La Maison de la bio voit le jour
La Maison bio a été officiellement lancée le 18 octobre lors d’une conférence de presse à Paris. Avec pour objectif de « relever les défis de l’élargissement d’un marché en plein essor ».

Portée sur les fonts baptismaux en avril dernier, avec le dépôt des statuts de l’association en préfecture, la Maison de la bio est maintenant en pleine lumière. Rassemblant plus de 10 000 entreprises dont 7 000 exploitations agricoles à travers plusieurs organisations et organismes, elle entend défendre les intérêts généraux de la bio dans de nombreux domaines que ce soit l’agriculture, la distribution, mais aussi les textiles, les compléments alimentaires et les cosmétiques. « Nous voulons parler d’une seule voix et nous souhaitons être mieux vus et mieux entendus des pouvoirs publics et des institutions », a affirmé Pierrick de Ronne, président de la Maison de la bio.
La démarche guidée par trois valeurs fondatrices (durabilité/transition écologique, RSE et commerce équitable) se veut ouverte et ambitieuse : « La FNSEA, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB), la Fédération du commerce et de la distribution (FCD) et d’autres organisations, entreprises et organismes sont les bienvenus », a relevé Pierrick de Ronne. A condition bien sûr que les nouveaux arrivants épousent les objectifs et les valeurs de cette nouvelle structure dont six sièges sur douze restent inoccupés au Conseil d’administration.
Dynamique des conversions
Réfutant toute OPA sur l’Agence Bio qui vient de fêter ses vingt ans, la Maison de la bio (MdlB) rejette aussi l’idée d’être une nouvelle interprofession « même si on pouvait le revendiquer », a lâché Didier Perréol, président de Synabio et vice-président de MdlB. Ce serait plutôt une structure « transprofession », a précisé Romain Ruth, président de Cosmébio et administrateur de MdlB. « D’ailleurs, les actuelles interprofessions, celle du lait, de la viande et des fruits et légumes, les trois principales, donnent peu de visibilité au bio », a renchéri Mathieu Lancry, président de Forébio(1) et trésorier de MldB.
Cette association s’est en conséquence fixée quatre missions : devenir l’interlocuteur privilégié des institutions et des médias ; favoriser les progrès techniques, développer un centre de ressources ; mutualiser les compétences des adhérents et enfin construire des filières durables et équitables à travers une vision commune de la RSE. Dans sa feuille de route 2021-2022, MdlB qui craint la dilution du bio dans d’autres labels, prévoit une étude sur le futur du marché bio en France et un partenariat avec l’Institut technique de l’agriculture biologique (Itab) pour démontrer scientifiquement les impacts positifs de l’agriculture bio sur la santé, la biodiversité, l’empreinte carbone… « Autrement dit, valoriser les aménités (comprendre comme des “biens publics locaux non produits” ndlr) et les externalités positives », a résumé Philippe Laratte, vice-président de la MldB. C’est pourquoi « il ne faut pas casser la dynamique des conversions en bio », a conclu Mathieu Lancry.
[1] Fédération des organisations économiques 100 % bio.
La bio, un marché porteur ?
D’après les estimations de la Maison de la bio, le secteur bio (hors textile) devrait représenter un chiffre d’affaires de 20 milliards d’euros (Md€) en 2027. Plus spécifiquement, le marché de la consommation alimentaire bio à domicile pourrait atteindre près de 17 Md€ en 2027 contre 12,7 en 2020. Quant au marché des compléments alimentaires bio il pourrait passer de 550 millions d’euros (M€) en 2020 à 1 milliard d'€ en 2027. Cependant, le marché du bio peine, en ce moment, à trouver des débouchés notamment le lait, certains fruits et légumes et les œufs qui se retrouvent déclassés et sont par conséquent payés moins cher au producteur. « Un fait simplement conjoncturel », ont balayé d’un revers de main les responsables de MdlB.