Visite d'exploitation
S'installer avec un signe de qualité : un atout...

À Châteauneuf-de-Galaure, lors de l'inauguration de l'exploitation d'Anaïs Robert, l'accent a été mis sur l'intérêt des signes officiels de la qualité et de l'origine (Siqo) dans la réussite d'un projet agricole.

S'installer avec un signe de qualité : un atout...
« C'est un parcours sans regret », a confié Anaïs Robert, associé du Gaec des Baratons depuis plus de cinq ans. ©CL-AD26

Titulaire d'un Bac S puis d'un DUT de génie civil obtenu en 2012, Anaïs Robert a finalement choisi l'agriculture. Après un BTS production animale obtenu en 2014 au CFPPA de la Côte-Saint-André, la jeune femme a poursuivi ses études avec un certificat de spécialisation caprin dans les Deux-Sèvres en 2015. Le 1er janvier 2018, elle rejoignait en tant qu'exploitante agricole le Gaec des Baratons, aux côtés de ses parents, Odile et Eric. Aujourd'hui, à Châteauneuf-de-Galaure, les trois associés conduisent un troupeau de 167 chèvres, plus une trentaine de chevrettes et huit boucs. Les 100 000 à 120 000 litres de lait produits annuellement sont transformés en picodon et autres spécialités à pâte lactique, le tout vendu à la ferme ainsi que sur des marchés, auprès de restaurants… L'exploitation, qui compte 98 ha de terres, a opté pour une salle de traite rotative de 24 postes.

Autour des associés du Gaec des Baratons et de responsables JA, des voisins, représentants d'organisations agricoles (Groupama, Crédit Agricole, chambre d'agriculture…) et élus (David Bouvier…) réunis le 14 juin à Châteauneuf-de-Galaure. ©AD26-CL

« C'est un parcours sans regret », a confié Anaïs Robert lors d'une matinée d'inauguration de son installation, organisée par Jeunes Agriculteurs (JA) de la Drôme le 14 juin. L'occasion de mettre l'accent sur l'importance du renouvellement des générations pour assurer le maintien et le développement des signes officiels de la qualité et de l'origine (Siqo) : appellation d’origine protégée (AOP) ou contrôlée (AOC), indication géographique protégée (IGP), spécialité traditionnelle garantie (STG), label rouge (LR), agriculture biologique (AB).

Dix bonnes raisons

« La Drôme compte 37 produits (voir encadré) en AOP, AOC et IGP, a indiqué Muriel Dubois-Dunilac, chargée de mission au conseil départemental. 33 % des exploitations sont concernées, soit plus de 2 500 agriculteurs (hors bio). On observe un meilleur renouvellement des générations dans ces filières, c'est la preuve que ça marche et que les exploitations sont transmissibles, observe-t-elle. Entre tradition et modernité, il y a dix bonnes raisons de choisir un signe officiel de qualité. » Parmi celles-ci : la sécurisation des débouchés, des outils de promotion collective, la protection d'un savoir-faire commun, l'appui technique… le tout devant permettre d'assurer plus aisément une rentabilité.

« Les signes de l'origine, AOP et IGP, sont des productions non délocalisables », a insisté Christian Nagearaffe, membre du comité national de l'Inao et du CING. ©AD26-CL

« Les signes de l'origine, AOP et IGP, sont des productions non délocalisables, a insisté Christian Nagearaffe, agriculteur dans le Nord-Drôme et membre du comité national de l'Institut national de l'origine et de la qualité (Inao) ainsi que du Comité interprofessionnel de la noix de Grenoble (CING). Et lors d'une installation, le jeune bénéficie d'un accompagnement. »

Besoin de jeunes, d'idées nouvelles

« Nous avons besoin de jeunes pour porter des idées nouvelles », a indiqué Simon Bouchet, animateur du Syndicat du Picodon. ©AD26-CL

Cependant, « les exploitations faisant du Picodon sont vieillissantes, a fait remarquer Anaïs Robert. La production se maintient pour le moment mais il faut anticiper pour l'avenir. » Un propos confirmé par Simon Bouchet, animateur du Syndicat du Picodon, lequel compte 145 adhérents (en légère baisse) et totalise 561 tonnes de production annuelle (en légère hausse). Le fonctionnement d'un organisme de défense et de gestion (ODG), comme celui qui porte l'AOP Picodon, nécessite des moyens importants. D'autant plus dans un contexte en évolution : changement climatique, réglementation renforcée sur le lait cru, hausse des coûts de production, nouveaux modèles de consommation et de commercialisation… « Nous avons besoin de jeunes pour porter des idées nouvelles, nous projeter sur le long terme et, aussi, faire évoluer l'image de l'AOP », a indiqué Simon Bouchet. Prochainement, l'AOP Picodon proposera aux nouveaux adhérents une journée d'intégration, de l'appui technique renforcé, des journées thématiques.

Christophe Ledoux

AOP, IGP produits en Drôme

AOP non viticoles

Banon, Bleu du Vercors-Sassenage, Picodon, châtaigne d’Ardèche (sur deux communes : Gervans et Tain-l'Hermitage), olives noires de Nyons, huile d’olive de Nyons, huile essentielle de lavande de Haute-Provence, noix de Grenoble.

AOP et AOC viticoles

Clairette de Die, Crémant de Die, Coteaux de Die, Châtillon-en-Diois, Grignan-les-Adhémar, Vinsobres, Crozes-Hermitage (ou Crozes-Ermitage), Hermitage (ou Ermitage), Côtes du Rhône et Côtes du Rhône villages (Puyméras, Rochegude, Rousset-les-Vignes, Sainte-Cécile, Suze-la-Rousse, Nyons).

IGP non viticoles

Agneau de Sisteron, ail de la Drôme, miel de Provence, grain de petit épeautre de Haute-Provence, farine de petit épeautre de Haute-Provence, pintadeau de la Drôme, poulet fermier de la Drôme, ravioles du Dauphiné, Saint-Marcellin, thym de Provence.

IGP viticoles

Drôme, Collines rhodaniennes, Coteaux des Baronnies, Drôme Comté de Grignan, Drôme Coteaux de Montélimar, Comtés rhodaniens, Méditerranée, Méditerranée Comté de Grignan, Méditerranée Coteaux de Montélimar.