Le président du GDS 26 montre l’exemple de la vaccination avec son troupeau
Le préfet l’avait annoncé lors de son bilan : il se rendrait chez un éleveur pour encourager la profession à vacciner son bétail. C’est chose faite depuis le jeudi 19 septembre. Direction Saint-Julien-en-Quint. Accompagné des représentants de la DDT, de la DDPP, mais aussi de Véronique Simonin, sous-préfète de Die, Thierry Devimeux ne s’est pas rendu dans n’importe quel élevage mais dans celui de Philippe Crosset Perrotin, président du GDS 26. L’éleveur d’ovins n’a pas mâché ses mots face au représentant de l’État. « On va aider ceux qui n’ont pas vacciné mais qu’est-ce-que vous dites à ceux qui l’ont fait et qui ont payé pour ça ?, demande l’agriculteur en colère. Je ne sais pas comment nous en sommes arrivés là. Il faut construire un système en cas de crises comme celle-ci quelle que soit l’espèce, pour savoir comment gérer ça, comment mobiliser pour la vaccination ».
« La vaccination est le seul outil ».
Présent sur place, Martin Brusselle, vétérinaire conseil au GDS 26, rappelle que « si le troupeau a eu le FCO-8, le vacciner maintenant, c’est aussi prendre le risque de l’affaiblir. C’est un pari que doivent faire les éleveurs, à quel moment doit-on vacciner ? L’idéal reste d’agir avant la crise ». Cette rencontre a été l’occasion de procéder sur les bonnes manières de faire. « Si un vaccin ne fonctionne pas, il faut faire remonter l'information au laboratoire ou au vétérinaire », rappelle Martin Brusselle. L’occasion de préciser les bonnes conditions d’utilisation et de conservation du vaccin. Des facteurs tels que la chaleur (lors de l’injection ou pour la conservation) ou encore la date d’ouverture du flacon doivent être pris en compte. « Je l’ai fait à la frontale, le soir et, parfois certaines injections ne se sont pas faites correctement alors, en cas de doute, je n’ai pas hésité à les doubler, témoigne Philippe Crosset Perrotin. Mon troupeau est en super état, même pas un abcès ».
Thierry Devimeux, préfet de la Drôme, et Véronique Simonin, sous-préfète de Die, étaient présents lors de cette visite. ©ME-AD26
Le vaccin actuellement en « autorisation temporaire d’utilisation » est gratuit pour les éleveurs drômois jusqu’au mois de décembre. Un vaccin mono dose atteindrait son efficacité optimale au 21e jour après l’injection. Le président du GDS a largement anticipé la crise puisqu’il avait déjà vacciné ses bêtes aux mois d’avril et de mai. Rebelote l’année prochaine, l’éleveur a déjà commandé le vaccin contre la FCO-8. « Je vaccinerai vers le mois de mai et en juin pour la FCO-3 et la FCO-8, projette-t-il. Il faut le faire. Quand on voit par exemple en Hollande, 4 000 chèvres sont mortes. Les animaux perdent leurs sabots. Je ne pourrai jamais laisser faire ça. La vaccination est le seul outil, il faut l’utiliser pour protéger son troupeau. »
Morgane Eymin
Zone régulée et zone de vaccination
Depuis le 30 août dernier, l’État a étendu la zone vaccinale. Les éleveurs de la Drôme, tout comme ceux de l’Isère et de l’Ardèche, peuvent faire vacciner gratuitement leur troupeau contre la FCO-3. La zone régulée concerne quant à elle les mouvements des animaux. Pour sortir de cette zone régulée, l’agriculteur doit respecter plusieurs consignes, comme par exemple les quatorze jours de désintoxication. Actuellement, le nord de la Drôme est concerné mais la situation peut rapidement évoluer.
Et pour la MHE ?
Un vaccin contre la MHE vient d’être mis sur le marché. Il s’adresse plutôt aux bovins. L’État a commandé deux millions de doses, pour un montant de 9 millions d’euros. De quoi vacciner un million d’animaux (vaccin double doses). Vendredi 20 septembre, l’État a dévoilé sa stratégie vaccinale. Une partie de la Drôme, ajoutée dans la zone vaccinale de la MHE, pourrait prétendre à une vaccination gratuite. Les communes concernées sont : Châteauneuf-du-Rhône, Clansayes, Donzère, La Garde-Adhémar, Les Granges-Gontardes, Malataverne, Pierrelatte, Rochegude, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Saint-Restitut, Suze-la-Rousse. Les vétérinaires pourront débuter les commandes de vaccins dès le 23 septembre, assure le ministère de l’Agriculture.