Dissolution de Soulèvements de la terre : feu vert du Conseil des ministres

Sur proposition de Gérald Darmanin, le Conseil des ministres du 21 juin s’est prononcé en faveur de la dissolution du mouvement « Les Soulèvements de la terre », un collectif d’associations, syndicats et groupements divers.

Dissolution de Soulèvements de la terre : feu vert du Conseil des ministres

Sur proposition de Gérald Darmanin, le Conseil des ministres du 21 juin s’est prononcé en faveur de la dissolution du mouvement « Les Soulèvements de la terre », un collectif d’associations, syndicats et groupements divers. Créé dans la foulée de la mobilisation contre la création du nouvel aéroport de Notre Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, Les Soulèvements de la terre ont été à l’origine de nombreuses actions de protestation violentes.

À Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres, à l’issue de violents affrontements entre les gendarmes et les activistes, le gouvernement avait engagé une procédure de dissolution fin mars, sans résultat jusqu’à présent. Depuis, le groupe a été à l’initiative de la destruction des serres de muguet et de tomates chez un maraîcher en Loire-Atlantique puis de la manifestation contre la ligne ferroviaire Lyon-Turin à l’issue de laquelle, Gérald Darmanin a relancé la procédure de dissolution dont il présentait le décret en Conseil des ministres.

Les Soulèvements de la terre avaient également participé au sabotage de la cimenterie Lafarge en Provence en décembre 2022 pour laquelle 14 personnes ont été placées en garde en vue, le 20 juin. « Ce n’est pas la liberté d’expression ou de manifestation qui est en question (…), c’est le recours répété à la violence qui a été sanctionné », a déclaré Olivier Véran, le porte-parole du Gouvernement, à l’issue du Conseil des ministres.

Dissolution annoncée, aussitôt contestée devant le Conseil d'Etat 

« On ne dissout pas un soulèvement », a réagi le collectif sur Twitter, saluant les marques de soutien. Des « actions ressurgiront partout, dissolution ou non », a-t-il ajouté.« Sous couvert de défendre la préservation de l’environnement », le collectif « incite à la commission de sabotages et dégradations matérielles, y compris par la violence », justifie le gouvernement dans le décret de dissolution, en listant une série d’actions du collectif ayant entraîné des « destructions matérielles » et « des agressions physiques contre les forces de l’ordre ».

« On ne dissout pas un mouvement », répond le collectif face à l’annonce sur son site. Et d’ajouter que « dans sa montée d’autoritarisme continue, le gouvernement s’apprête à dissoudre une bonne partie de l’opposition écologique, sociale et syndicale du pays ». De son côté, la Confédération paysanne « s’oppose à cette dissolution », annonce un communiqué daté du 21 juin. « Dissolution ou non, les questions soulevées par les mouvements sociaux et écologiques ne disparaîtront pas par enchantement », commente la Conf'.