien dont l’objectif est de « bâtir l’avenir des appellations rhodaniennes sur des fondamentaux techniques », avec un budget annuel de 500 000 € pour traiter des problématiques du changement climatique, de l’eau, du bilan carbone, de l’agroécologie et des cépages résistants, ou encore, de la diversification des couleurs… « Il est important d’avoir une ligne de conduire claire », rappelle le président d’Inter Rhône. Important notamment pour redonner envie aux jeunes et susciter des vocations, afin de permettre un renouvellement des générations. « Être vigneron est un métier passionnant, il faut mettre en lumière des messages positifs », a-t-il rappelé. 
M. L.