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PRISE DE FONCTION

La préfète bientôt sur le terrain pour rencontrer les éleveurs

Élodie Degiovanni a pris ses fonctions de préfète de la Drôme le 19 juillet.

La préfète bientôt sur le terrain pour rencontrer les éleveurs
Élodie Degiovanni est la première femme nommée préfète de la Drôme. © L'Agriculture Drômoise - S.S.

Comme son prédécesseur Hugues Moutouh, Élodie Degiovanni accède en Drôme au second poste de préfet de sa carrière. Hugues Moutouh avait fait ses armes dans la Creuse, Élodie Degiovanni en Haute-Marne, dont elle fut préfète de novembre 2018 à septembre 2020. « Un département profondément rural », qui l’a confrontée aux problématiques agricoles, tout comme ses précédentes expériences d’abord en tant que secrétaire générale de la préfecture du Maine-et-Loire (de 2013 à 2015), puis de sous-préfète de Lens dans le Pas-de-Calais (de 2015 à 2017), « un bassin à la fois industriel et agricole », précise-t-elle.

Sa nomination en Drôme lui permet de « redécouvrir la vie au sud de la Loire » où, plaisante-t-elle, elle n’a pas remis les pieds professionnellement depuis son départ de Nice en 1984 pour suivre ses études à Paris. « La Drôme est pour moi une vraie découverte, mais à l’annonce de ma nomination, mon environnement professionnel et personnel m’ont assuré sans réserve que c’était l’un des plus beaux départements de France », confie-t-elle.

Données épidémiologiques sous étroite surveillance

Sa prise de fonction se déroule dans un contexte particulièrement tendu de gestion de l’épidémie de Covid-19. Au sujet des mesures annoncées le 12 juillet par le président de la République, elle déclare : « il nous appartient de les faire appliquer dans la France entière. Nous surveillons comme le lait sur le feu les données épidémiologiques en Drôme. Pour l’instant, nous ne sommes pas les plus mal placés à l’échelle nationale mais pas les mieux placés non plus ». Élodie Degiovanni appelle les Drômois à utiliser tous les moyens à leur disposition pour se faire vacciner ainsi que les mesures barrières. « Je suis vaccinée, a priori protégée mais je porte le masque à l’intérieur. Nous sommes tous responsables les uns des autres en plus d’être responsable de nous-même », insiste-t-elle.

Concernant ses méthodes de travail, Élodie Degiovanni prône le dialogue et la responsabilité. « Je n’ai jamais rencontré dans ma vie professionnelle de situation où il n’y a pas de solution (…) Mais choisir, c’est parfois prendre la moins mauvaise solution possible », affirme-t-elle. « J’espère également être sur le terrain le plus souvent possible. Le métier de préfet, ce n’est pas de rester dans son bureau. » Elle se dit prête à aller à la rencontre de ceux qui « vont dire du mal de l’État ». Aussi, le climat social quelque peu tendu ne l’inquiète pas. « Un préfet n’est pas payé pour être inquiet. Je ne suis pas inquiète par fonction », précise-t-elle, tout en reconnaissant que les récentes manifestations contre le Pass sanitaire sont un sujet d’attention. « Quiconque a quelque chose à dire dans ce pays est respecté, à condition que cela se passe dans la paix publique », résume Élodie Degiovanni.

Visite auprès des éleveurs victimes de prédation

Tout l’été, elle sera sur le pont, pour rencontrer les acteurs drômois, élus, parlementaires, représentants des chambres consulaires, des organismes économiques, agricoles… Dès la semaine prochaine, elle annonce qu’elle sera sur le terrain, à la rencontre d’éleveurs touchés par la prédation lupine. Un dossier « loup » auquel elle sera attentive, aux côtés de la nouvelle sous-préfète de Die, Corinne Quèbre, qui suivra plus particulièrement cette question sur le département. Et la préfète assure : « la sous-préfète de Die endossera cette responsabilité avec vigueur. Elle vient des Pyrénées [Ariège, NDLR] et est familière des problématiques liées à la présence de l’ours ». Nul doute que les éleveurs seront attentifs à la façon dont ce dossier sera pris en main par les représentantes de l’État.

Sophie Sabot

Parcours d'Elodie Degiovanni

Avant de rejoindre le ministère de l’Intérieur à la fin des années 1990, Élodie Degiovanni aura exercé un métier « que les plus jeunes ne doivent pas connaître, plaisante-t-elle, soviétologue ». Diplômée entre autres d’un DEA « Études soviétiques et est-européennes », elle occupera de 1990 à 1995, en plein effondrement de l’Union soviétique, un poste de chargée de mission au bureau URSS du secrétariat général de la défense nationale.

Au ministère de l’Intérieur, elle a notamment été chef de bureau au sein de la sous-direction des compétences et institutions locales. « Je suis attachée au fait intercommunal, qui représente pour moi une belle dynamique », précise-t-elle. Elle aura donc à cœur d’entretenir cette dynamique avec les élus locaux.

Côté crise sanitaire, elle s’appuiera sur son expérience de 2008 à 2010 à la direction de la planification de sécurité nationale, où elle a notamment géré la crise de la grippe H1N1 en lien avec le ministère de la Santé.

S.S.