2017, année de l’abricot des Baronnies

Décidément, dans les Baronnies, les producteurs d'abricots ont la pêche. Ils se sont réunis en assemblée générale le 15 novembre à Saint-Sauveur-Gouvernet, en présence notamment de Claude Aurias, à la fois vice-président du conseil régional (délégué à l'agriculture) et du Parc naturel régional des Baronnies provençales, ainsi que des conseillers départementaux Pascale Rochas et Pierre Combes. Le présidant du syndicat de valorisation de l'abricot des Baronnies, Jean-Marc Philibert n'a pas caché les motifs de satisfaction : « La récolte 2016 a été particulièrement belle avec un volume de production correct (15 000 tonnes, soit 15 % de la production française), une excellente qualité de fruits, bien chargés en sucre et de belle coloration, et des prix satisfaisants qui ont été boostés par un défaut de production dans les autres zones, notamment en Rhône-Alpes et dans le Nord-Drôme où la production a baissé de 30 %. »
Ce qui poussait aussi les producteurs à l'optimisme, c'est le lancement officiel de la démarche de demande de reconnaissance en indication géographique protégée (IGP), sur laquelle le syndicat de valorisation de l'abricot des Baronnies travaille depuis deux ans. Accompagné par la chambre d'agriculture de la Drôme sur le plan technique et par le Parc des Baronnies provençales sur le plan de la communication, un dossier de demande d'IGP sera officiellement déposé à l'Inao au printemps 2017.
En route vers l'IGP
Présenté par le technicien de la chambre d'agriculture Benoît Chauvin-Butaud, le cahier des charges a fait l'objet de longs échanges avec la salle à Saint-Sauveur-Gouvernet. Il comprend un zonage, un descriptif des variétés sélectionnées et un plan de contrôle. La zone de production des abricots des Baronnies provençales compte 64 communes des cantons de Buis, Séderon, Rémuzat, Nyons et quelques communes limitrophes du Vaucluse et des Hautes-Alpes. Quatorze variétés ont été sélectionnées pour leur adaptation au terroir et le niveau de qualité visuelle et gustative (taux de sucre, couleur).
Le but est de promouvoir une qualité d'abricot toute spécifique à ce terroir mais aussi « de fédérer le maximum de producteurs et, grâce à la plus-value apportée par l'IGP, de commercialiser sous ce label entre 50 et 75 % des abricots du territoire, a souligné Jean-Marc Philibert. Nous n'en sommes qu'à une phase de démarrage et ne comptons voir aboutir cette démarche que dans trois à quatre ans. Mais, en attendant, nous continuerons à développer les différentes pistes de valorisation de l'abricot des Baronnies auprès des consommateurs et des metteurs en marché. En ce sens, la démarche est ouverte à tous les producteurs des Baronnies, qui sont invités à nous rejoindre ».
La démarche engagée obligera également le syndicat à devenir un organisme de défense et de gestion (ODG) dont les statuts seront modifiés avec une double mission. Une mission de gestion et de contrôle de l'IGP et une mission plus généraliste de représentant de la filière. Enfin, la réunion s'est clôturée avec un exposé de Benoît Chauvin-Butaud sur les possibilités d'irrigation en zone IGP d'abricots des Baronnies.
Alain Bosmans